
L'avènement de ce livre, justement, c'est aux écrivains et à leurs enfants qu'elle le doit, ayant remarqué que ces derniers finissent souvent malheureux, et se suicident même. « Mon idée première était que les auteurs souhaitaient prolonger leur propre enfance, et que leurs enfants n'avaient alors pas de place pour être eux-mêmes. » L'absence et la solitude de l'écrivain impactent immanquablement une famille, et l'on passe souvent à côté de la vie remarque-t-elle.
Mais elle souhaite mettre en garde surtout contre le pouvoir de l'écrit et du livre, et l'introduction de personnes réelles dans des histoires : « Je connais au moins un suicide et une tentative qui ont été provoqués par la présence de personnes dans des romans », explique-t-elle.
L'existence des blogs et de Facebook a fait que nous sommes tous désormais des écrivains potentiels et les confidences faites sur l'un ou l'autre nous dévoilent aussi crûment que violemment. « Facebook et les blogs ont aussi causé des suicides. Les écrivains ne comprennent la force de l'écriture que trop tard », déplore-t-elle.
« Force de l'écriture ? Ne serait-il pas plutôt question de la fragilité des êtres ? » nous demande l'écrivain Richard Khaitzine. Le débat est ouvert...