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Catch, ce grand soap opéra

Publié le 26 mai 2009 par Tao
Classé dans (Hors séries) par Tao catch, wrestlingJe me confesse durant mon enfance et mon adolescence, j’ai été un grand fan de catch. Et du catch aux séries il n’y a qu’un pas car le catch c’est en fait un géant soap opéra sous testostérone pour les mecs, souvent considéré comme un sport de beaufs décérébrés, type l’américain moyen ne sachant pas placer la France sur une carte de géographie. Dès qu’on parle de catch, on en vient vite à la polémique comme quoi le catch, c’est truqué, du chiqué comme on dit. Et bien moi, j’affirme que le catch n’est pas truqué. Bien sûr tout est mis en scène, les combats sont arrangés, chorégraphiés, parfois même répétés à l’avance au mouvement près. Mais cela, les vrais fans de catch le savent et suivent ce sport spectacle pour le show avant tout. De la même façon, on sait très bien qu’Ellen Pompeo et Patrick Dempsey ne sont pas vraiment amoureux et pourtant ça ne nous empêche pas de suivre la romance de Derek et Meredith dans Grey’s anatomy. Comme les séries télés, le catch repose sur des intrigues. Rivalité, trahison, course au titre, parfois même adultère. Bref comme dans le bon vieux soap opéra de votre grand mère. Les géants sont stéroïdes en plus. Évidemment on parle de catch donc on n’évitera pas certaines dérives comme une mémorable intrigue de nécrophilie particulièrement de mauvais goût ou encore les catcheuses (souvent appelées divas) ressemblant à des stars de films pornos et qui parfois même font l’aller- retour entre les deux industries. Le catch flirte souvent entre réalité et fiction utilisant certains relations extérieures (liens familiaux, mari et femme,…) pour stimuler les intrigues sur le ring. Comme les séries télés, il y a des dialogues dans les catcheurs avec ces fameuses « catch phrases » spécifiques à chaque athlètes et qui le personnifie et qui sont souvent bien ridicules. Il y a également ses longs discussions avec le public pour se vanter, pour dire qui est le plus fort, histoire de chauffer la salle en vue d’un affrontement futur. Tout cela est écrit, parfois mal écrit et chiant à mourir tellement on passe du temps à blablater. Point positif pour le catch, il n’y a pas de doublage en vf, juste une traduction plus ou simultanée et plus ou moins correcte selon les moments et les commentateurs. Et heureusement car un doublage en français serait sans doute aussi grotesque que le doublages de Bioman et de certains mangas. Remarquez ça pourrait être à mourir de rire la voix de Donald Reignoux (la VF de Seth Cohen) sur Matt Hardy ou Patrick Bethune (la VF de Jack Bauer) sur l’Undertaker. Le catch, c’est aussi des personnages. Souvent caricaturé entre d’un côté le gentil catcheur favori du public et ne faisant jamais quelque chose de mal. Et de l’autre côté le méchant, détesté du public et qui n’hésitera pas à enfreindre les règles pour gagner. Néanmoins depuis déjà de nombreuses années, ce manichéisme a tendance à disparaître. Aujourd’hui, tout se joue au charisme, à l’attitude, à l’impact qu’un catcheur peut produire sur le public. Ainsi il n’est désormais pas rare de voir un catcheur « méchant » être adulé par le public, tout simplement pour son charisme, car il est un bon méchant. De la même façon, on adore Wilhelmina Slater dans Ugly Betty et Benjamin Linus dans Lost. Car souvent les méchants sont de bien meilleurs personnages, plus complexes. Le gentil étant coincé dans son rôle de brave gars ne faisant jamais rien de mal, finissant par le rendre totalement tête à claque comme Jack de Lost. En fait, le catch suit simplement la mode des fictions. Aujourd’hui aussi, on peut suivre des anti héros antipathiques voir dangereux comme Vic McKey dans The Shield ou le désagréable docteur House. Exit aussi de nos jours les personnages kitsch du cow-boy, de l’indien ou du policier très présents dans les années 80. Certaines gimmicks existent encore mais celles ci se font plus rares. Pour le grand public, le catch reste encore associé à Hulk Hogan. Ce grand chauve déchirant ses t-shirts en montant sur le ring. Personnellement, je l’ai toujours détesté car il représente le catch old school des années 80. Qui plus était un catcheur techniquement limité et très mauvais comédien comme en atteste les nombreux navets qu’il a tourné, y compris la série Caraïbes off shore. Je lui préfère et de très loin l’Undertaker et son personnage de fossoyeur, de mort vivant avec son univers de pierre tombale, de cercueil. Le personnage truculent qui a sans doute atteint son paroxysme à la fin des années 90 dans sa période sataniste qui fut sans doute l’une des histoires les plus créatives de l’histoires du catch. Après plus de 20 ans dans le métier, l’Undertaker est pour moi le véritable catcheur personnifiant la discipline à lui tout seul. Ben, oui, je verrai rarement ce genre de look pour un footballeur. Tout cela pour dire, que le catch, c’est comme une énorme série qui dure depuis des années et des années sans interruption avec des changements de casting, des meilleures périodes et d’autres moins glorieuses. Avec de bonnes saisons et des moins bonnes en quelque sorte. Et même si ce sport est décrié, je continuerai de le défendre car il faut le prendre comme un divertissement et non comme un vrai sport comme le foot. Les émissions de catch sont à prendre comme un épisode d’une série télé ou de télé réalité si l’on veut. On aime ou on n’aime pas mais je crois que le catch ne laisse pas indifférent car il est forcément controversé. Et puis, on verra si ça intéresse en fonction du nombre de commentaires que l’article suscitera. Alors le catch, vraie arnaque ? Série télé d’un autre genre ? A vous de le dire.

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