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12 bonnes raisons de croire en la France

Publié le 04 mars 2010 par Muchosurlenet

12 bonnes raisons de croire en la France
12 bonnes raisons de croire en la France
« Yes we can »

Jacques Marseille a succombé à un cancer ce jeudi matin...Je vous propose de lire cet article parus dans Le point en mars 2009.

1) Des enfants par milliers2) Un pays « béni des dieux »3) Des réseaux de transport modernes4) Une plus grande indépendance énergétique5) Un pays attractif6) Le pain et le vin7) France, terre de luxe8) Destination France9) La culture, une arme anti-crise10) Un capitalisme à deux têtes11) Un pays de fourmis12) L’ édredon social
En 2007, le célèbre Institut d’économie de Cologne avait prédit que la France deviendrait en 2035 la première puissance économique européenne devant l’Allemagne. Fin 2008, déjà, exprimé en dollars, le PIB par habitant de la France vient de dépasser de peu celui de l’Allemagne (Le Point, 22 janvier 2009). Et si la crise qui rend  les Français si dépressifs allait accélérer le mouvement et anticiper cette prévision ?  Le Royaume-Uni qui, il y a encore quelques mois, faisait l’admiration des observateurs, est en train de subir la pire récession depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et revit les années noires au cours desquelles Margaret Thatcher luttait pour sauver l’économie du pays.

L’Espagne subit  une véritable descente aux enfers et est devenue la championne d’Europe du chômage avec un taux de 13,9% et sans doute 18,7% en 2010. L’Allemagne, première puissance exportatrice mondiale pourrait connaître en 2009 sa pire contraction depuis 1945, en raison de la chute de ses exportations, principal moteur de l’économie. Les investissements en équipement, qui avaient progressé de 8,3% en 2008, baisseraient de 11,9% en 2009. L’Irlande qui était jusqu’à hier le paradis de la croissance va voir sa dette passer de 25% du PIB à 54,8% et son taux de chômage qui était quasiment nul, s’envoler à plus de 10% de la population active. Autant d’occasions, non de se réjouir du malheur des autres, mais de prendre conscience des formidables atouts de la France. Des atouts qui, s’ils étaient mieux perçus et surtout mieux valorisés, devraient permettre  aux descendants des Gaulois de crier, eux aussi : « Yes, we can »1 ) Des enfants par milliers«  Il n’est de richesse que d’hommes ». Cette maxime formulée il y a plus de quatre siècles par le philosophe et magistrat français Jean Bodin n’a jamais été autant d’actualité.  Avec un taux de fécondité qui dépasse désormais deux enfants par femme et des naissances qui se sont élevées en 2008 à 834 000, la France compte désormais un peu plus de 64 millions d’habitants, le chiffre que l’on prévoyait pour elle en 2015. Surtout, avec un solde naturel des naissances sur les décès de 290 000, elle représente, à elle seule près de 65% de la croissance naturelle de la population européenne. En 2008, en effet, les 27 pays de l’Union européenne ont enregistré 448 000 naissances de plus que de décès. Sur ces 448 000 nouveaux petits Européens, 290 000 étaient Français !  Ainsi, dans une vingtaine d’années, la France sera le pays le plus peuplé d’Europe entouré de nations vieillissantes et moins dynamiquesUne véritable  conquête pacifique de l’hégémonie qui devrait renforcer à terme notre influence , sécuriser l’industrie du bâtiment qui devra construire plus de 500 000 logements par an pendant  15 ans, rendre  un peu moins fragile le système de retraite par répartition ,  alimenter le vivier des créateurs d’ entreprises dont l’âge moyen est de 35 à 44 ans et assurer la croissance du marché intérieur qui, en dépit de la mondialisation, reste le principal moteur de la croissance.  