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Le Roman de Léonard de Vinci – Dimitri Merejkovski

Par Sanctius

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Etant un vrai mordu de bouquin et de tout support lisible, il était temps que j’ouvre enfin cette section qui me tenait tant à coeur : la lecture. Je pourrai tout aussi bien appliquer un terme plus académique qu’est la littérature mais la lecture me permet de voyager à travers tous les mondes. Parce que lire, c’est tout d’abord s’échapper, se construire un univers et probablement le plus important : dévelloper son imagination. Et comme le disait mon très cher ami Albert « L’imagination est plus importante que le savoir ! ». Il avait tout compris, lui.

Et comme je le disais, je suis un « addicted to book » (notez mon bilinguisme), car il ne se passe pas un jour sans que je ne puisse lire, c’est une nécessité. Cela passe bien sur par les journaux (Metro !) mais surtout par les livres tels qu’ils soient. Je lis n’importe où ! Dans le train, en voiture, à la gare, dans un square, en classe, et même en rue. Oui je lis toujours, et surtout n’importe quand. Inutile de dire que si vous n’aimez pas lire, ne lisez pas cette nouvelle catégorie et ses articles. :]

Découvrons Léonard de Vinci !


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Léonard de Vinci romancé par Dimitri Merejkovski.

C’est la le premier livre dont je vais vous parler. Et comme rien n’arrive par hasard, il y a une raison au pourquoi de ce premier livre. C’est assez simple et je ne vais pas divaguer même si l’envie ne manque pas… Léonard de Vinci est un homme qui marque ma vie par tous les temps (passé/présent/futur), je suis ce que l’on pourrait appelé un de ses fans. Mais je n’aime pas ce terme, ça fait trop groupie. Qui soit, cet homme est connu de toutes et de tous principalement pour ses oeuvres et ses réalisations. Il a été un moteur pour la Renaissance, un modèle pour de nombreux peintres et artistes. Encore maintenant il fascine, ses tableaux sont portés au moindre mystère. Tout est bon pour chercher un indice qui trahirait la pensée du maitre d’antan. J’aime beaucoup ce coté ci mais n’étant pas un artiste ni un passionné de reproduction artistique, et je vous avoue que je le regrète sincérement, je me suis plutôt intéréssé à un domaine qui est ancré en moi : la capacité de comprendre l’autre. Et Léonard est un sujet des plus intéressants, cet homme d’esprit et de génie me fascine plus que toutes ses oeuvres. Ne l’ayant pas connu, je suis contraint à me baser sur les dire de ses contemporains. Et les avis concordants me font imaginer à quel point cet homme était bon. Un génie incompris, un homme perdu dans un monde qui n’était pas prêt à l’accepter et surtout une profonde ouverture d’esprit à cette époque caractérisée par la folie religieuse.

Pourquoi le lire ?

Le roman de Léonard de Vinci est parfait pour quiconque désirerait découvrir l’homme, celui qui pense, qui agit et qui aime. Dimitri Merejkovski narre avec une telle foudre l’épopée du génie qu’on se croirait redescendu dans les rue de Firenze aux temps où l’Italie était partagée et où les hommes et les femmes de pouvoir se battaient pour la moindre parcelle de terre. Cette période où la vendetta était une sorte de mode et de principe. Mais la Renaissance fut aussi, cette période de l’Histoire où les hommes apprirent à leur insu à penser et dans le secret à vouloir voir plus loin que cette grotte sombre et à la fois si réconfortante qu’était l’Eglise. Catalogué comme des hérétiques, ils ont fait avancer notre monde et nous on permis à nous leurs descendants de pouvoir avoir notre propre vision de la vie. Léonard vivait dans ce monde.

