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Les brochettes de la honte et le gratin de la gloire

Par Estebe

Bonjour, gastrolâtres exigeants

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De temps en temps, il n’est pas inutile de rappeler à nos lecteurs adorés l’ennui abyssal que peut susciter la plus chouette des recettes décrite avec les fesses serrées.
Giga narcotique. Total rasant. Tue-la-faim.
Jugez plutôt.
Gratin de patates douces au cumin pour 4 personnes:
-   1 kilo de patates douces
-   1,5 décilitre de crème fraîche
-   Cumin, sel, poivre
-   Gruyère râpé

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Peler et couper les patates douces en fines rondelles. Cuire dans le panier vapeur vingt minutes. Huiler un plat à gratin. Disposer au fond une première couche de patates. Arroser d’un peu de crème, assaisonner, saupoudrer de cumin. Puis recommencer par couches successives. Terminer avec une tombée de crème et de fromage râpé. Enfourner enfin au four préchauffé à 180° pour douze minutes.
Servir aussitôt.
Voilà comment on vitriole, stylistiquement parlant, un gratin de la mort de ta Tante Ursule qui t’emplit le clapet d’une douceur affriolante, tout en jouant les garnitures miraculeuses pour un plat sévèrement carné.
Enfin, on dit ça…
Bien à vous, mes canards dodus

PS: A vrai dire, on a tricoté ce gratin héroïque comme accompagnement de brochettes de faisan au cognac et noisettes; faisan acheté à un tarif intolérable que la pudeur nous interdit de préciser ici. Notre gourmandise nous conduira au Mont-de-piété. Autant dire qu'on plaçait de monstres espoirs dans cette recette-là. Et patatras...

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Le volatile avait mariné une aprèm entière dans la gnole, un jus de lime et du miel, avec du genièvre, trois clous de girofle, de laurier et on ne sait trop quoi encore. Les brochettes sont allées se faire caraméliser à la poêle, avant de se faire coiffer de noisettes concassées et torréfiées.
Génial sur le papier; top naze en bouche.
Le faisan empestait l’alcool. Horriblement sec et fibreux, il offrait une chair déprimante, d'ordinaire l'apanage de ces pauvres poulets élevés trois jours en batterie soviétique.
Et comme le vin blanc de noble extraction bourguignonne, débouché espècialement pour l’occasion, puait le bois, le soufre et la misère, seul le gratin décrit sus-décrit a sauvé la soirée.

Merci gratin.

PS2: Drôle de post, aujourd'hui. Pas à dire, c'est l'automne.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par amimi95
posté le 07 mars à 11:09
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Peut-être que le faisan était naze, mais votre petit commentaire m'a fait bien rire à + mimi