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Éric Naulleau : « J’ACCUSE ! »

Publié le 31 mars 2010 par Raoul Sabas

Le 31 mars 2010

Objet :

J’ACCUSE : « Arrêtez de "faire" LA morale et de manipuler l’opinion ! »

Monsieur Éric Naulleau

France 2

7,Esplanade Henri de France

75907 PARIS CEDEX 15

Fax : 01 56 22 45 04

[A l’attention de la Direction de France 2, Arlette Chabot, Benoît Duquesne, Christophe Hondelatte, Élise Lucet, Gérard Miller, Laurent Ruquier et Yves Calvi]

Monsieur,

Votre sempiternelle posture, forcément affectée, de diseur de vérité bien-pensant et de « censeur autoproclamé », tant sur le plateau de France 2 dans l’émission hebdomadaire de Laurent Ruquier que dans la dernière diffusion de « Cactus » sur Paris Première, me donne l’occasion de dénoncer vos mensonges et vos « croyances au miracle » fondés uniquement sur le penser superstitieux en général, tel qu’il s’exprime à travers les croyances religieuses, métaphysiques (celles du matérialisme, ou scientisme, et de l’idéalisme, ou spiritualisme), idéologiques et moralistes.

Pour résumer d’une phrase en quoi consiste le penser superstitieux humain, j’emprunte l’expression « absolutisation du relatif » au philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel des grands diseurs universels de LA Vérité éternelle absolue, à savoir des mystiques authentiques, tels le Lao-Tseu, le Bouddha et le Christ dans leur Parole non pervertie par la foule superstitieuse qui en a fait les fondateurs d’une religion dont ils n’ont pas voulu, et aussi de « vrais » philosophes du UN absolu, à l’exemple de Socrate, Platon, Giordano Bruno, Spinoza et Brunner, entre autres véritables penseurs pour l’éternité.

En effet, absolutiser fictivement – donc, mensongèrement ! - le « relatif » est un procédé intellectuellement malhonnête qui consiste à faire passer pour absolu, pour réalité ou Vérité absolue, tout le contenu pensé dans et sur (à propos de) notre monde, dont même l’existence n’est pas absolue, car elle seulement « relative » à notre entendement spécifique humain, ainsi que vous le trouverez amplement développé dans le texte annexé, Mensonges et lâcheté des élites.

Et, précisément, vos condamnations moralisatrices partisanes tombent sous le coup de la manipulation de l’opinion, puisque vous « faites » - autrement dit, vous « fabriquez » ! - LA Morale, tout comme il en fut pour le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, entièrement « fabriqué » sur les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux dans son absolutisation fictive du « relatif », à savoir sur la base de prétendus Bien et Mal absolus. Ils n’ont, en effet, aucune réalité absolue dans notre monde humain, puisque la coexistence de « deux » absolus, c’est une impossibilité absolue par définition, et c’est pourtant sur quoi vous jugez et condamnez moralement les Autres, les mal-pensants : ceux qui ne pensent pas comme vous !

De-là vous en venez à distinguer deux catégories d’humains par nature : les bons, les « vertueux », les prétendus antiracistes aujourd’hui, ceux qui agissent toujours bien par élection divine ou un miracle de la Nature en leur faveur : nous, et les mauvais, les « salauds », les soi-disant racistes exclusifs, ceux qui sont condamnés à faire le mal, de toute éternité : eux, les Autres. Or cette division artificielle des humains ne colle pas à la réalité de notre égoïsme inné, auquel personne n’échappe dans ses affaires d’amour, quel qu’en soit l’objet, de possession de biens et de personnes – d’où l’extrême importance de l’argent comme instrument d’échange ! - et de gloire ou honneur vanité, au point que cette fable a été dénoncée sans ambiguïté, voici bientôt deux mille ans, par l’un des grands diseurs de LA Vérité éternelle.

Toutefois, vos propos moralisateurs envers les Autres témoignent que cette fable est toujours aussi vivace à notre époque, et il en ira toujours ainsi, aussi longtemps qu’il y aura des menteurs pour colporter cette imposture, cette véritable escroquerie intellectuelle planétaire – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire en établissant sans conteste l’ « absoluité », le caractère absolu, des valeurs morales de bien et mal !

QUI êtes-vous, d’ailleurs, vous les « vertueux », pour décréter du Bien et du Mal absolus sur Terre, et QUI vous a fait juge des bons et des mauvais, des gentils et des méchants, des « vertueux » et des « salauds », hormis votre ignorance, votre partialité et votre hypocrisie ? !

Dans l’attente de toute démonstration contraire depuis plus de dix ans, après des centaines de lettres adressées à une centaine de soi-disant « élites » dénoncées dans le texte joint, et ce tous milieux confondus [Médias, personnel politique de tous bords, représentants de l’intelligentsia (prétendus intellectuels ou soi-disant philosophes), et associations moralisatrices à sens unique], j’affirme et réaffirme que, non seulement il n’y a pas de Morale universelle, hors l’inobservation réellement universelle de son catéchisme prétendument planétaire, et qu’il n’y a pas davantage de morale « absolue », c’est-à-dire fondée véritablement sur l’ « Idéal en soi », puisque celui-ci nous demeure à jamais inconnu jusqu’à la fin des temps.

