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The Box, la critique

Publié le 05 novembre 2009 par Fredp @FredMyscreens

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Voici donc enfin le nouveau film de Richard Kelly, The Box. Et on peut dire que le réalisateur de Donnie Darko reste fidèle à lui-même.

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Après l’échec commercial et critique de Southland Tales (qui reste pourtant un film fascinant sur notre monde qui part en vrille), le prodige Richard Kelly était attendu au tournant. Le voici donc qui revient donc sur grand écran avec une œuvre plus conventionnelle ou en tout cas, plus simple à comprendre.

En effet, en adaptant la nouvelle de Richard Matheson (Je suis une Légende), « Button, Button»  (qui a également servi pour un épisode de the New Twilight Zone), on peut penser que le réalisateur va nous présenter un film de commande. L’histoire est simple : un couple reçoit une étrange boîte avec un bouton. Si ils appuient dessus, quelqu’un qu’il ne connaissent pas meurt mais le couple reçoit 1 million de dollars. Décision facile à prendre pour certains, elle n’en est pas moins sans conséquence. Mais le réalisateur va y apporter sa patte.

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Le film commence déjà plutôt bien. Le réalisateur nous plonge dans les 70 et nous présente le couple Cameron Diaz et James Marsden que l’on va suivre. Rapidement la fameuse boite arrive, accompagnée d’un Frank Langella intriguant. La question d’appuyer ou non sur le bouton sera rapidement évacuée (il faut dire que le couple aurait bien besoin de cette valise pleine de cash) pour laisser la place aux conséquences. A partir de là, la tension qui va monter au fur et à mesure, glissant le film dans le fantastique tel un épisode de la Quatrième Dimension.

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Avec cette histoire, Richard Kelly dépasse clairement le film de commande qui aurait pu lui être imposé suite à l’échec de Southland Tales.  Mais dès le début, on sent sa patte. La reconstitution des seventies est géniale et la mise en scène est subtile mais diablement efficace dans les moments de tension. Au fur et à mesure, le film va glisser dans le fantastique pour aborder des thèmes chers au réalisateur comme les failles spatio-temporelles et les question philosophiques sur notre existence, laissant encore plusieurs questions en suspend à la sortie du film. Mais, il n’oublie pas  pour autant  de raconter l’histoire de ce couple uni dans le malheur. D’ailleurs, avec ce contexte temporel et cette dimension fantastique, le film fait immanquablement penser au Shining de Kubrick ou à des films comme l’Invasion des profanateurs de sépulture. Certains spectateurs qui ne connaissent pas l’univers du réalisateur et qui s’attendent à un simple thriller seront donc surpris de l’orientation du film.

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En plus de la mise en scène et du scénario alambiqué, on sait que Kelly est également génial dans la direction d’acteurs. Il avait révélé Jake Gyllenhaal dans Donnie Darko, réhabilité Sarah Michelle Gellar, the Rock et Seann William Scott dans Southland Tales. Cette fois il renouvelle notre vision du jeu de Cameron Diaz et surtout de James Marsden. En effet, ils forment tous deux un couple maudit mais soudé plus que crédible et Marsden a enfin l’occasion de montrer la profondeur de son personnage (ce qu’il n’avait malheureusement pas pu faire en Cyclope dans X-Men et du coup, on se dit que les producteurs des mutants sont passés à côté de quelque chose). Mais il ne faut pas oublier le jeu subtil de Frank Langella. En apportant cette boite maudite, il révèle une facette à la fois séduisante et inquiétante comme le diable.

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Un autre détail à noter est que la bande-son est encore une fois bien trouvée par le réalisateur. En effet, après avoir repris les groupes emblématiques des 80’s dans Donnie Darko (Echo & the Bunnymen, Duran Duran, Tears for Fears) et avoir fait appel à Moby pour Southland Tales, Richard Kelly a fait appel aux fondateurs d’Arcade Fire (Win Butler et Régine Chassagne) pour l’univers musical surprenant du film.

The Box a donc tout à fait sa place dans la filmographie de Richard Kelly. Si certains seront déconcertés par la dimension fantastique dans laquelle le film s’embarque, les fans du réalisateur peuvent être fiers de leur protégé. David Lynch aurait-il trouvé un digne successeur ? Seul l’avenir nous le dira, mais Kelly est bien parti pour.


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