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Un "books on books" de référence: A Gentle Madness de Nicholas Basbanes

Par Hugues
Amis Bibliophiles bonjour,

Finalement, si l'on trouve un grand nombre d'ouvrages de bibliographie, voire de livres sur les livres, j'ai l'impression que les ouvrages en langue française consacrés à la bibliophilie elle-même sont assez rares: quelques nouvelles (voir Nodier), un manuel de référence (Galantaris), un "Que sais-je?" quelques peu dépassé... et la boucle est pratiquement bouclée.Nos amis anglophones sont plus prolixes et si on parle anglais, les ouvrages consacrés à la bookmania ou aux booklovers sont sensiblement plus nombreux.L'un d'entre eux est une référence, il s'agît de A Gentle Madness, Bibliophile, Bibliomanes, and the Eternal Passion for Books, par Nicholas Basbanes. Jamais traduit, il est paru en 1995 est a été depuis republié une vingtaine de fois. Nicholas Basbanes y présente par l'exemple ce qu'a été et continue d'être le fait de collectionner des livres à travers les siècles. On y croise ainsi une foule de bibliophiles et bibliomanes, leurs folies, leurs manies, leurs grandeurs et souvent leurs excentricités. Au total, ce sont 600 pages passionantes qui nous sont proposées, regroupées en 14 chapitres aux titres éloquents comme par exemple "Balm for the Soul" et "To Have and to Have more".On y croise Harry Elkins, bibliophile mort sur le Titanic auquel j'avais consacré un message (http://bibliophilie.blogspot.com/2009/01/tragdie-bibliophilique-bord-du-titanic.html), mais aussi le biblio-kleptomane Steven Carrie Blumberg (http://bibliophilie.blogspot.com/2007/09/stephen-carrie-blumberg-bibliophile-et.html), le club Grolier, des pages manuscrites de Léonard de Vinci, Libri, Don Vicente, Sebastian Brandt et de nombreux bibliophiles anglais ou américains qui nous sont moins familiers que nos glorieux prédécesseurs mais sont tout aussi intéressants.Dès l'introduction, et même dès le titre, comme vous pouvez le constater, Basbanes distingue les bibliophiles des bibliomanes, en reprenant la citation de Hanns Bohatta « Le bibliophile est le maître de ses livres, le bibliomane en est l’esclave ». Il revient ensuite régulièrement sur cette distinction avec des exemples précis qui permettent au lecteur de mieux comprendre les subtiles nuances ou ce qu'il advient lorsqu'un amateur bascule d'un état à l'autre...Pour revenir à Carrie Blumberg, j'ai particulièrement apprécié ce passage dans lequel il décrit une partie de la relation du bibliophile au livre: "Généralement, je connaissais un livre avant de l'acquérir. Je connaissais son importance et peu importait qu'il soit dans une bibliothèque ou dans les cartons d'un bouquiniste. Je savais instantanément ce qu'il était et comment il pourrait m'aider". Bien sûr avec Carrie Blumberg, nous sommes dans le comportement déviant, puisqu'il évoque par exemple les bibliothèques à la place des librairies et que sa conclusion "comment il pourrait m'aider" permet de comprendre qu'il avait atteint un niveau névrotique déjà élevé... mais je retiens la première partie, à mon sens très caractéristique de la bibliophilie: la nécessité (et le plaisir) de bien connaître un livre avant de l'acquérir.Si vous parlez (bien) la langue de Shakespeare, je ne peux que vous conseiller la lecture de cet ouvrage, puisque malgré son immense succès, aucun éditeur français ne s'est encore lancé dans sa traduction.

H

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