Assurément, l’Esprit véritable, lequel n’est pas à confondre avec le Saint-Esprit, absolu, éternel, parfait, infini et immuable, nous inspire notre monde ainsi que l’infinité de nos concepts pensés. Cependant, si nous les élevons fictivement au rang d’Idéal, ils n’en sont pas moins seulement les pâles reflets de l’ « Idéal en soi » dans nos conceptions idéalisées de toutes sortes : liberté idéale, démocratie parfaite, égalité absolue, paix éternelle, par exemple – autant de chimères, de mensonges, de « croyances au miracle », que les vertueux « faux-culs » n’ont de cesse de colporter pour leur plus grand profit, comme le récent scrutin régional vient de le confirmer, tant il est vrai que promettre la lune, ou l’ « ordre juste », voire un « climat sur mesure » pour l’éternité, est toujours très « juteux », comme l’a illustré aussi la dernière élection présidentielle ! ! !

J’ajoute à ces arguments que la superstition moraliste ou moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ? !] se fonde également sur la fiction d’un soi-disant « libre arbitre », sur une prétendue libre volonté échappant par miracle au déterminisme infini du mouvement perpétuel de notre monde et de l’incessante transformation des choses qui le constituent. Ainsi est-il censé permettre, non seulement de pouvoir - à notre discrétion ! -, à condition seulement de le vouloir, mais il nous rendrait également libre de choisir - à coup sûr ! - entre le Bien et le Mal en toutes circonstances évidemment, fut-ce en cas d’impérieuse nécessité (danger de mort, par exemple). Ce prétendu libre choix entre bien et mal est d’autant plus « absurde » qu’il n’y a ni Bien ni Mal absolument absolus - mais il n’est interdit ni à vous-même ni à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

En matière de « moralisme à deux balles » », votre division artificielle des humains en bons et en mauvais ne résiste pas à l’examen de la réalité, puisque, en raison même de notre égoïsme inné, il n’y a pas, et il n’y aura jamais, d’individus ni de groupes d’individus, « TOUS » critères d’appartenance confondus, réellement irréprochables. Face à l’Idéal, chacun (groupes et individus) est forcément coupable, coupable de crime de lèse-Idéal, notamment en matière de Vérité, mais aussi de « discrimination », votre cheval de bataille - sauf à regarder la marche du monde avec des œillères !

Forcément, en réduisant, par un tour de passe-passe, la discrimination au seul critère ethnique, vous oubliez sciemment les multiples autres formes de discrimination tenant à nombre d’autres critères discriminants (genre, âge, pratiques sexuelles, opinions politiques, religieuses, etc., maladie, fonction, statut social, etc., etc.), qui n’en sont pas moindres pour ceux qui en sont victimes. Vous faut-il, de surcroît, que je passe en revue la discrimination sexiste, et  même carrément raciste, qui est à l’œuvre sur le continent africain, et en terre d’islam en général, dans ses pratiques sexistes, homophobes et raciales, que nombre d’exemples illustrent (pendaison d’homosexuels et massacre d'albinos, par exemple, voire  survivance de l’esclavage)

Alors, arrêtez de mentir et de manipuler l’opinion sur fondement d’ « absolutisation fictive du relatif », à savoir votre moralisme « à géométrie variable » ! C’est pourtant ce que vous n’avez de cesse de faire en matière de discrimination, puisque vous croyez, ou faites croire, stupidement, que les uns seraient racistes, et d’autres non – par quel miracle de la Nature en leur faveur, échapperaient-ils à leur égoïsme naturel, précisément ? !

Et si vous croyez mieux vous en tirer avec vos croyances idéologiques superstitieuses promettant aux naïfs de transposer l’Idéal dans le quotidien - mais DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN ! -, vous leur mentez tout autant, en les laissant de surcroît « cocus et frustrés » jusqu’à leur dernier jour - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire ! J’ai dit « démontrer » : pas « croire » ! ! !

Pour en finir avec le penser superstitieux, il en va de même de vos accusations d’ « islamophobie », où vous confondez la légitime critique d’idées avec des attaques personnelles, et ainsi vos condamnations moralisatrices en la matière sont-elles uniquement fondées sur les mensonges et les « croyances au miracle » de la superstition religieuse, toutes religions confondues, y compris la superstition musulmane dénoncée par Spinoza en son temps et au nôtre par Claude Lévi-Strauss.

Sans entrer ici dans l’analyse de la diversité des dogmes religieux, dont la multiplicité suffit à établir qu’aucun d’eux ne saurait exprimer LA Vérité absolue, puisque, si deux soi-disant vérités coexistent, aucune d’elles ne saurait être absolue, il n’a pas dû vous échapper qu’un Dieu revisitant sa copie, au fil des siècles et des millénaires, pour apporter, un jour, son message de vérité aux uns, le lendemain un message différent aux autres, et un tout autre le surlendemain, témoigne que ce « Dieu trois en un », changeant sans cesse son discours, n’a aucune réalité absolue, ce qui ne vous empêche pas de condamner moralement sur cette fiction, ce « non-être » !

A SUIVRE…


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