Ainsi, avec un chiffre d’affaires de 368,8 milliards d’euros, le chiffre d’affaires du commerce de détail en France devance celui de l’Allemagne ( pourtant plus peuplée) qui n’est que de 348,2 milliards d’euros. Seul, pour l’instant – avant la crise- , le Royaume-Uni devance la France avec un chiffre d’affaires de 388,7 milliards.2 )  Un pays «  béni des dieux »Dès l’Antiquité, l’attention des géographes avait été attirée par la forme particulière du territoire ( pas encore français) qui, engagé dans le continent européen mais situé à une sorte de goulet d’étranglement, se trouvait au point de jonction des deux systèmes maritimes du Nord et du Sud. Strabon, qui vivait à l’époque du Christ, admirait dans ce pays dont il vantait «  la correspondance qui s’y montre sous le rapport des fleuves et de la mer, de la mer intérieure et de l’Océan » ce qu’il appelait une « prévision intelligente », un véritable cadeau des dieux.Cette position centrale fait que la France possède le seul lien terrestre avec le Royaume-Uni et aussi avec l’Espagne. Cette position géographique est un avantage considérable quand il s’agit pour des entreprises étrangères de choisir un site d’implantation.  Ce fut par exemple le cas lors du choix d’implantation d’un Disneyland en Europe. Avec plus de 1200 sites possibles, puis une sélection limitée à quatre, deux en France et deux en Espagne, le choix s’est finalement porté sur Marne-la-Vallée. Une implantation qui a depuis 1992 attiré plus de 200 millions de visiteurs et permis l’ouverture à Val d’Europe du plus grand centre commercial d’Europe. Dans le domaine d’avenir de la logistique qui représente désormais 8% du PIB européen, la France a vocation à occuper une place majeure.  Ainsi, un rapport du cabinet d’audit McKinsey cite la France comme étant le pays d’Europe présentant le meilleur rapport qualité/prix pour y développer des activités commerciales. C’est Takao Amase, président de Bridgestone/Firestone Europe qui déclare : «  Grâce à sa situation géographique, aux connexions à un réseau routier bien développé et au réseau TVG avec accès au tunnel, la France est située de façon idéale pour satisfaire le  niveau de service requis par notre clientèle. Ces facteurs et la qualité de la main d’œuvre ont constitué d’importants critères dans notre décision de doubler notre infrastructure d’entreposage en France. »Ainsi , l’industrie de la manutention en France regroupe plus de 320 entreprises, employant plus de 24 000 personnes et réalisant 38% de son chiffre d’affaires à l’exportation.Et que dire de notre espace maritime qui, avec plus de 11 millions de kilomètres carrés, est la deuxième superficie maritime du monde et la seule à couvrir les trois grands océans. Une atout considérable quand on saura mieux exploiter les potentiels qu’il recèle.3) Des réseaux de transport  modernesCette vocation géographique s’est doublée d’un réseau de transports qui explique aussi que La France soit devenue une terre d’accueil privilégiée .Avec près de 60 millions de passagers en 2007, l’aéroport Charles-de-Gaulle est désormais le 6ème aéroport du monde derrière Atlanta, Chicago, Londres, Tokyo et Los Angeles et le 6ème également, mais le premier européen, pour le fret, derrière Memphis, Hong-Kong, Anchorage, Shangaï et Incheon.Avec 950 000 kilomètres de routes, le troisième au niveau mondial pour le nombre de kilomètres par habitant, derrière les Etats-Unis et le Japon, la France dispose surtout d’un des réseaux routiers les moins encombrés ( 30 véhicules par km de routes contre 44 en moyenne dans l’Union européenne et 65 en Allemagne).Sur le plan ferroviaire, le trafic à grande vitesse représente à lui seul la moitié du trafic européen et fait de l’industrie ferroviaire française un leader mondial avec Alstom qui devance Bombardier et Siemens. Autant de performances liées à l’excellence des entreprises de travaux publics françaises qui occupent les trois premières places mondiales avec Bouygues, Vinci et Eiffage. Une vocation largement ignorée de l’opinion publique qui s’inscrit dans une tradition historique  et qui, du pont de Normandie au viaduc de Millau, du tunnel sous la Manche aux chantiers titanesques de l’Amérique du Sud, de l’université de Riyad à l’oléoduc de la Cordillière des Andes, assure la réputation de l’ingéniérie française . Une tradition qui devrait assurer à la France une place de premier ordre dans les grands chantiers du XXIe siècle que seront la rénovation des villes et la mise au point de technologies compatibles avec le développement durable.4) Une plus grande indépendance énergétiqueLa France possède également quatre grands groupes parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie, Total, Areva, EDF et GDF-Suez. Grâce à son parc de réacteurs, elle atteint un taux d’indépendance énergétique supérieur à 50%, inférieur, certes, à celui des Etats-Unis ( 71,3%° mais supérieur à celui de l’Allemagne ( 39,2%), de l’Espagne ( 21,7%) , du Japon ( 19,2%) ou de l’Italie ( 14,9).  