Magazine Cinéma

Mode et Prévisions (Tam Tam News 1998)

Par Vittoriopisu
Une des activités le plus spécifiquement parisienne, et dont la France se considère encore le centre créateur,  est sans aucu doute la mode dans le sens de haute coutûre et de prêt-à-porter.
En ce moment se déroulent les défilés des collections qui présentent le prêt-à-porter de l'été 1999 (le dernier été du siècle en quelque sorte).
J'attire l'attention sur ce côté prévisionnelle qui fait vivre les créateurs,  mais aussi les bureaux de style, les industriels du textile,  la presse spécialisée et les distributeur détaillant, toujours dans un décalage de 6 à 9 mois sur le moment présent.
Dans le même moment le spectacle qui nous est fournis par la finance, les différentes bourses éparpillése sur le globe, la presse spécialisée et, bien sûr les professionnel, n'est certainement pas celui d'une capacité à prédire la tendance de l'été 1999.
Bien sûr tout cela n''est pas affirmé d'une manière directe, mais je peut remarquer que les discours emberlificotés qui essaient de nous présenter une baisse importante des valeurs nominales des titres,  comme une opportunité à saisir pour reconstituer nos portefeuilles (enfin pas le mien) en rachetant astucieusement grâce à des prix défiants toute concurrence.
Mais avec quel argent ? Je me demande ! puisque nous avons perdus plus de 70 % de nos avoirs.
Si les créateurs de prêt-à-porter sont capables de croire que leur production est en mesure de susciter l'engouement et donc l'achât, cela signifie aussi que l'été 1999 verra se perpetuer  les habitudes de consommation et que, partant, les sous vont rentrer dans les caisses et que par conséquent on peut être confiant sur  la situation des valeurs financières nationales et inetrantionales liées au textile, à la mode, et à toute cette apparente futilité.
Effectivement il est difficile de croire que les valeurs financières pourraient, à elle seules, susciter l'engouement, le desir, l'investissement d'une clientèle, capable donc de mantenir à tout le moins et de faire progresser au mieux tous les indices boursiers de la planète.
Nous avons pu apprendre lors d'une des dernière séances de la semaine dernière que les "patrons" n'existent plus et que l'organisation d'une entreprise réponds à des régles et des logiquescomplètement financière dans le meilleurs des cas
Sommes nous certains aujourd'hui que cette logique financière, basée sur la recherche d'un profit rapide et le plus grand possible (il parait que même le patronat français ne jure plus que par la réligion du share holder) soit effectivement en mesure de guider les entreprises et donc nous mêmes en tant que futur salariés, contractuels, conseil, free lance, actionnaires ou prestataires de service soustraitants, vers une croissance de nos remunérations, de la qualité de nos vies et de l'intérêt que nous pouvons trouver dans nos activités professionnelles, où au contraire que cette logique parfaitement miope, limitée et insensible au feed-back qu'il reçoit est entrain de nous conduire inexorablement dans le mur, c'est à dire vers de conditions de travail de plus en plus insupportables avec des remunération ridicules pour des tâches de plus en plus désencarnées et sans intérêts tout en nous empéchant par comble de l'ironie d'être les premiers consommateurs et clients de notre propre production.
Ce qui pose tout entier le problème de la compréhension globale des mécanismes qui rélient création, production, distribution, avec capital, financement, investissement, vente.
Il paraît que certaines activités qui brassent des sommes assez impressionantes, ne produisent finalement que des profits réduits à des 1 ou peut-être moins de pour centage.
Il est vrai que le travail ça nous occupe et cela nous évite d'ailleurs d'aller dépenser nos maigres sous dans les bars ou pire encore dans les temples de la consommation, lieux de la tentation qu'il vaut  peut-être mieux éviter.
La journée mondial du refus de la misère et d'autres initiatives récentes comme la remise du Prix Nobel à un economiste qui a su mettre en évidence les mécanismes financiers de l'exclusion, devraient nous permettre de garder à l'esprit une des contradictions fondamentales du système économique qui est censé repondre à nos attente et à nos projets, c'est à dire sa capacité inaltérable à créer sans arrêt de la pauvreté et de l'exclusion.
Les stylistes du prêt-à-porter ne se foutent pas de savoir quel est le monde qui se prépare, puisque  leur production prévisionnelle, dessine  sous nos yeux intrigués ou ébahis, les stylèmes du futur dans une vision peut-être exacerbée mais éclairante.
Cette nécessité prends sa source dans l'urgence, que toute création nourrit chez ces hôtes, telle une maladie, un virus qui les rongerais.
Je crois que nous devons trouver, susciter, alimenter cette urgence dans le projet que nous développons en ce moment afin que ce soit ce besoin créatif de produire du sens qui constituent le moteur et le carburant de nos existences futures.
A la différence des banquiers, des brokers, des courtiers, des spéculateurs financiers et autres gérants de portfeuille,s ou d'unité de production, projetons notre avénir, déssinons l'été 1999, et aussi l'hiver 2000 et les suivants, avec audace, avec générosité, avec splendeur.
Il n'y a que de cette manière à la fois créatrice et responsable que nous pourrons veritablement nous emparer du sens et de la direction de nos existences entendues comme un tout et pas saucissonnées entre profession et loisirs, entre public et privé, entre production et apprentissage, entre far niente et trois huit en nocturne.
L'Europe, ce vieux continent mithique, n'a pas encore donné la mesure de son potentiel qui ne s'est manifesté dans les siècles qu'au travers de la création artistique, artisanale, industrielle, économique et politique grâce à la longévité de ses écoles et au foisonnement de ces complémentarités.
Des Cassandres en paquet de 13 à la douzaine,  essayent de nous faire croire que si nous ne dévenons pas aussi mal payés que des coréens et aussi embrigadés que des chinois, nous courrons à la catastrophe, en effet la leur.
Je souhaite que l'occasion de la monnaire européenne soit le  triomphe de la création généreuse et lungimirante et la ruine de l'économisme  avare et sourd.
Celà vous conviendra-t-il ?
V.E.P.  
(publié en novembre 1998 dans Tam Tam News)


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