Citoyens !
J’étais hier soir à Bercy pour assister à Circus, starring Brit-Brit.
J’avais très peur, notamment après le papier de Libé de Bartholomé Girard :
“Au milieu des danseurs qui chauffent la piste, Britney Spears se montre plus que jamais absente, perdue, comme si elle ne voulait plus être là, n’y était plus tout à fait. Comme si elle n’avait plus envie d’être une poupée de cirque? Mais quoi d’autre ?”
Alors Barth’, où on n’a pas vu le même spectacle, ou bien tu fais de la Britney-phobie ?
Car j’ai été conquis.
- D’abord Bercy : un cercle de cirque, et un jeu de voiles proche des poupées russes, permettant de mixer images et vidéos de Circus pour dévoiler les différents tableaux que nous offre Jamie King. Résultat : une interaction parfaite entre performances individuelles et univers vidéo, qui trouvent leurs échos en amont (clips de Britney) et a posteriori en prolongeant l’expérience de Circus.
- Ensuite les performances : pas moins d'une dizaine de numéros différents. Ninjas, mais aussi acrobates, princesse du GRS, danse de rue etc.
- Une utilisation de l’espace diaboliquement efficace. Aucun break, des mobiles impeccablement changés, modifiés. Un monstre qui aurait pu être lourd et disruptif et qui est léger comme Britney dans sa nacelle. Le seul spectacle à mes yeux qui rivalise sur cet aspect est sans doute celui d’Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie, les Éphémères.
- Une histoire qui se tient : tout démarre dans la “vie réelle” médiatique de Britney. Le spectacle commence avec un pied-de-nez aux Perez Hilton et autres tabloïds tout en retournant ce fake-world et en en faisant une fresque médiatiquement désenchantée. On est loin du pink is beautfiful. Le propos est sado-maso, torturé. Bravo.
- Une ouverture à d’autres géants de l’entertainment : "une performance audacieuse qui commence avec une vidéo montrant les personnages masqués empruntés au film "Eyes Wide shut" de Stanley Kubrick“, qui se contorsionnent sur des divants pendant que Spears susurre la reprise de "Sweet Dreams" (de Eurythmics) par Marilyn Manson. Spears émerge ensuite pour rejouer la scène, vêtue d'un justaucorps blanc pailleté avec ses zones érogènes surlignées en noir. Elle danse une lap dance avec un clown; elle est soulevée en l'air par une bande d'acrobates et simule des caresses très poussées. En vérité, rien n'égale les moments les plus osés de la dernière tournée de Janet Jackson, mais c'est d'un érotisme efficace".
Pour conclure : 2h30 où on en prend plein la vue sans mirage, où l’on est transportés comme dans Chicago vers une histoire. D’où l’on revient repus, halluciné et sans doute perturbé que ce soit Britney qui porte un discours contestataire.
Britney One More Time.
En bref :
- Tour director: Jamie King[56]
- Musical director: Simon Ellis[56]
- Choreographers: JaQuel Knight, Tony Testa, Dreya Weber,[56] Rujuta Vaidya[57]
- Dancers: Jose Omar, Willie Gomez, Jonathan “J-Boogie” Rabon, Chase Benz, Jia Huang, Laura Edwards, George Jones JR, Luke Broadlick, Tiana Brown, Justin de Vera, Valerie “Rais” Moise, Marc “Marvelous” Inniss, Ava “Ava Flave” Berstine, Tye Myers, JP San Pedro, Devon Jameson.
- Managers: Larry Rudolph, Adam Leber
- Costume design: Dsquared2, The Blonds, David Alexander, Catriona Mackechnie
- Stylist: William Baker
- Tour promoter: AEG Live
- Tour Sponsor: Virgin Mobile