Magazine Cuisine
Ce titre est un peu trompeur. Je m'attendais à ce que Camporesi étudie la place du chocolat dans l'alimentation du XVIIIe siècle. C'est un peu le cas. Mais le propos est plus large et regroupe des études sur divers aspects de la société moderne.
Chaque chapitre est un petit voyage dans le XVIIIe siècle des Lumières, des salons et du raffinement. Qu'en dire ? C'est un siècle curieux et vite lassé, qui demande un renouvellement perpétuel des goûts. C'est un moment de lumière (au sens propre) où les soupers se prennent tard, aux lueurs des éclairages artificiels. C'est un temps où l'on mange peu et où l'on s'évanouit beaucoup, où une rose trop parfumée donne la migraine et où l'on sait reconnaître la provenance d'une bête à sa saveur. Époque liquoreuse, un peu écoeurante pour qui lit. Période de cuisiniers français éparpillés en Europe comme autant d'agents de civilisation. Ère d'intellectuels stimulés par les cafés et chocolats exotiques. Vous l'aurez compris, il s'agit plus ici d'aliments et de saveurs, de tables et de gourmandises que du seul chocolat. Pas de recette mais des ambiances, des parfums...