Léonard sous tous les angles

Ce roman vous relate la vie entière de Messer Da Vinci, sa relation avec ses disciples est très bien expliquée. C’est d’ailleurs par eux que l’auteur se permet de décrire Léonard, positivement et négativement, sous toutes ses coutures. Cet homme n’est pas parfait, loin de la l’idée de lui administrer des qualités ou des défauts qu’il n’a pas. On découvre un être sensible, seul, beau et séducteur, qui n’est pas à l’aise avec la foule et qui intrigue. Un homme plein d’idées sans cesse en train d’inventer, de réaliser des calculs mathématiques, des expériences sur les sujets humains (médecine, muscles, articulations, …), on y découvre aussi un être qui aime contempler l’Homme, le comprendre et surtout le dessiner dans la moindre de ses expressions. Il n’hésite pas à se rendre au chevet d’un mourant, pour pouvoir y relater ses dernières expressions musculaires, sa crainte ou non dans ses yeux. Il était différent, et la différence n’était pas appréciée à l’époque. A cela s’ajoute le fait qu’il ne finissait jamais ce qu’il entamait, comme atteint de procrastination il remettait à plus tard ce qu’il devait faire le jour même. Mais sous la tutelle du Duc Sforza, il était bien protégé, voyageant à travers l’Italie de la Renaissance : Milan, Florence, Rome, …

Ce livre vous fait donc voyager à travers toute l’Italie, confrontant le maitre à des illustres contemporains tels que Machiavel, la famille Sforza, Michel Ange ou encore Raphael. C’est un livre que je vous recommande plus que tout autre. Que vous connaissiez ou non Léonard.

Ou le trouver ?


Quelques extraits :

« Étranger à tout et à tous, seul dans cette foule matée par la terreur, Léonard avait conservé son sang-froid. Dans ses yeux bleu pâle, sur les lèvres minces, serrées fermement comme chez les gens habitués à l’attention et à la précision se lisait, non pas la moquerie, mais la même expression de curiosité avec laquelle il mesurait mathématiquement le corps d’Aphrodite. »

« Je me souviens , au moment où nous travaillions à la Sainte Cène, le maitre subitement s’enthousiasma pour une nouvelle machine à préparer la mortadelle. Et la tête de l’apôtre Jacques le Majeur resta inachevée, attendant le perfectionnement du hachis. Une de ses meilleurs madones est restée abandonnée dans un coin de l’atelier, pendant qu’il inventait un tournebroche automatique pour cuire d’une façon impeccable les chapons et les cochons de lait… »

« Et je sais pourquoi tu t’s imaginé que j’étais avare… Je suis prêt à tenir le pari que j’ai deviné juste. Quand nous avons parlé, toi et moi, du paiement mensuel que tu devais me faire, tu as du remarquer que je t’ai interrogé et qu’ensuite j’ai inscrit dans mon livre tout ce dont nous étions convenus. Seulement vois-tu ? Il faut que tu saches que c’est une habitude héréditaire que je tiens probablement de mon père, le notaire Piero da Vinci, le plus fin et le plus raisonnable des hommes. Moi, cela ne m’a pas servi. Parfois je ris tout seul en relisant les bêtises que j’ai inscrites. Je peux dire exactement combien m’a couté le nouveau béret d’Andrea Salaino ; mais où passent des milliers de ducats, je l’ignore. A l’avenir, Giovanni, ne prête pas attention à ma stupide habitude. Si tu as besoin d’argent, prends, et crois que je te le donne comme un père à son fils. »

« Après avoir atteint le cœur d’un jeune arbre avec une vrille, injecte dedans de l’arsenic, un réactif et du sublimé corrosif, délayés dans de l’alcool, afin d’empoisonner les fruits. »

« Léonard, selon son habitude, ne prenait pas part à la discussion et se tenait à l’écart, solitaire et pensif. »

« Si triste que je puisse être, il me suffit de le regarder pour que je sente mon âme plus légère et joyeuse. Quels beaux yeux il a, purs, bleu pâle et froids comme la glace ! Quelle voix, calme et agréable ! Quel sourire ! Les gens les plus entêtés, les plus méchants ne peuvent résister à sa parole persuasive, s’il désire les faire incliner vers l’affirmative ou la négative. Souvent je le regarde, lorsqu’il est assis devant sa table de travail, plongé dans ses méditations et lorsque du mouvement habituel de ses doigts si fins, il tourmente et caresse sa barbe longue, dorée, douce et ondulée comme des cheveux de femme. Quand il parle avec quelqu’un, il cligne ordinairement un œil avec une expression maligne, moqueuse et bonne ; il semble alors que son regard, de dessous ses longs sourcils, vous pénètre jusqu’au fond de l’âme. »


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