A cet égard, le fait que la Suède ait annoncé le jeudi 5 février qu’elle levait son moratoire sur la construction de nouvelles centrales  nucléaires démontre à quel point le choix nucléaire de la France était un pari adapté au monde de demain.N’émettant pas de gaz à effet de serre dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, produisant des déchets, certes dangereux mais dont déjà 90% disposent d’un mode de gestion fiable et sécurisé, bénéficiant de réserves importantes et non soumises aux aléas géopolitiques ( 250 années de consommation en réserve avec les systèmes utilisés actuellement et plusieurs milliers avec les réacteurs de quatrième génération), le nucléaire permet enfin d’éviter chaque année l’émission de 700 millions de tonnes de CO2, émissions égales à celles que produiraient 200 millions de voitures.En outre, le coût du nucléaire est stable, car peu dépendant des cours de l’uranium alors que le coût du kWh d’origine gazière est fortement lié au prix du gaz dont l’augmentation, à terme, est inévitable, en raison de la forte croissance attendue de la demande mondiale.Sans compter que la  France dispose en outre du deuxième parc d’énergie hydroélectrique en Europe, après la Norvège , du deuxième potentiel de vent après le Royaume-Uni , de gisements prometteurs dans la biomasse et qu’elle a obtenu l’implantation sur son territoire d’ITER ( réacteur nucléaire à fusion) sur le site de Cadarache, avec 6 000 emplois directs et indirects. Ainsi,  en France,  le prix de l’électricité à usage industriel  s’élève à 70,1  euros TTC le MWh contre 101,7 euros en moyenne dans l’Union européenne et celui de l’électricité à usage domestique à 121,1 euros le MWh contre 152,8 euros en moyenne dans l’Union européenne .5) un pays attractifAlors que les Français conjuguent trop souvent mondialisation , délocalisations et chômage, la France est devenue depuis le début des années 1990 l’un des principaux destinataires des investissements directs étrangers. Aujourd’hui, elle est devenue la troisième destination du monde , dépassée uniquement par les Etats-Unis et le Royaume-Uni . Paris est aussi devenue la troisième métropole en termes d’image au monde, restant , pour les hommes d’affaires étrangers, la mieux armée pour faire face à la crise. Ainsi, les 18 000 filiales des sociétés étrangères  actives en France emploient désormais 2 millions de personnes, le double d’il y a dix ans.  Désormais, dans le secteur privé , un employé sur sept travaille pour une société étrangère, plus qu’en Allemagne, qu’au Royaume-Uni , qu’aux Pays-Bas ou qu’aux Etats-Unis. Paradoxal pour un pays hostile à la mondialisation et toujours tenté par le protectionnisme. A noter surtout que les emplois créés par les entreprises qui s’installent en France ( 40 000 en 2006) sont largement plus importants que ceux perdus par les entreprises françaises qui délocalisent et qu’on peut chiffrer à un peu plus de 13 500 emplois industriels par an, soit 0,35% des emplois détruits depuis l995.  A noter encore que 45% des exportations françaises de biens sont en fait des exportations d’entreprises étrangères installées en France, ce qui rend problématique la notion de balance commerciale de la France.Car, dans le même temps, les entreprises françaises ont largement réussi leurs implantations à l’étranger. En 1990, le stock d’investissements sortants de la France était d’un quart inférieur à celui de l’Allemagne. En 2006, il lui était supérieur de 7,5% en 2006, faisant de la France le 2ème investisseur à l’étranger du monde. Là encore, la mondialisation a été largement positive, permettant aux entreprises françaises de télécommunications, d’énergie, d’alimentation ou d’environnement ( Veolia et Saur) d’améliorer leurs performances. Ainsi, on peut estimer à 13-14 milliards d’euros le chiffre d’affaires des entreprises françaises implantées en Chine, soit le double de nos exportations de biens et de services vers la Chine. Un