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Nine (Rob Marshall)

Par Interstella_fr

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Guido Contini, réalisateur renommé, fait face à une panne d’inspiration profonde et se laisse tourmenter par les femmes qui ont marqué sa vie, et, pour certaines, continuent à le perturber.

Le film se veut une sorte de suite à Huit et demi (si, si) et essaie, tant bien que mal, de jouer avec la mise en abyme, avec un montage atypique pour montrer un peu les affres de la création.

Tout cela est complètement raté. On ne peut pas dire que Chicago, autre comédie musicale de Rob Marshall, brillait par sa mise en scène, mais ici, on s’ennuie réellement. Quant aux affres de la création, ça se limite à : 1/ le réalisateur-scénariste ne sait pas quoi écrire 2/ il se rappelle quelques rencontres féminines, essaie de se retirer du monde, n’y arrive pas.

Rob Marshall a convoqué pour cela un casting cinq étoiles, du plus bel effet sur les affiches. Daniel Day-Lewis, le pauvre, se voit affublé de cette image d’Epinal du réalisateur italien tourmenté. Il n’est pas mauvais, mais n’a franchement que peu de grain à moudre. Nicole Kidman ne trouve pas non plus ici d’occasion de prouver qu’elle est redevenue une bonne actrice, dans ce personnage de comédienne qui pourrait être intéressant, mais à peine exploité et, de toutes façons, figé dans ce visage massacré par la chirurgie, qui ne convient plus qu’à des publicités pour des boissons gazeuses. Penelope Cruz hérite de la pire scène musicale du film, mal filmée, mal montée, sur une musique immonde, dans une vulgarité infinie. Son personnage est par ailleurs éculé et agaçant. Kate Hudson elle non plus n’est pas très gâtée, dans le rôle d’une journaliste américaine qui a autant de profondeur qu’un peigne. Sophia Loren est absolument terrifiante (involontairement) dans le rôle de la mère de l’artiste ; Fergie, chanteuse des Black Eyed Peas, a la chance d’avoir tiré un rôle muet, et d’avoir la chorégraphie la plus originale et la mieux conçue. Seules deux actrices sortent du lot : Judi Dench, qui arrive décidément à ajouter son petit grain de sel au moindre de ses rôles (ici, celui d’une couturière bienveillante) ; et Marion Cotillard, dans un rôle plutôt mal fichu (l’épouse délaissée), mais qui réussit à faire poindre un peu d’émotion, et qui nous fait découvrir une bien jolie voix.

On a bien quelques effets de construction intéressants, mélangeant réalité et pensée de Contini, mais ça n’aboutit jamais sur rien. On attend, comme dans Chicago, un climax qui ne vient jamais.
On oubliera donc très vite cet échec, qui ne raconte rien sur rien et qui ne met pas même en valeur son casting.


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