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Charles Milhaud se met dans la peau de l’Ecureuil et pas dans la sienne

Par Pluriel

0911MilhaudCharles Milhaud vient de publier son livre “Qui veut la peau de l’Écureuil?” coécrit avec le journaliste Emmanuel Galiero  aux Éditions Alphée. Un an après son départ du fauteuil de président des caisses d’Épargne en novembre 2008, quand un trader de la banque provoque une perte de €752 millions, il se demande s’il n’aurait pas dû faire l’école de guerre économique pour comprendre les subtilités d’une manipulation qui le dépasse.

Les analystes indépendants du territoire numérique publient des billets comme celui de Denis Castel qui démontrent pourtant les pertes fracassantes des investissements menés par M. Milhaud. Et c’est sur la bataille des formats que le président sortant va perdre une nouvelle fois une guerre de communications. Le livre est sorti pour quelques dizaines de milliers de lecteurs et ne connaitra plus aucune page avant de disparaitre rapidement des rayons des librairies, comme les autres. En revanche, les blogs sont vivants et déposent leurs points de vue étayés et commentés par des milliers de personnes, sauf par l’intéressé. Les billets les plus lus resteront toujours visibles quand on saisira les deux mots “Charles Milhaud” dans Google. Et c’est ainsi qu’un leader a perdu le contrôle de sa réputation, voire l’image de sa postérité dans une conjoncture qui se prête aux dialogues et non aux monologues.

Charles Milhaud est toujours conseiller municipal délégué à Marseille, chargé d’une mission de jumelage avec Tanger. Il est aussi vice-président d’EuropaCorp, la société du cinéaste Luc Besson. C’est pas mal si M. Milhaud souhaite un jour produire son film. Il pourra s’inspirer des Tontons flingueurs en prenant le rôle de  Raoul Volfoni. Charles Milhaud a aussi créé son entreprise, CM Conseil, pour mettre banques d’affaires et investisseurs en relation. Il doit quand même lui rester des amis intéressés.

Milhaud dans son livre accepte sa défaite sur le terrain de la communication, qu’il aurait commencé à perdre en 2002. Sans emprunter l’accent truculent de Charles Pasqua, il partage la stratégie de la balance. Dans le journal du Net, il déclare avoir été le seul à sentir une vraie crise émerger fin 2007. Car ses rivaux Philippe Dupont et Dominique Ferrero auraient même imaginé une reprise en 2008. Manque de confiance, perte de crédibilité. Tous les ingrédients sont réunis pour quitter le pouvoir. Aujourd’hui, il soutient François Perol car le nouveau Président, coopté par l’Élysée, suivrait sa stratégie.

Si sa réputation n’avait pas reçu une grosse noisette en sortant de l’Écureuil, les grandes banques lui auraient proposé un poste de conseiller afin de respecter une tradition séculaire. Pour une retraite anticipée, il y a bien des chômeurs qui révéraient d’une seule de ses  missions!

C’est en octobre 2008 que ce personnage souffle une fusion de plus qui va lui échapper. Pourtant, M. Milhaud n’avait pas molli pour le projet Ixis avec la Caisse des dépôts. La seconde marche de l’escalier était sans doute trop haute quand Ixis fusionne avec Natexis (Banques Populaires) pour donner naissance à Natixis qui va afficher des pertes dès 2007.

Bien investi en politique, si Charles Milhaud participait aux ateliers numériques de Kosciusko Morizet au Palais Bourbon, il pourrait encore “disperser façon puzzle” la plupart de ses ennemis déclarés avec son propre blog dont les billets hebdomadaires finiraient par chasser les malveillances numérisées sur la première page de Google. Il aurait alors construit un joli pont vers une nouvelle reconnaissance par les millions d’internautes, dont ses petits-enfants, qui l’anobliront comme le viaduc de Millau. Mais attention: plus de langue de bois, mais de l’authenticité et de la proximité avec les blogueurs!


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