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Petit petit (manseng)

Par Maigremont

Il est des périodes où des styles de vin vous attirent plus que d'autres. Pour répondre à mon ami Pierre, qui pense que j'ai un fâcheux penchant à aimer depuis quelques temps les vins tendus comme un arc, avec de l'acidité et où plus aucun sucre ne traine, je lui répondrai avec ce billet : NON :-D. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises : je n'aime pas les vins lourds, question de goût. Ils peuvent avoir une grande richesse, posséder beaucoup de sucre, mais question digestibilité et encore affaire de goût, la liqueur doit être tenue par une certaine acidité. De plus, pour ceux qui se présentent dans le verre avec quelques grammes de dérivé de la betterave, j'estime que c'est une personnalité originale qui arrivera à faire que je l'aime ou pas.
C'est un peu ce que pense ma douce : elle aime les sucreries, celles qui ont des choses à raconter, le genre de vins qui vous fait dire "waouh, ça sent bon" quand vous avez le nez dans le verre.   

2 petites bouteilles se sont retrouvées rapidement en dehors de la cave. Le genre de contenant (50 cl) et de contenanu qui vous engage à passer une petite soirée en amoureux ! Rassurez-vous, pas les 2 flacons en même temps, car après l'étape "amoureux" viendrait très (trop) rapidement le stade de "l'endormissement". Mais finalement, c'est l'objet de ce billet : si nous les comparions ?

A ma gauche, Cabidos, Vin de Pays du Comté Tolosan 2005, cuvée "Comte Philippe de Nazelle". Un 100 % Petit Manseng issu de vendange

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passerillée. L'aire de production du VDP du Comté Tolosan est pour le moins importante : 3600 ha, répartis sur 12 départements du Sud-Ouest. Ici, le vin est produit dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour commencer, la robe est superbe : or soutenue, elle brille par sa prestance ! Le nez est très pur, aucune déviations : bien entendu c'est un certain plaisir de retrouver une vendange passerillée, car le nez est très parfumé, confit, avec comme dominance l'abricot sec et les agrumes. En bouche, la liqueur est plutôt fine et la concentration moyenne repose sur cette acidité qui caractérise le cépage et qui porte littéralement le vin. On retrouve alors des notes exotiques telles que l'ananas mais aussi de pain d'épice et de cannelle. La longueur se fait sur des notes miellées et de poivre blanc

A ma droite, un autre vin du sud-ouest, un Pacherenc du Vic Bilh 2003 du

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Château d'Aydie. Un autre 100 % Petit Manseng ou le passerillage a fait également son oeuvre. Le Pacherenc occupe la même aire d'appellation que Madiran. La couleur semble un plus patinée, vieil or. Par rapport au Cabidos, le nez est plus discret et offre des senteurs de verveine, de foin et de d'ananas. La bouche semble plus diffuse, moins nette et moins précise. Les arômes se cherchent et la déception est relative. Cette bouteille précise les soupçons que j'avais eu il y a quelques temps avec ce même millésime bu. A mon avis, à boire assez rapidement.

Vous l'aurez compris, un net avantage pour Cabidos et son VDP du Comté Tolosan pour sa sapidité et sa remarquable fraîcheur. Aydie est pourtant un beau domaine, qui travaille sérieusement et qui fait de jolis Madiran et de beaux Pacherenc moelleux. Mais la raison qui me paraît indiscutable et qui pourrait expliquer cette différence, c'est le millésime. 2003, REMEMBER, année de la canicule. Ici on ne parle pas d'âge de la bouteille car j'ai bu il y a quelques temps un superbe 2001 !

J'allais oublier, le prix : 13 € (50 cl), c'est à peu de chose près ce qu'il faudra débourser pour chacune de ces 2 bouteilles.

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