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Faut-il mettre de l’eau dans son vin ?

Par Findawine

Vin allégé , vin atrophié ?

Tout est bon pour être fort sans faire d’effort, pour être beau, perdre des kilos, et pour mettre le marketing au service du binge drinking. Après le Coca Light et le Coca Zero, la mayonnaise light et le vin au sirop, voici le nouveau venu de la gamme des pompes à fric de l’agroalimentaire : le vin allégé !

 

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Le principe est simple, du vin blanc/rouge/rosé, contenant entre zéro et neuf degrés d’alcool, moins de 60 calories, vendu en bouteilles de type bordelaises à vis (25 à 75cl), avec trois grands principes :

- Faire boire moins d’alcool aux jeunes

- Leur faire découvrir les plaisirs du vin avec des variétés “faciles à boire”

- Rajeunir l’image d’une boisson d’adultes/de vieux

Le lecteur aura le plaisir d’apprécier la contradiction de ces trois messages. Trois messages et trois procédés différents : la distillation sous vide (par force centrifuge), la technique membranaire (différents filtrages et séparations  eau/air/alcool) ainsi que l’élimination du sucre des mouts. Si l’on peut saluer la prouesse technologique, on peut douter de la qualité et de l’utilité de cette tentative.

Concernant le premier objectif, un petit tour dans les boites de nuits de France et de Navarre permet de se rendre compte que le problème réside davantage dans la consommation excessive d’alcools « secs » (Whisky, Vodka, Gin) mélangés aux sodas, que dans la consommation de vin.A l’argument de la découverte, s’ajoute la possibilité de boire davantage tout en consommant moins d’alcool. L’argument est irrecevable car le résultat est le même (4 verres à 9° = 3 verres à 12°).Quant à la volonté de rajeunir l’image du vin auprès des jeunes, je vous laisse apprécier la manière dont nos amis helvètes s’y prennent, quitte à leur faire de la publicité. Cela me rappelle les mauvaises publicités Nutrasweet du début des années 90. Priceless…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? 

A l’évidence le marketing autour du vin à teneur réduite en alcool s’inscrit dans la grande mouvance d’auto-flagellation autour du vin dont nous avons le secret en France. Après avoir décidé de ne plus parler du vin, après s’être excusé d’être un pays qui porte une tradition vitivinicole vieille de plusieurs siècles et solidement ancrée dans notre culture nous essayons maintenant de retirer au vin son cancer : l’alcool qu’il contient. Quid de la prochaine étape? Je ne suis donc pas certain que l’idée du vin à teneur réduite en alcool s’inscrive dans une démarche très positive pour la filière.

Lors de Vinexpo j’ai eu l’occasion de déguster le So Light (9 degrés) des Domaines Auriol. Ma seule expérience en la matière était un vin sans alcool goûté lors d’une dégustation à l’aveugle et qui était proprement infect. Les vins light des Domaines Auriol se sont révélés être plutôt une bonne surprise avec un nez simple mais pas désagréable et une bouche aimable malgré la minceur du vin. A la réflexion j’ai même senti comme une certaine familiarité avec ces vins qui m’ont rappelé ce que boit ma grand mère : un peu de vin mélangé avec de l’eau…


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