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"2012"

Par Loulouti

Notre chère et tendre planète bleue a vécue. Dans trois ans la race humaine sera touchée de plein fouet par un cataclysme universel. Les sociétés gagnées par l’anarchie et le chaos sombreront dans le néant total.
Le 21 décembre 2012, selon une vieille légende Maya, le monde tel que nous le connaissons périclitera.
Cela fait des lustres que la fin du monde a été envisagée par toutes les civilisations. L’entrée encore très récente dans un nouveau millénaire n’a fait qu’attiser les peurs et les scénarios les plus sombres.
Il était donc normal que le cinéma s’engouffre dans une brèche aussi béante. Dans "Deep Impact" de Mimi Leder et "Armageddon" de Michael Bay le danger était de nature spatiale (une comète et un astéroïde).
Roland Emmerich s’est chargé par deux fois de soumettre la Terre à l’épreuve du feu. Une civilisation extra terrestre ("Independance Day") puis le climat (une nouvelle période de glaciation dans "Le Jour d’après") en firent voir de toutes les couleurs à la race humaine.
Le réalisateur allemand nous revient avec un nouveau blockbuster démesuré, j’ai nommé le géantissime "2012"
Ayant pleinement participé comme des millions d’autres internautes au buzz fait autour de ce long métrage depuis plusieurs mois, j’assume pleinement et je dois vous avouer que j’ai particulièrement apprécié ce film.
J’ai lu pas mal d’avis et de critiques sur "2012" et je me permets de dénoncer la mauvaise foi de certains journaux. Ces derniers nous bassinent avec leurs éternels "les personnages manquent de psychologie ou le scénario en est réduit à sa plus simple expression…"
Mais à quoi s’attendaient ces gens là ? à un long métrage avec deux personnages qui comparent leurs egos dans une pièce vide ?
Qu’ils se rassurent alors, le cinéma français est là pour ça.
"2012" est comme tous les films catastrophes : c’est une œuvre bâtie à grands renforts d’effets spéciaux, un produit qui nous en met plein les mirettes et dont la vocation est de faire du dollar, encore du dollar et toujours du dollar.
Personnellement je laisse ma conscience au vestiaire et je prend "2012" pour ce qu’il est avant tout : UN SPECTACLE.
Bien évidemment l’histoire est abracadabrantesque, le scénario est bourré certainement d’inexactitudes physiques et d’invraisemblances mais je m’en fous.
Quand le spectateur lambda comme votre serviteur entre dans la salle il sait pourquoi il est là et ce qu’il va voir. Le contrat entre toutes les parties est on ne peut plus clair. J’ai pratiquement envie de dire à chaque fois qu’un défaut est pointé : "et alors".
Le plus fort dans cette situation est que la magie opère pleinement. Le long métrage de Roland Emmerich se révèle passionnant, trépident, démesuré. Le rythme est incroyablement élevé.
Comme les protagonistes, le spectateur est happé par ce tourbillon de destructions à l’échelle planétaire. A aucun moment nous ne pouvons reprendre notre souffle.
Dans "2012" l’action rebondit à chaque seconde. Il y a mille péripéties. L’enchaînement de ces moments est assez extraordinaire. Chaque nouvelle séquence vient surpasser en intensité la précédente. Roland Emmerich met la barre incroyablement haut.
Plus nous avançons vers la funeste date butoir, plus l’angoisse nous étreint. Le compte à rebours mortel cristallise nos pires craintes. L’ingéniosité de Roland Emmerich est de focaliser l’action à la fois sur des personnages ordinaires qui nous sont proches, auxquels on peut s’identifier et sur les grands de ce monde qui tiennent la destinée des hommes entre leurs mains.
Le film comporte son lot d’instant de réelle émotion où les personnages font étalage d’humanité et de sincérité. Quand la fin est proche l’être humain peut se montrer digne face à la mort.
Même si le film n’évite pas de nous présenter des protagonistes aux traits parfois caricaturaux, quelques dialogues maladroits (des silences eussent été préférables), des instants un rien guimauve et l’éternel happy end, cet ensemble apocalyptique prend aux tripes. "2012" est efficace à plus d'un titre.
On ne bâtit pas un long métrage sur des effets spéciaux uniquement mais quand la technologie est aussi travaillée que dans "2012", on peut raisonnablement penser que nous touchons la perfection du bout des doigts.
Les séquences de destruction planétaire sont carrément géniales. Des scènes entières (Le volcan du parc de Yellowstone, Los Angeles, Las Vegas, La Basilique St Pierre à Rome, l’Himalaya) nous touchent par leur réalisme, leur précision du détail.
Je crois qu’on peut reprocher tous les maux de la terre à Roland Emmerich sauf de faire les choses à moitié. Sur le plan technique, son "2012" nous en met plein les yeux. Voire le monde détruit de cette façon confine au ravissement jubilatoire. Le spectateur est collé à son siège plein d'étoiles dans les yeux. Un comble.
John Cusack endosse la cuirasse du héros sans trop de difficulté. Sa prestation est honnête mais sans relief. Chiwetel Ejiofor et Danny Glover font preuve d’un humanisme touchant alors qu’Oliver Platt campe avec brio un cynique de la pire espèce. Thandie Newton et Amanda Peet sont les icônes féminines nécessaires et indispensables au déroulement de l’intrigue.
"2012" n’est pas qu’un jouet technologique, un terrain d’expérimentation mais une vraie œuvre de cinéma avec ses défauts mais aussi ses réussites. Il est pratiquement normal qu’un projet d'un tel gigantisme engendre son lot d’exagérations ou de clichés . C'est un peu le revers nécessaire de la médaille.
Mais heureusement l’essentiel est ailleurs : nous avons le droit à du bon et beau cinéma.
Sur le fond "2012" agît comme une sorte de révélateur et nous montre comment les humains pourraient se comporter face à une menace imminente. Quand la fin est proche, les masques tombent.

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