chiffre en phase avec le fait qu’en 2004, les implantations d’entreprises à l’étranger ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 520 milliards d’euros alors que les exportations françaises ne représentaient que  340 milliards d’euros. On mesure à ces chiffres la faible signification de la balance commerciale et le formidable potentiel des entreprises françaises sur des marchés dont la croissance est très forte.6) le pain et le vinAu XIIIème siècle, confronté à la puissance industrielle naissante de son voisin Henri II d’Angleterre, le roi de France Louis VII aurait dit : «  Nous , nous n’avons que du pain, du vin et de la joie… » Hors la joie qui a quitté une majorité de Français, il nous reste le pain et le vin. Curieusement absent de la plupart des rapports sur la mondialisation et, bien évidemment, des plans de relance du gouvernement, l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire française sont pourtant les plus performantes du monde. Alors que la Terre va sur  ses neuf milliards d’habitants à l’horizon 2050 et que la demande de nourriture  va croître, la situation climatique et pédologique exceptionnelle du territoire français , en particulier celle du  bassin parisien – une des plus grandes plaines à blé du monde-, une capacité remarquable pour la production de viandes, de lait et de fromages, de fruits et de légumes et surtout de vin font de la France la deuxième ou troisième puissance agricole mondiale.  En 2008, le solde commercial a été positif de 9 milliards d’euros alors que le solde commercial de l’industrie automobile a été déficitaire de 3,4 milliards d’euros. A elles seules, les exportations de vins qui représentaient plus de 30% des exportations mondiales il y a 15 ans contre à peine plus de 17% aujourd’hui assurent toutefois, chaque année,  l’équivalent des ventes de 147 Airbus A 320 ou de 273 TGV. Autant dire qu’elles mériteraient autant sinon plus d’attention et de soutien  que l’industrie automobile.....Considérée par la plupart des experts comme une activité du passé, l’agriculture est un fait un secteur de haute technologie animée de plus en plus par de jeunes managers agricoles que complète une petite agriculture à vocation écologique et territoriale.7) France, terre de luxeEn moins de vingt ans, grâce à la mondialisation qui effraie tant une majorité de Français, quelques 400 millions de Chinois, d’Indiens, de Brésiliens et d’autres sont sortis de la pauvreté. Autant de nouveaux clients pour les produits de luxe français. Dans un classement réalisé pour la première fois par Interbrand, une entreprise spécialisée dans la création et la gestion des marques,  Louis Vuitton – le vaisseau amiral du groupe LVMH- s’impose de loin comme la première marque mondiale du luxe. Mais , ensemble, cinq marques françaises représentent 53% de la valeur totale des quinze premières griffes mondiales contre 28% pour les six marques italiennes. Derrière Vuitton, les premières places du palmarès sont tenues par Gucci ( groupe PPR) , Chanel et l’horloger suisse Rolex. Le groupe familial Hermès s’installe , lui, à la cinquième marche du podium.Même si le luxe n’échappera pas à la crise, les réserves de croissance que constitue la clientèle des pays émergents font de l’industrie du luxe française, qui emploie plus de 80 000 personnes, un atout de premier ordre pour l’avenir. En Chine, on estime que les «  high net worth individuals » ( les individus à fort potentiel économique) s’élèvent à 415 000, soit plus que la Russie, l’Inde et le Brésil réunis. Ce pays, dans lequel Vuitton vient d’ouvrir son vingt-septième magasin pourrait ainsi devenir pour les marques françaises un nouveau Japon. Un signe ? Depuis un an, l’action Hermès a progressé de 16% alors que l’indice CAC 40 a reculé de 35% sur la même période. Les ventes de ses mythiques sacs Kelly et Birkin, proposés à partir de 4 300 euros pièce, ont progressé de 14% au dernier trimestre 2008, en dépit des turbulences de la crise financière.En 1972, lors d’une conférence de presse télévisée, Georges Pompidou s’était écrié : «  Chère vieille France, la bonne cuisine, la haute couture et les bonnes exportations du cognac, du champagne et même du Bordeaux ou du Bourgogne, c’est terminé. La France a commencé et largement entamé une révolution industrielle. » C’était, à l’époque où l’on inaugurait Fos-sur-Mer, ravaler l’industrie du luxe au rang d’antiquité aimable et en faire le symbole de la frivolité française.  Une vision industrialiste qui gangrène encore les esprits de ceux qui nous gouvernent et les empêchent de prendre en compte les atouts «  naturels » d’un pays qui doit au luxe la force de sa «  marque » dans le monde. En 1851, à l’occasion de l’Exposition universelle de Londres, l’économiste Adolphe Blanqui en avait pris la mesure en écrivant : «  La véritable prospérité de notre pays repose sur le développement progressif de ses industries naturelles, c’est-à-dire de tous les arts sur lesquels l’habileté de la main et la pureté du goût peuvent exercer leur influence ».  8) Destination France C’est aussi l’attractivité de cette «  chère vieille France » qui explique le fait que la France détient la première place mondiale dans l’industrie du tourisme avec près de 82 millions d’arrivées de touristes internationaux, en croissance de 4% par an depuis 2005.  Contrairement à ce que croit notre président de la République, ce n’est pas l’industrie automobile qui est le premier employeur de France mais le tourisme qui assure un excédent dxe la balance des services de plus de 10 milliards d’euros , emploie près de 2 millions de salariés et pourrait en créer entre 300 000 et 600 000 supplémentaires.A condition toutefois de tout faire pour valoriser la «  marque » France et assurer à l’étranger la promotion d’une histoire , d’un patrimoine , d’une gastronomie et d’une  variété de paysages exceptionnels. Avec 8,3 millions de visiteurs en 2006, le Louvre est le deuxième musée le plus visité au monde derrière  le National Air and Space Museum de Washington et devant le British Museum.  Le Centre Pompidou est le musée d’art contemporain le plus fréquenté de la planète. La France possède sur son territoire plus de 30 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, contre 40 sites en Italie qui occupe la première place.Dans les vingt prochaines années, on estime à 1 million le nombre de Chinois qui se rendront en France, des touristes qui sont parmi les plus dépensiers du monde.   Paris est aujourd’hui la première place mondiale pour l’organisation des foires, congrès et salons internationaux ( 294 en 2006 avec plus de 50 000 emplois). Un tourisme d’affaires hautement rémunérateur qui représente aujourd’hui 40% de l’occupation hôtelière de la région Ile-de-France et entre 25 et 33% du chiffre d’affaires global du secteur tourisme de la région.  A Cannes, les 500 000 congressistes recensés chaque année pèsent en chiffre d’affaires plus que les deux millions de touristes estivaux. La ville estime à 830 millions d’euros les recettes de cette activité congrès ( 354 millions à Lyon et 157 à Bordeaux)  qui est susceptible de mobiliser 16 500 emplois dont 3 000 ne sont pas pourvus.  L’exemple récent de Marseille qui a favorisé le développement de flux aériens supplémentaires est éloquent : 1,5 millions de voyageurs internationaux nouveaux en une seule année seulement.Autant d’atouts pour la France qui ne figurent pas dans le plan de relance.9)  La culture, une arme anti-crise Lieux de réflexion ou d’évasion, les espaces de culture ou de loisirs ne connaissent pas la crise. Mieux, dans la mesure où ces périodes d’incertitude sont aussi des périodes de questionnement, les lieux artistiques sont les endroits privilégiés pour y trouver des réponses  ou des refuges. Selon un sondage réalisé entre le 13  et le 22 octobre 2008, 42% des Français veulent consommer davantage de biens culturels alors qu’ils dépensent déjà en moyenne 1 025 euros par en sorties culturelles. Une bonne nouvelle pour une branche d’activité qui réalise plus de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaire et emploie plus de 470 000 personnes,  soit un nombre équivalent à celui du commerce de l’automobile. A l’Opéra de Paris, la fréquentation dépasse les prévisions pourtant prévues à la hausse en 2008. A Versailles, Jeff Koons a attiré 200 000 visiteurs en moins de deux mois. Au Grand Palais, l’exposition Picasso ( 13,50 euros l’entrée) a reçu plus de 780 000 personnes. Disneyland Paris ne désemplit pas.Au cours de l’année 2008, les salles de cinéma en France ont vendu 188,8 millions d’entrées, en hausse de 6,7% par rapport à 2007. En cinq jours, du 4 au 9 février, en pleine «  bulle dépressive », ils ont été 1 839 799 à fréquenter les salles obscures.Mieux, le cinéma français qui est le seul en Europe à conserver plus de 40% de son marché ( 45,7% en 2008 contre 28,5% en 2000),  s’est particulièrement bien exporté en 2008, avec près de 80 millions d’entrées contre 38 millions en 2000, les trois principaux importateurs de films français étant l’Allemagne, l’Italie et le Japon.  Grâce à son patrimoine inégalable, la France est aussi devenue très attractive pour les tournages, démontrant que l’immatériel est aujourd’hui le facteur clé de succès des économies développées. Alors qu’il y a encore une trentaine d’années, les succès économiques reposaient essentiellement sur la richesse en matières premières ou sur les performances des industries manufacturières, aujourd’hui la véritable richesse est abstraite et repose sur la capacité à innover ( dans le tourisme comme dans l’informatique) et à produire des idées. Autant dire que si la «  marque » France était mieux valorisée,  en particulier dans le domaine des industries culturelles, elle gagnerait les points de croissance qui lui ont tant fait défaut ces vingt dernières années. Louvre, Sorbonne, mont Saint-Michel, autant de «  marques » connues du monde entier et qui représentent des potentiels de revenus  insoupçonnables. Comment expliquer autrement le fait que c’est aujourd’hui la France qui enregistre l’une des plus fortes augmentations proportionnelles d’étudiants étrangers en Europe, en particulier chinois dont le nombre a été multiplié par neuf dans les quatre dernières années. Pour  prendre la mesure de la valeur d’une «  marque –pays », il suffit de voir comment Barack Obama a su capter la force de la marque «  USA » pour redonner espoir à tous ceux qui s’interrogeaient sur l’inéluctable déclin de l’empire américain.10) Un capitalisme à deux têtes Le classement des sociétés du CAC 40 dans le monde a aussi de quoi surprendre les «  déclinistes » français. Ainsi, parmi les 500 premières entreprises mondiales, recensées par le magazine Fortune, 39 sont françaises plaçant la France au second rang derrière les Etats-Unis mais devant la Grande-Bretagne qui en classe 38 et l’Allemagne 32. Parmi ces sociétés qui sont souvent devenues des boucs-émissaires aux malheurs du temps, la France compte un nombre impressionnant de leaders  mondiaux comme Accor, Bouygues, Carrefour, EDF, Gaz de France, L’Oréal, Lagardère groupe, Saint-Gobain, Veolia environnement et de brillants seconds comme Lafarge, Pernod-Ricard , Suez et Vinci.  En 2008, selon les dernières estimations, elles devraient réaliser plus de 80 milliards d’euros de bénéfices, 36 sur 40 restant dans le vert et 19 améliorant même leur performance par rapport à 2007. Une nouvelle qui suscitera les  aigreurs de certains mais qui devrait, au contraire, rassurer sur la bonne forme de nos «  champions », plus à même de résister à la crise que leurs homologues étrangères. Quelles ont les banques du monde qui résistent le mieux aux turbulences ?  Les banques françaises, évidemment. .Surtout que, à la différence des pays où la finance a imposé sa loi, la France reste un pays où le capitalisme familial reste majoritaire. On peut ainsi estimer que 60% des valeurs cotées à la Bourse de Paris sont détenues par des familles plus attachées à la pérennité de leur entreprise qu’aux rendements à court terme. On en recense 39% dans l’agro-alimentaire, 52% dans les biens de consommation, 41% dans la distribution, 40% dans la haute technologie.  Lorsqu’on mesure le fait que ces entreprises embauchent plus que les autres et privilégient les orientations stratégiques à long terme, nul besoin de vouloir refonder le capitalisme. Ce capitalisme refondé, qui privilégie la longévité sur la performance existe déjà en France et dans une proportion bien plus forte qu’ailleurs.11) Un pays de fourmisCe  n’est pas en France où l’excès d’endettement des ménages modestes aurait pu provoquer la crise des subprimes qui s’est ensuite propagée dans le monde. Alors que la dette des ménages américains est passée de 85% du PIB en 2000 à 116% en 2007, celle des ménages français ne dépasse pas 50%. La vie à crédit de l’autre côte de l’Atlantique. Un pays de fourmis de ce côté. C’est en France, en effet, que le taux d’épargne des ménages est le plus élevé . De 15 à 16% en moyenne du revenu alors qu’il est de 3% aux Etats-Unis, de 5% au Royaume-Uni , de 11% en Espagne et de 10% en Allemagne.  Ce qui, en période de croissance, peut être interprété comme un manque de confiance dans l’avenir, devient  un formidable amortisseur en période de crise.  Un amortisseur qui se double du fait que, hormis la Suède ( 12%), la France est aussi le pays où le taux de pauvreté monétaire ( revenus inférieurs à 60% du revenu médian) est le plus bas : 13% comme en Allemagne mais 19% en Italie et au Royaume-Uni et 20% en Espagne … avant la crise.Cet effort d’épargne continu depuis une trentaine d’années a fait des Français l’un des peuples les plus riches du monde ! Avec un patrimoine net par habitant égal à près de 144 000 euros ( le million de nouveaux francs !), ils se placeraient derrière le Japon ( 205 000 euros) et l’Irlande ( 148 000 euros) mais largement devant les Etats-Unis ( 128 000 euros) et l’Allemagne ( 90 000 euros).Ainsi, les Français détiennent en dépôts et comptes sur livrets plus de 1 000 milliards d’euros que le gouvernement, malgré ses promesses, aurait bien du mal à garantir. Placement fétiche, les sommes placées en assurance-vie s’élèvent à 1 352 milliards d’euros, soit plus que la dette de l’Etat !On retrouve ici une loi que l’économiste David Ricardo avait énoncée au début du XIXe siècle. Il avait alors démontré que les ménages augmentent leur épargne quand ils prennent conscience de l’appauvrissement à long terme que constitue l’augmentation de la dette publique.  Estimant fort sagement que les déficits d’aujourd’hui sont les suppléments d’impôts de demain, ils constituent, en fourmis, des encaisses en conséquence. C’est dire à quel point les appels émouvants de certains à vouloir relancer la consommation se heurtent à ce bon sens des ménages qui savent, eux, que tout plan de relance devrait d’abord passer par la diminution de la dépense publique. Ce n’est pas pour rien que le plus que centenaire Livret A est détenu par près de 50 millions de Français !12) L’ édredon socialEnfin, les Français peuvent s’appuyer plus que d’autres sur l’édredon protecteur d’un Etat qui emploie directement ou indirectement plus de 5 millions de fonctionnaires dont le nombre, trop élevé en période où il faut lâcher les chevaux de la croissance, est un amortisseur de premier ordre quand il faut réduire la voilure. Avec 31,1%  de dépenses totales de protection sociale en % du PIB, la France est de loin le pays du monde qui protège le mieux les citoyens. Devant la Suède ( 30,7%), la Belgique ( 30,1%), les Pays-Bas ( 29,3%), le Danemark ( 29,1%), l’Allemagne ( 28,7%), l’Autriche ( 28,5%), l’Italie ( 26,9%) et le Royaume-Uni ( 26,6%). Pour donner la mesure concrète du poids de ces pourcentages, il suffit de rappeler que 4,5% de PIB en plus par rapport au Royaume-Uni, cela représente très concrètement 85 milliards d’euros, soit plus de trois fois les sommes consacrées au plan de relance. A elles seules, les pensions de retraites, qui ne sont pas soumis aux caprices des marchés boursiers, représentent plus de 23% du revenu des ménages déclarés à l’impôt.  Pour certaines régions, comme la Creuse, les Pyrénées-Atlantiques, la Nièvre, le Lot et le Var, elles représentent même plus du tiers des revenus du territoire, ce qui les abrite totalement des effets de la mondialisation et amortit considérablement le choc, minime, des délocalisations.Des sommes qui devraient être rappelée à l’occasion de chaque mouvement social pour montrer qu’il n’est nul besoin de relancer la consommation en France tant l’Etat-providence y pourvoit déjà largement plus qu’ailleurs.  Des sommes qui font  écrire dans Newsweek ( 19 janvier)   à l’économiste allemand Holger Schmieding, travaillant pour la Bank of America,  que la France est même «  le dernier modèle debout ».  Le seul à ne pas avoir été mis à mal par le surendettement à l’anglo-saxonne ou l’excès de rigueur du système rhénan.  