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Brothers

Publié le 12 février 2010 par Mg

Jim Sheridan revient du côté US pour un nouveau drame familial, plus en actualité avec l’époque. Une histoire de frères dans un environnement ultra-américain pour un résultat en demi teinte : comment concilier les drames de la guerre et leurs conséquences sur ceux restés au pays, dans un discours hollywoodien?

Le réalisateur d’Au Nom du Père ou My Left Foot nous présente donc un casting trois étoiles (Natalie Porman, Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal) pour une histoire foncièrement quotidienne, celle des hommes revenant du front. Et pas n’importe lequel, car on plonge directement dans l’actualité : l’Afghanistan. Un capitaine de l’armée part au front laissant femme et enfants au pays, avec son frère. Evidemment, entre celui qui a réussit l’armée, et celui qui a fini en prison, pas de grande surprise : la fraternité avant tout. Mais le film creuse la séparation, physique et psychologique : le soldat est enlevé, torturé pendant que son frère prend soin (trop peut être) de sa famille. A son miraculeux retour, le soldat tombe dans la paranoïa la plus totale et tente de faire parler une vérité qui n’existe pas.

Et c’est tout. Le défaut de Brothers est sans doute de vouloir parler de quelque chose rarement vu, du côté américain en tout cas et aussi fraîchement, mais en oubliant son sujet. On dérive lentement vers la querelle amoureuse, aussi absurde qu’elle n’a quasiment pas eu lieu. Le film pourrait quasiment être un thriller tant les attitudes deviennent automatiques au fur et à mesure de l’avancement de l’intrigue. Maguire, si peu crédible en père de famille, devient un réel psychopathe dans la dernière partie, qui très rapidement en arrive à l’internement. Et sans prendre le temps de décrire la lente dégradation du couple ou de la famille, Sheridan additionne les images d’Epinal d’une telle situation sans prendre le temps de les examiner, et c’est bien dommage. Portman, et Gyllenhaal tout particulièrement, excellent dans leurs parties. Tout comme les deux enfants du film, simplement épatants.

Et c’est bien là le plus grand problème de Brothers, avec un réalisateur véritable directeur d’acteur, qui sait faire vivre ses comédiens, et qui se retrouve piégé dans la machine hollywoodienne, entre un scénario accélérant l’histoire de manière absurde (l’Afghanistan, le retour au pays..), déconstruisant l’intensité du tout, et au final une impression d’histoire bâclée. Alors qu’on aurait attendu plus de maîtrise de la part de quelqu’un comme Sheridan.


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