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Une abbaye vivante, Jouarre

Publié le 17 juin 2009 par Rendez-Vous Du Patrimoine
Une abbaye vivante, Jouarre
Clichés I. Rambaud
L'abbaye bénédictine de Jouarre (Seine-et-Marne) est célèbre pour sa crypte et ses sarcophages mérovingiens.
Elle peut aussi etre fière de sa récente rénovation (2004) qui a permis un accueil de plein pied pour tous dans l'église ainsi qu'un décor sobre et particulièrement réussi : dans le choeur, une grande croix de lumière se dessine sur le fond ocre du mur par la découpe de panneaux de verres, gravés d'immenses feuilles. Plusieurs luminaires de grande taille viennent éclairer l'ensemble du mobilier de bois sombre qui ressort d'autant mieux sur un pavement également ocre.

Une abbaye vivante, Jouarre


Mais les murs ne seraient que des pierres, meme millénaires, si elles n'étaient habitées par une communauté vivante d'environ 45 moniales (et 4 novices).

Appliquant la règle de saint Benoit, elles prient et travaillent ensemble, accueillant leurs hotes avec chaleur et amitié.

Dimanche était un grand jour pour elles puisque l' éveque de Meaux (le successeur de Bossuet), est venu bénir leur nouvelle abbesse, mère Geneviève. C'est avec joie que j'ai pu assister à une telle cérémonie car c'est finalement un événement rare, y compris pour la communauté elle-meme et il y a par ailleurs tant d'abbayes en ruines ou désaffectées depuis des siècles que c'est un vrai privilège d'assister dans une abbaye "en activité" à cet événement là.

Que l'on soit croyant ou non, force est de reconnaitre que la liturgie a pris la mesure de cette cérémonie à la fois par la présence des familles, très nombreuses, le déploiement des gestes et les mouvements des célébrants comme des religieuses, par le nombre des pretres, par les parfums de l'encens, par la beauté des chants et surtout par l'alliance étonnante du prestige lié à l'histoire du lieu, de l'allégresse perceptible et de l'humilité profonde dans l'attitude des religieuses.

La litanie des saints qui se déploie en réponds entre la religieuse chargée du chant et les fidèles, tandis que la future abbesse est allongée de tout son long, face contre terre aux pieds de l'eveque qui lui tourne le dos, a été l'illustration parfaite de cette alchimie troublante entre le passé (l'évocation lancinante des saints et saintes), un lieu consacré et ces femmes qui, avec une simplicité apparente (est-ce vraiment si "simple" ?), ont prononcé des voeux perpétuels et engagé leur avenir au nom de leur foi.

Continuer à faire vivre ces lieux millénaires et chargés d'histoire est aussi un enjeu collectif que ces femmes se sont donné au delà de leur destin personnel.
Je souhaite à Mère Geneviève de l'assumer avec sérénité et passion, (au sens "d'enthousiasme" bien sur, si le mot n'est pas trop laic à ses yeux).

Notre monde marchand et violent a aussi besoin de personnes qui incarnent la spiritualité, le désintéressement et l'ouverture aux autres, dans des lieux qu'elles font vivre et entretiennent. Meme si pour certains "ça ne sert à rien"... justement peut-etre.

Et comme le rayonnement d'une abbaye dépasse les frontières de son domaine, rendez-vous sur le Site de l'abbaye pour en savoir plus sur son histoire, ses visites, ses retraites et ses produits (céramiques, poteries).

Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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