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La recette atchement bonne de la pintade aux deux muscats

Par Estebe

Coucou

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Barbillons sauvages. Pupilles cruelles. Bec assassin. Démarche militaire. Pas à dire, la pintade, elle te file les miquettes. Avec sa trogne à mi-chemin entre Charles Pasqua au réveil et Keith Richards au coucher, elle demeure même la créature la plus intimidante de la ferme. Pourtant, malgré ce physique ingrat (et un Q.I. notoirement ectoplasmique), l’animal s’est peu à peu hissé sur la première marche de notre podium intime de la belle volaille slurpique. Cela grâce à une chair ferme et goûtue, qui ravale celles de ses collègues de basse-cour au rang de surimi haché. Si, si, si.

François-René de Châteaubriant (1768-1848), dont le solide coup de fourchette et l’humour gaulois restent proverbiaux, pondit du reste deux alexandrins à sa gloire:
Si tu me veux Clarisse, rôtis une pintade
Avec trois épices, c’est d’la rigolade

Ah, la poésie, elle nous réchauffe l’âme.
Merci René.

Voilà donc une recette de pintade aux deux muscats, qui te transforme le déjeuner dominical en partie fine à Honolulu.

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Au préalable, il faut vous équiper d’un paquet de muscats secs et d’une bouteille de muscat sec itou. Vous captez? Des raisins et du vin blanc, donc. Dans votre petit panier en osier, glissez aussi deux branches de céleri, un bouquet de sauge, un citron vert et une grosse gousse d’ail. Sans oublier une pintade de noble origine. Bresse ou Bourgogne, par exemple.

C'est pas tout ça, mais il y a un peu de taf en cuisine.
Faites gonfler une bonne poignée de raisins secs dans un verre de muscat.
Massez voluptueusement la pintade avec de l’huile d’olive. Elle adore. Sel et poivre, dedans et dehors.
Hachez l’ail, ciselez quatre brins de sauge et émincez en brunoise une branche de céleri. Touillez le tout en y ajoutant la chair du citron pelé à vif. Ne balancez pas les deux trognons de lime, qui iront se cacher dans le tutu de l’animal. Tout comme le reste du bouquet de sauge.

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Badigeonner la bête avec la mixture (ail + lime + sauge + céleri). Installez-la dans un plat avec une tasse d‘eau au fond. Hop, au four, non préchauffé, à 220°, pour une heure et quart. Quand la bestiole offre au regard un bronzage de type starlette californienne, au bout d’une demi-heure environ, baissez à 150°, balancez un peu d’eau au fond s’il le faut et couvrez d’une feuille de papier-alu.
Un quart d’heure avant la fin (au bout d’une heure donc, faut suivre), ajoutez deux bons gros décis de muscat (le vin), la seconde branche de céleri émincée et les raisins secs.

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Laissez reposer au tiède un bon quart d’heure. Découpez. Coiffez de sauce et de raisins. Avalez en famille, avec un coup de blanc parfumé du sud, en racontant des blagues stupides qui ne font rire que vous. Et encore.


Tchou!

PS. Oui, on vous avait promis des merguez et des majorettes. Et ya pas. Désolé. Never trust a Gascon.


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