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Pushing Daisies : un petit bijou sucré à savourer

Publié le 25 novembre 2007 par Melimelo

Parmi les nouveautés de la rentrée 2007, une série se détache particulièrement du lot. Au fil des épisodes, d'une fable curieuse aux faux airs burton-iens (pour l'épisode d'Halloween, elle s'offre d'ailleurs le luxe d'un hommage à Sleepy Hollow), assaisonnée d'une touche d'enquêtes policières aux péripéties encore plus étranges, elle est devenue un des rendez-vous les plus attendus de la semaine. J'anticipe déjà avec crainte le moment où la grève des scénaristes (il y a vraiment des mois, votre vie entière ne tourne plus rond) va mettre fin à la diffusion. Seulement neuf épisodes produits à ce jour, et sept déjà diffusés. Cruelle période de manque en perspective.

Car Pushing Daisies est une lueur de ce sombre mois de novembre. Elle offre une parenthèse de 40 minutes dans un univers aux couleurs chatoyantes, aux dialogues rythmés et enlevés, au style inimitable délicieusement réconfortant.  Elle s'est peu à peu installée comme un refuge qui permet au téléspectateur de retrouve son ambiance chaleureuse, chaque semaine, avec un profond plaisir. J'adore cet univers improbable, dans lequel flotte un sentiment d'irréalité, sorte de conte de fée moderne, assumant parfaitement son rôle.

Pushing Daisies ne saurait se réduire à son seul synopsis de départ. Ned, jeune homme, pâtissier qui gagne sa vie en concoctant des tartes pour son propre restaurant, collabore occasionnellement avec un détective privé, Emerson, pour résoudre des enquêtes de meurtre. Car Ned a un talent particulier : il peut ramener les morts à la vie pendant une minute. Soixante secondes, et pas une de plus, ou quelqu'un d'autre mourra. S'il retouche le ressuscité une seconde fois, ce dernier décédera alors définitivement. Mais sa routine est bouleversée quand il retrouve son ancien amour d'enfance, Chuck, victime d'un meurtre qu'Emerson veut résoudre. Il ne peut se résigner à la toucher seconde fois et la ramène ainsi de façon permanente dans le monde des vivants. Chuck s'immisce dans la vie de Ned, tant au restaurant que dans les enquêtes policières. Une étrange relation se met progressivement en place entre les deux jeunes gens, une histoire d'amour qui serait parfaite... excepté que Ned ne peut toucher Chuck une seconde fois, où elle serait morte pour toujours.

Un des atouts de Pushing Daisies réside sans conteste dans cette galerie de personnages, aussi attachants que très différents, qui gravitent autour de Ned. Chi McBride (Boston Public), qui interprète Emerson, pourtant loin d'être un inconnu, est pour moi une révélation, car j'ignorais qu'il pouvait jouer avec un tel brio la comédie, et incarnait un personnage aussi décalé, détective privé constamment en quête de primes, mais qui nous gratifie constamment de remarques tellement jubilatoires. Kristin Chenoweth (A la Maison Blanche) est également une pépite à l'écran, nous gratifiant d'interludes chantés dont elle a le secret. 

Pushing Daisies est tout simplement une sucrerie à consommer sans modération qui alterne avec bonheur les genres, marie les tons et bouscule les références. Les dialogues parfaitement ciselés jouent avec les émotions des personnages et des téléspectateurs. Un instant, comédie légère versant tant dans un joyeux burlesque improbable que dans un humour plus subtile, grâce aux commentaires que distille un Emerson pragmatique, tellement convaincant dans son rôle de détective privé ronchon. Puis l'instant d'après, la série se transforme en une jolie romance de roman à l'eau de rose, délicieusement fleur bleue tout en évitant les excès. Maniant avec habileté une naïveté touchante, elle vous fera étrangement fondre devant les scènes illustrant l'amour impossible de Ned et Chuck. Ensuite, dès la minute suivante, les scénaristes s'amusent à reprendre à leur compte les codes d'une série policière improbable, mobilisant tous les personnages pour s'efforcer de résoudre l'enquête sur le meurtre de l'épisode. Enfin, cerise sur le gâteau. Pour troubler un peu plus les lignes, Pushing Daisies octroie quelques minutes d'hommage aux comédies musicales... Et tout ce joyeux mélange, de genres, de tons, se marie si naturellement, qu'il plonge le téléspectateur avec délice dans un univers où le moindre détail apparaît travaillé. Il est rare de croiser des décors et des dialogues aussi aboutis.

La série prend peu à peu ses marques et trouve rapidement son rythme de croisière. A consommer sans modération !

Si vous n'y avez pas encore goûté, visionnez la preview pour un bref aperçu : 

Lectures complémentaires :
Ma review du pilote
Les reviews épisode par épisode de Tao 


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