Aprés avoir obtenu récemment leur classement en AOC, les vins du Bugey mettent les bouchées doubles pour rattraper leur retard, en se projetant vers l'avenir et vers la biodynamie, tandis qu'ils seront fêtés à Bourg en Bresse le 28 Août.
Nous vous en parlions il y a quelques semaines, aprés plusieurs années d'efforts, les vins du Bugey ont obtenu leur classement en AOC. Il fallait bien fêter ça solennellement, et ce sera chose faite le 28 Août, à Bourg en Bresse, à l'occasion du salon Ainterexpo.
Il ne sera cependant pas seulement question de s'autocongratuler mais aussi d'envisager le futur avec la présentation du millésime 2009.
Futur que les vignerons du Bugey envisagent d'ailleurs à plus long terme, puisque beaucoup d'entre eux réfléchissent à l'opportunité d'une conversion en bio.
Vigneron à Lhuis, Stéphane Trichon est en deuxième année de conversion, et selon lui, "les vignes se portent déja beaucoup mieux". Fin des produits de synhtése, utilisation optimum de l'équilibre végétal, retour du travail mécanique... Comme toutes les régions viticoles, le Bugey s'adapte progressivement aux techniques de la viticulture bio, et Stéphane Trichon espère voir rapidement émerger un cahier des charges.
Mais la nouvelle AOC vins du Bugey est-elle compatible avec le bio? "Oh que oui!"" répond Eric Angelot, président du syndicat des vins du Bugey.
« Les appellations d'origine contrôlée dont font partie dorénavant nos vins du Bugey intègrent totalement les méthodes de la culture bio… À condition que le bio respecte le cahier des charges ! Cet hiver, nous avons été, par exemple, confrontés à une problématique : il fallait une hauteur de vigne. Nous avons donc écrit que cela concernait des vignes rognées. Les bio ont moins de feuilles, moins de rendements. Pas de problème, ils sont dans les clous. L'INAO refuse de prendre en compte les particularités. Il n'y a pas de passe-droit, pas de tolérance supérieure. Les conditions de production, de maturation et de qualité sont les mêmes pour l'ensemble de nos vignes et de nos vins du Bugey. »
Comme Stéphane Trichon, Julien Quignard, viticulteur à Massignieu de Rives, est en conversion biologique, et espére que le mouvement touchera la majorité des vignerons locaux, pour des raisons aussi bien éthiques que pratiques: "autour de nous, les collégues passent aussi au bio. Cela évite les dommages collatéraux."
Pour lui, la conversion en bio n'a rien de révolutionnaire, mais est (c'est le cas de le dire) tout ce qu'il y a de plus naturel: "Nos anciens faisaient du bio sans le savoir. Lorsque j'en ai parlé à mon père, il a cru faire un bond de 25 ans en arrière ! On a pris le temps et maintenant, c'est lui qui pousse. Les vignes se portent déjà mieux. Le désherbant, on en mourra un jour… Nous sommes allés trop loin par le passé. Attention de ne pas faire pareil dans l'autre sens. La culture bio, c'est une culture normale. C'est tout. Elle n'est pas incompatible avec la qualité et la rentabilité. Elle va surtout de pair avec la raison. »