Lightning Bolt perd pieds. Toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus autiste; en marge, jusqu’au boutiste, enfonçant le clou dans leur délire bruyamment retardé, le duo de Providence fonce tête baissé, ressassant inlassablement les mêmes riffs pourfendeurs et d’une puissance à peine soutenable. Un schéma repris jusqu’à l’infini et poussé si loin jusqu’à l’absurde que la doublette Brian ne peut que passer pour un duo de gamins profondément atteint mentalement, s’acharnant à conclure leurs envies bruitistes aussi longtemps qu’il le pourrait. Les mêmes morceaux insupportables, les mêmes coupures rêveuses, et surtout, surtout, ces mêmes riffs punitifs, galactiques et turbonucléaires déclenchés par cette quatre cordes et fièrement soupesés par ce batteur branché sur 15OOO volts, n’hésitant pas à sauvagement copuler avec son maigre mais nécessaire kit afin de propulser tout ce bordel électrique dans l’hyperespace, et ce avec une vigueur et une précision absolument indéniable.
Tu l’auras compris, Lightning Bolt aime la répétition. Pourtant, cette quête infinie du bruit et de la tension semble si puissamment noble et belle que ce duo me met à terre à chaque coup, alors que celui-ci a sorti une demi-douzaine d’albums de l’exacte même teneur. Recherche de cette intensité ultime, moments de bravoure multiples, mais cet album entrainera forcément la décéption tant le duo frise ici le foutage de gueule pur et simple en se recyclant une énième fois. Mais pouvait-il en être autrement? Pouvait-on attendre autre chose de deux mecs venant de Providence et dont l’un d’eux porte un masque de catcheur lorsque qu’il joue live? Je ne crois pas.
Lightning Bolt – Earthly Delights (Load, 2009)
- Sound Guardians
- Nation Of Boar
- Colossus
- The Sublime Freak
- Flooded Chamber
- Funny Farm
- Rain On Lake I’m Swimming
- S.O.S
- Transmissionary
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble