Ah, la rudesse des poésies slaves, leur nostalgie des étendues sauvages : ça sent la neige qui fond jusque dans les couloirs de l'administration ! Et encore, camarade, on ne te parle pas de la poésie de propagande, telle qu'en écrivit WH Auden, poète parmi les plus influents du XXe s.
Quoique justement, le British Film Institute archives a mis la main sur trois textes originaux, publiés voilà plus de 70 ans, et célébrant les vertus de Lénine et de son héritier Staline.
Force louanges se retrouvent dans ces Trois chansons pour Lénine, qui devaient servir par ailleurs à la réalisation d'un film sur la Russie.
Retrouvées dans une enveloppe jaunie par le temps contenant trois pages manuscrites de la main d'Auden avec quelques corrections ajoutées par Montagu. Deux chansons et un texte dactylographié montrent cependant qu'il s'agit d'une traduction d'un texte soviétique et son contenu prouve s'il en était besoin qu'on est en présence de propagande.
Le fond est celui de la paysannerie qui aurait célébré le héros éclairé et le petit père des peuples. Des textes qui se lisent plutôt comme un éloge funèbre... et qui seront exposés le 8 juin prochain, avec une lecture organisée par Simon Callow, à la BFI Southbank.