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Ce que j'ai vu et pourquoi j'ai menti – Judy Blundell

Par Theoma

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« Être adulte, étais-ce ça ? S'obliger à faire ce qu'on n'avait aucune envie de faire, avec un simple haussement d'épaules ? »

1947, Evie a 16 ans. Elle rêve de goûter au plaisir d'être une femme bien que les implications lui en sont inconnues. Elle se cherche et se construit entre sa mère bien trop belle au goût de n'importe quelle épouse, son beau-père récemment rentré de la guerre et le glamour des femmes comme Lana Turner.

La jolie couverture noire, le titre blanc et rouge, je m'attendais à une lecture bien sucrée pour midinette possédant une âme d'infirmière en quête d'un beau ténébreux en souffrance. Comme c'est bon d'être surpris ! Et pour apprécier davantage cette lecture, le mystère doit être préservé.

Judy Blundell nous plonge avec une aisance désarmante dans une ambiance d'après-guerre emplie de promesses et de désespoir. Tout est à construire mais les plans sont déjà dessinés. Vous croyez être libres mais une laisse entoure votre cou sans que vous vous en rendiez compte. Soudain, le coup de collier est brutal et sans appel.

L'éveil des premiers émois, le paradoxe de la naïveté et de la lucidité adolescente, la curiosité de la vie adulte, l'envie d'être semblable tout en étant différent, le besoin crucial de plaire et de séduire comme si sa vie en dépendait.

« C'était la première fois que j'éprouvais cette faim, terrible et sublime à la fois, qui dépassait tout ce que j'avais vu au cinéma ».

Avoir 16 ans en 1947 ne semble pas si différent qu'avoir 16 ans aujourd'hui. Pourtant Evie va être confrontée à la douleur des choix, au poids des secrets, aux conflits de loyauté, aux tempêtes qui anéantissent tout ce que l'on croyait éternel.

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Gallimard-Jeunesse, 286 pages, 2010

Ce livre a reçu le National Book Award 2008.

Un extrait...

« Margie avait raison. Les préjugés allaient bon train dans le quartier. Cela dit, Ruthie était si jolie que tout était possible. Il suffisait de regarder Jeff, il était fou amoureux, cela crevait les yeux. Je le savais rien qu'en voyant l'arrière de sa tête, que je connaissais par cœur. Je l'avais suffisamment examiné en cours de géométrie l'année précédente. J'avais même repéré le moment précis où il avait compris le triangle isocèle. Alors pas de doute, il était amoureux.

Hélas, Ruthie lui était interdite, mais ça rendait la situation encore plus excitante. Ça me rappelait Roméo et Juliette et la fameuse scène du balcon. Ruthie avait des cousins en Europe qui étaient morts dans les camps pendant la guerre. Quelle veine ! Non seulement elle avait la tragédie pour elle, mais une superbe chevelure bouclée. »

D'autres avis...

Clarabel, Gawou, Karine:), Malice, MyaRosa, Lael, Lily...

Merci à Véronique et aux Éditions Gallimard !

Par Theoma - Publié dans : Ados/Jeunes Adultes - Communauté : Les lectures de Florinette
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