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L’Espagne se donne les moyens d’être le futur leader mondial du vin

Par Findawine

Le ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation met en place un plan stratégique appelé “Estrategia Vino 2010″ ayant pour vocation de placer l’Espagne en position de leader mondial du secteur vitivinicole.
Cette initiative est le produit d’une longue réflexion au sujet d’un constat clairement mentionné dans le rapport : les pays traditionnellement producteurs de vin tels que l’Espagne, la France et l’Italie, n’ont ni su rester à la tête d’un marché qu’ils dominaient à l’origine, ni su exploiter l’émergence de nouveaux segments de production. Reconnaissant les fantastiques potentialités d’un marché en pleine expansion, l’Espagne considère explicitement le secteur des vins comme stratégique. Ce plan en question énumère les principales actions à mener d’ici à 2010 afin de préparer une démarche expansionniste.

Une étude du Credoc prévoit déjà que le premier vignoble du monde en surface (1,2 millions d’hectares représentant 15% du vignoble mondial) sera sans doute aussi le premier producteur mondial de vin d’ici à 2015, détrônant au passage la France. Avec des exportations en croissance de 12,7% en valeur et 14,8% en volume pour 2008, l’Espagne semble bien partie.

L’Espagne se donne les moyens d’être le futur leader mondial du vin

Les quatre piliers du plan “Estrategia Vino 2010″

Le premier pilier vise à améliorer la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur vitivinicole.
Le second ambitionne de renforcer la professionnalisation des acteurs afin qu’ils soient plus équipés pour protéger et renforcer les avantages compétitifs espagnols.
Le troisième encourage le secteur à mieux identifier les caractéristiques fondamentales de la demande afin de pouvoir y répondre plus précisément.
Enfin, le dernier pilier soutient le développement de l’entrepreneuriat dans le secteur vitivinicole dans une logique d’innovation et de réponse aux exigences de la demande intérieure et extérieure.

Chaque pilier comporte un certain nombre d’objectifs à remplir. Un grand nombre de ceux-ci ont à trait à l’utilisation et au développement de nouvelles technologies dans le secteur vitivinivole, au respect de l’environnement, au développement d’une offre compatible avec la demande, au développement de l’attractivité du vin auprès des consommateurs nationaux à travers l’innovation et une meilleure communication, à la mise en place d’une plateforme de dialogue entre les différentes institutions du secteur et enfin à la création d’un observatoire national dédié à l’étude du marché mondial du vin. Plus généralement le rapport cherche à mobiliser tous les acteurs nationaux, privés comme publics, dans le soutien à ce secteur.

Un rapport inquiétant pour la France ?

Pendant ce temps en France, le vin traverse une grave crise identitaire et peine à obtenir du soutien face à la concurrence internationale. Au nom de la lutte et de la prévention contre la consommation excessive d’alcool, les règlementations nationales pesant sur le vin deviennent toujours plus pénalisantes. Pire, le vin est stigmatisé et considéré au même titre que les alcools forts.
Une récente étude de l’Institut National du Cancer (INCA) insistant lourdement sur les liens entre consommation d’alcool et cancer affirme que la consommation moyenne d’un verre par jour ferait augmenter les risques de 9 à 168% pour différents types de cancer. Et la ministre de la santé, Madame Roselyne Bachelot, d’endosser le rapport en affirmant que le risque “apparaît dès le premier verre de vin”. Ces tendances suscitent des inquiétudes chez les vignerons qui se trouvent non seulement en situation économique difficile mais qui ont aussi la sensation d’être délaissés par le gouvernement et un Président qui n’apprécie pas le vin.

Pourtant, du soutien, la France en a besoins. Elle ne représente en effet plus que 17% des volumes et 34% de la valeur du marché mondial, contre respectivement 25% et 51% au début des années 90′. Tout aussi inquiétante, la baisse de 10,5% des exportations françaises de vin en volume pour l’année 2008 pourrait déclencher une tendance de long terme. Qu’on se rassure cela dit, ces exportations progressent en valeur de 0,2%…Une récente étude de l’Office des fruits, des légumes, des vins et de l’horticulture (Viniflhor) souligne le danger d’une éventuelle troisième position pour la France en 2009, derrière l’Espagne, promue première notamment grâce à son plan “Estrategia Vino 2010″ et l’Italie.

A quand le monopole espagnol sur l’art de vivre “à la française” ?


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