Magazine Cinéma

[Critique] Nine

Par Gicquel

« Nine » de Rob Marshall

Vu au Cinéma

Je ne sais pas comment aborder ce film ; méli-mélo d’images et d’histoires, salmigondis cinématographique, ramasse poussière d’un passé glorieux, «  Nine » colporte avec lui tous les avatars d’un projet si ambitieux que la chute est encore plus terrible.

[Critique] Nine

Une comédie musicale , pourquoi pas, Rob Marshall étant coutumier du genre . En 1992, il signe sa première chorégraphie à Broadway sur « Le Baiser de la femme-araignée ». Six ans plus tard, au cinéma,  c’est la triomphale reprise new-yorkaise de « Cabaret. » Puis le grand succès de « Chicago ».

Alors le voici chorégraphiant à nouveau à qui mieux mieux de belles comédiennes, mais cette fois de façon plutôt vulgaire ( le montage alambiqué n’arrange rien ) , sur des airs ampoulés , pour ne pas dire nunuches. Quelques grands moments ( « Sois italien », «  Mon mari fait du cinéma », «  Prends tout »…) n’évacuent pas l’ennui général bien qu’à ce stade l’ensemble demeure encore  passable.

Ca se gâte réellement quand  «  Nine » aborde son véritable sujet qui  s’inspire  de « 8 1/2 » de Federico Fellini . Façon comédie musicale , on l’a compris, mais quand même . Quand on connaît un minimum le film emblématique du cinéaste italien , on y regarde à deux fois. Pour aborder son œuvre , « 8 1/2 » n’est peut-être pas le plus conseillé. Il nous raconte en gros la même histoire que « Nine », celle d’un créateur en panne d’inspiration et en mal de femmes. Je résume, car  chez Fellini c’est beaucoup plus complexe , à tel point que Marshall édulcore bien souvent son propos.

[Critique] Nine

Un seul exemple  : quand Fellini  développe l’idée que le cinéma est un art galvaudé, chez Marshall ça devient un metteur en scène qui se prend la tête dans les mains pour nous faire comprendre qu’il n’y arrive pas . Je pense qu’à cet instant  Daniel Day-Lewis , se demande à son tour ce qu’il est venu faire dans cette galère. Il surjoue un maximum , direction d’acteurs oblige.

Il y a aussi une réflexion de sa costumière ( étonnante Judi Dench ) :« c’est quand même pas difficile de faire du cinéma , tu n’as que deux choses à faire : répondre oui ou non ». C’est assez drôle, mais ça s’arrête là.

Alors si vous souhaitez en savoir plus sur « Huit et demi », je vous conseille modestement d’aller voir dans ce blog de quoi il retourne. Bien évidemment vous n’y retrouverez pas , ce quarteron de jolies dames  : Nicole Kidman, Pénélope Cruz, Sophia Loren , et Marion Cotillard ,  que , sans faire du cocorico à outrance j’ai trouvé excellente. Elle aborde ici plusieurs registres, de l’épouse attentive à la fille de salle dévergondée de fabuleuse manière. Elle chante aussi très bien .

[Critique] Nine

Nicole Kidman , est au diapason , alors que  Penélope Cruz et surtout Kate Hudson en font des tonnes. « Dès le début nous formions un groupe. Il y avait le même enthousiasme, la même anxiété, on partageait le travail, on se voyait se casser la figure, recommencer avant d’arriver au résultat. Il n’y avait pas d’ego, mais une vraie connexion » relève  Marion Cotillard.
Reparti bredouille des Golden Globes, « Nine » est en lice pour quatre Oscars, dont celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Pénélope Cruz. Bizarre, bizarre.Vous avez dit  bizarre, comme c’est étrange !


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