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Vendredi du Vin #6: Walden, un état d'esprit

Par Eric Bernardin

vdv_logo1Pour ce VdV de septembre, c'était Gildas qui s'y collait. Sous l'intitulé "20 tout 9", il faut donner son dernier coup de coeur. Et le faire partager. Ca tombe bien: je viens d'en avoir un, et un beau!

Il ne s'agit pas vraiment d'un vin inconnu de tous, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de le goûter. Il s'agit de Walden, Côtes du Roussillon produit par Hervé Bizeul et des vignerons amis. Le nom de ce vin est emprunté à Henry Thoreau, poète, philosophe, écolo avant l'heure et apôtre de la désobeissance civile. Il raconte dans Walden son expérience d'ermite proche de la nature et des animaux. C'est de cette vie en harmonie avec son environnement dont se sentent proches ces vignerons du Roussillon, certains que Thoreau aurait aimé la partager avec eux. Partage. Le mot est lâché. Hervé Bizeul aurait pu se contenter de gérer le succès de son domaine du Clos des Fées. Mais lorsqu'il a vu qu'il y avait des collègues au bord du chemin qui avaient des vignes au fort potentiel, mais à qui il manquait les moyens de produire un bon vin, et de le vendre, il a dit : chiche! Ainsi est né Walden, une winerie à la française, qui offre un local et une politique commerciale à des petits producteurs. Le premier millésime 2004 est un franc succès: le vin plait, et se vend bien. Le 2005 aussi. Si bien que pour le millésime 2006, un nouveau local est construit afin d'accueillir plus de producteurs. Germe aussi l'idée de pépinière, afin de permettre à des domaines nouvellement créés de s'appuyer sur cette structure pour voler ensuite de leur propres ailes!

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Mais si nous parlions du Walden 2006? Composé à part égale de grenache, syrah et carignan, ce vin a été elevé en cuve afin d'avoir l'expression la plus pure possible. Au nez donc, point de note d'élevage: du fruit bien mûr (cerise, framboise, fraise écrasée), une pointe de poivre et de tapenade, et des notes légérement animales (probablement dûes à la réduction). En bouche, c'est rond, gourmand, avec des tannins enrobés et une fraîcheur remarquable pour un vin du Roussillon. Cela s'affermit un peu en fin de bouche, mais ça ne coupe pas l'envie de la gorgée suivante, ni celle de se resservir! Ce n'est pas d'une sensualité débridée, ça manque un peu de folie, mais c'est bon, d'un très bel équilibre, et le consommateur n'est pas volé pour 6-7 euros.

Je souhaite donc longue vie à ce projet, et j'espère que vous serez nombreux à le soutenir, d'autant que ça n'a vraiment rien d'une punition ;o)

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