Magazine Moyen Orient

Persépolis : Quand la géopolitique se mêle d'archéologie.

Publié le 05 avril 2009 par Delphineminoui1974

photo blog persepolis.jpgIl y a d'abord le poids de l'histoire, la délicatesse du tracé de ces bas-reliefs, la finesse d'une culture millénaire. C'est tout ça qui vous prend  aux tripes quand vous mettez les pieds sur les Ruines de Persépolis.

Au placard, confessions, affiliations politiques et autres barrières idéologiques. La beauté s'apprécie sans arrière pensée. Ces colonnes surmontées de taureaux ailés, de sculptures de lions et de griffons, qui se dressent devant vous dépassent bien toute forme de clivage. Elles sont impressionnantes, c'est tout.

 
Dire que ces vestiges inestimables qui datent d'il y a plus de 2500 ans ont bien failli partir en fumée, juste après la révolution de 1979... A l'époque, certains illuminés crurent bon de déchaîner leurs marteaux sur ce qui incarnait, à leurs yeux, « la monarchie corrompue ». Mais, oh miracle, les fanatiques eurent vite fait de se ressaisir, afin d'éviter à ces ruines persanes le même sort que les Taliban allaient réserver, deux décennies plus tard, aux Bouddhas de Bamyan.

Depuis, des milliers de touristes affluent chaque année sur ce site incontournable, à une heure en voiture des tombeaux des poètes de Shiraz.

Mais aujourd'hui, l'orage gronde à nouveau sur Persépolis. Pour une raison, accrochez-vous, encore plus abracadabrante : le conflit israélo-palestinien...

Où est le rapport, me direz-vous ?

Décryptage : de précieuses tablettes d'argile, relevées sur le site, et actuellement conservées à l'Institut Oriental de l'université de Chicago se retrouvent au cœur d'une bataille judiciaire à dormir debout.

Les rescapés d'un attentat à Jérusalem, en 1997, réclament, en fait, leur saisie et leur vente pour percevoir des dommages et intérêts, en accusant Téhéran de complicité avec le Hamas dans cette attaque. Dans un jugement par contumace, un tribunal fédéral de Washington leur a reconnu le droit de toucher une compensation de 412 millions de dollars (323 millions d'euros). C'est alors que leurs avocats ont décidé la saisie de ces tablettes, dans l'objectif de les vendre pour indemniser les victimes.


« Scandale », surenchérissent les archéologues et les scientifiques, qui redoutent un dangereux précédent, et appellent à la protection du patrimoine de l'humanité.

Pour éviter cette tentative risquée de rançonner des trésors culturels, la Société des iranologues européens (SIE) vient de réunir des centaines de signatures dans une pétition appelant le nouveau président américain Barack Obama à intervenir afin d'empêcher la saisie des tablettes...


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