Notre dette, qui faisait tâche, est aujourd’hui allègrement dépassée par nos concurrents. Notre interventionnisme qui nous faisait nationaliser à la moindre occasion les banques, les assurances ou l’industrie automobile fait aujourd’hui des émules aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.  Nos 35 heures qui faisaient si peu travailler les Français sont aujourd’hui enviées par tous ceux qui voient enfler le nombre de leurs chômeurs et pour lesquels «  travailler peu pour gagner autant » est une ambition à la mesure des circonstances.En fait, la seule chose qui manque aujourd’hui aux Français, c’est le moral et la confiance dans ses atouts.  Ce pays si hostile à la mondialisation est en fait celui qui en a tiré les plus grands avantages. Ce pays si hostile aux entreprises est aussi celui qui a su les propulser aux tout premiers rangs du monde. Ce pays si méfiant à l’égard de tout plombier polonais, est aussi celui dont les salariés travaillent le plus pour des firmes étrangères.Faudra-t-il l’élection d’un métis en France à la fonction suprême pour que les Français osent dire, un jour, comme les Américains : » Yes, we can » ?  L’affirmation d’une nation qui, avec seulement 1% de la population mondiale, assure, à elle seule, 4,5% de la création de la richesse mondiale … Il faut être heureux, écrivait Sacha Guitry, car lorsqu’on se met à être heureux, l’existence devient une chose tout à fait inouïe ». Un conseil que devraient reprendre à leur compte tous les Français quand ils parlent de leur pays et de leur condition !Jacques Marseille
L'historien et économiste Jacques Marseille est mort  jeudi matin à 64 ans des suites d'un cancer à son domicile à Paris, a-t-on appris dans son entourage et au Point, hebdomadaire auquel il collaborait depuis six ans.«Lui qui avait commencé sa vie publique par un bref passage au Parti communiste est devenu avec l'expérience un homme d'un centre droit libéral et européen, et cela, sans passer par la case sociale-démocrate, dont il se méfiait», raconte l'hebdomadaire.Défenseur du libéralismeProfesseur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne et défenseur du libéralisme économique, Jacques Marseille s'était fait connaître du grand public par plusieurs essais comme Lettre ouverte aux Français qui s'usent en travaillant et qui pourraient s'enrichir en dormant en 1992, ou, tout récemment, Pouvez-vous devenir ou rester français?, tous deux publiés chez Albin-Michel.Il a également été chroniqueur à L'Expansion, aux Échos et au Point et participait régulièrement à l'émission télévisée "C dans l'air" sur France5.Chaire à la SorbonneNé à Abbeville le 15 octobre 1945 dans une famille d'un milieu modeste, Jacques Marseille était un spécialiste des relations croisées entre histoire et économie et a succédé en 1989 à Jean Bouvier à la chaire d'Histoire économique et sociale fondée par Marc Bloch à la Sorbonne.Il était marié et père de trois enfants.Source: ici


Ouvrages publiés:_Vive la crise et l’inflation, 1983

_L’Âge d’or de la France coloniale, 1986_Le Temps des chemins de fer en France, 1986_La France travaille trop, 1989_Lettre ouverte aux Français qui s'usent en travaillant et qui pourraient s'enrichir en dormant, 1992_C'est beau la France ! Pour en finir avec le masochisme français, 1993_France, terre de luxe, 1999_Nouvelle histoire de la France, 1999 ; ré-imprimé en 2002_Le Journal de la France au xxe siècle, 1999_L'UIMM, cent ans de vie sociale, 2001 (édité par l'Adase, émanation de l'UIMM)_Les Années Hugo, 2002_France et Algérie, Journal d’une passion, 2002_Le Grand Gaspillage, 2002_La guerre des deux France. Celle qui avance et celle qui freine, Perrin, coll. « Tempus », Paris, 2004, 260 p. (ISBN 2262022836)_Les Wendel 1704-2004, 2004_Empire colonial et capitalisme français : histoire d’un divorce, 2004 (réédition) - Prix des Ambassadeurs 2005_Le Grand Gaspillage 2005 2005 (seconde édition)_Du bon usage de la guerre civile en France, 2006_Les Bons Chiffres pour ne pas voter nul en 2007, Perrin, 2007_L'argent des Français, Perrin, 2009_L'Oréal 1909-2009, Perrin, 2009_Pouvez-vous devenir ou rester Français ?, Albin Michel, 2010



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