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La guerre en substances

Publié le 25 juin 2009 par Bastienb

Difficile de le nier,  l’homme, depuis la nuit des temps, est aux aguets du moindre prétexte politique, religieux ou vénal pour justifier des grands coups sur la tronche de son voisin (malheureusement). Mais s’il en est des dévoués, des mercenaires, des téméraires, des inconscients, la plupart des hommes qui vont au feu maculent leurs caleçons et sont donc, de ce fait, moins performants au « trucidage» . Que cela ne tienne, les militaires de haut rang (vous savez, ceux qui décident du volume de chair à canon et qui assistent au combat de loin en sirotant leur bière au Balto*) ont vite compris comment résoudre le problème. Un petit coup de paradis artificiels, et hop, ça vous transforme un trouffion en bête sanguinaire. Voici quelques exemples :

  • A la belle époque de l’empire Inca (avant que Colomb et les conquistadors ne viennent mettre leur zone), on octroyait quelques feuilles de coca à mâcher aux guerriers. Endurance et euphorie garanties au combat.
  • Bien avant les hippies, les vikings, grands semeurs de terreur, n’hésitaient pas à ingérer des champignons, des amanites tue-mouche en l’occurrence. L’effet hallucinogène des champignons les menait jusqu’à une rage guerrière inouïe qu’ils nommaient bersek. C’est sûr que voir des monstres partout plutôt que de simples combattants, ça donne envie de massacrer !
  • Fondé à l’aube du XIème siècle en Syrie, l’ordre des Haschichins ne faisait pas non plus dans la dentelle.  Islamistes mèga-intégristes, les Haschichins liquidaient sans autre procès tous les non croyants et les « mal croyants» . La consommation accrue de haschisch leur permettait d’accéder, à ce qu’ils prétendaient, à une spiritualité totale. Par voie de conséquence, la défonce permanente ne leur faisait pas trop se poser de questions quant à éliminer un hérétique ou non. Haschichin se serait déformé en assassin. Mais depuis quelques temps, cette thèse serait réfutée.
  • Au début du XXème siècle, la Prusse (Allemagne aujourd’hui) est alors en pleine campagne d’Afrique (depuis de nombreuses années déjà, la Prusse est à la recherche de nouveaux territoires à conquérir). Mais les locaux ne se laissent pas faire. On décide alors de  fournir de l’héroïne (rien que ça) aux soldats prussiens. Ca tombe bien, l’héroïne avait été synthétisée à partir de la morphine en 1874, alors pourquoi s’en priver. Engourdissement et sentiment de grande puissance ont fait le reste…
  • Durant la révolution mexicaine (20/11/1910 – 27/05/1911), la drogue des guerriers est la marijuana (cannabis). D’ailleurs, j’allais dire la chanson mais c’est plutôt un hymne, la cucaracha (qui désigne en premier lieu une blatte mais aussi un joint), chantée par tous les combattants, fait ouvertement référence à la prise de marijuana :

 La cucaracha, la cucaracha, ya no puede caminar. Porque no tiene, porque le falta, marijuana que fumar.

Le cafard, le cafard, ne peut plus marcher.¨Parce qu’il n’a pas, parce qu’il lui manque, de la marijuana à fumer.  

  •  On retourne chez les teutons. Les « teufeurs»  ne sont finalement pas des précurseurs. Les soldats allemands s’envoyaient déjà de l’ecstasy durant la première guerre mondiale. En effet le MDMA a été synthétisé en 1912 par une société locale du nom de Merck. A l’origine, la pilule produite se voulait amincissante. Mais des tests ont démontré que le médicament réduisait le besoin de sommeil et de nourriture. Manger, dormir, ça prend du temps : alors une petite pilule, et hop, au combat… non mais ! Sur le front russe, on consommait aussi, vraisemblablement, des cigarettes à l’opium.
  • Pendant la guerre 1939-1945, les officiers américains stimulaient leurs hommes avec du speed. Ce produit est en fait une amphétamine (benzédrine dans ce cas) : sensation d’invincibilité, éveil prolongé et effet coupe-faim. Tout ce qu’il faut pour faire un bon soldat ! De leur coté, au même moment les français et anglais n’étaient pas en reste. Eux aussi se voyaient proposer de la benzédrine mais d’une manière plus subtile : on la retrouvait dans les tablettes de chocolat faisant parties des rations.
  • Pendant la guerre du Vietnam, les soldats américains (très très jeunes pour la majorité d’entre eux), noyaient leurs peurs dans la marijuana et le LSD (psychotrope hallucinogène).
  • Plus proche de nous en 1989, l’armée soviétique (russe 2 ans plus tard) entreprend d’aller réprimer une manifestation pacifique en Géorgie. Histoire de bien se préparer, les militaires prennent de la pseudoéphédrine concentrée (ben oui, quand même). Le résultat est éloquent, tous les pacifistes sont massacrés.
  • Une enquête du magazine TIME en 2008 révèle que 12% des combattants américains en Irak et 17% en Afghanistan sont sous anti- dépresseurs. La seule solution que l’armée a trouvé pour garder sa « matière première» .
  • Terminons par une note plus cocasse. L’armée de l’air israélienne est sur le point de fournir ses pilotes en viagra. Motif ? Des effets secondaires augmenteraient la pression sanguine dans les poumons et permettrait ainsi aux chasseurs de mieux résister à la diminution d’oxygène en vol. Pourquoi pas. Il faudra juste veiller à ne pas se tromper de manche…

Allez, pour moi, ça va être une verveine devant « Plus belle la vie» , il y a moins de risques…

* PS : Il y en a du monde au Balto ces derniers temps !

Consultez l'article complet sur le site Culture Générale


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