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Mozart, l'opéra rock : un abus d'influence

Publié le 05 novembre 2009 par Lilzeon

Citoyens !

J’ai commis l’acte le plus tragicomique de la semaine : aller voir Mozart, l’Opéra Rock.

Stupeur. Et retour sur une communication d’influence pas tout à fait “spectateur-oriented”.

Avant le spectacle, TFI-Dove nous façonne 3 hits, à grand renfort de matraquage publicitaire, de placement large dans une presse teens en soif de nouveautés (il ne se passe pas franchement grand chose en France, heureusement qu’Angelina et Brad ont investi chez nous…). Ce qui se traduit par une construction d’histoire a priori crédible : Mozart, l’Opéra Rock, est LE spectacle qui envoie du lourd, populaire, onirique, et qui plus est Made in France. L’image est léchée à la fois sur les productions télévisuelles :


Melissa Mars est Aloysia Weber dans Mozart L’Opera Rock
envoyé par MelissaMars. – Clip, interview et concert.

ou dans la presse :

Mozart, l'opéra rock : un abus d'influence

La Fan-Base est créée ex nihilo et là où TF1 est décidément fort, c’est qu’il arrive à convertir les foules non pas sur un produit réel mais sur un spin. A ma connaissance, seul Apple et certaines marques de luxe arrivent à créer une attente irrationnelle pareille; la différence étant qu’eux vendent un vrai service ou produit, pas de l’espace publicitaire.

Arrive l’heure du spectacle “réel”. Sincèrement, je partais pour être agréablement surpris, un peu comme sur ce qui s’était passé sur Britney. Je pars du postulat qu’il faut passer d’une fosse de métalleux à la dernière production pop corn afin de vivre plus heureux.  Et là, c’est presque le drame :

  • aucune dimension immersive en dehors de la scène : des ouvreuses passent vous vendre des chips, point barre. Pas d’avant, pas de mise en bouche. Ah si : les 2 écrans du Palais des Sports vous distillent des publicités TF1. Passons
  • Le spectacle démarre. Mal. Les 2 premiers tableaux ne posent pas l’histoire. Les transitions qui s’enchainent se font au début de manière hachée. En cinéma, on dirait que ça manque de raccord, à la fois visuel et surtout (plus grave dans ce cas) sonore
  • Mikelangelo Loconte est une énorme erreur de casting : l’interprétation de Mozart est digne d’un pastiche d’une drag-queen bourrée dans le Marais. Dans ce dernier cas, ce serait drôle. Alors on assiste à de véritables moments de solitude : la voix porte, l’histoire non
  • la fan-base ne se réveille qu’au moment des 3 titres TV ; le reste du temps, le public dort. Cette même fan-base restera présente devant la sortie des coulisses 45 minutes après le spectacle, guettant un signe du spin
  • L’entracte dure 35 minutes : 35 minutes longues comme le silence où les écrans publicitaires se rallument pour nous distiller encore et toujours des pubs TF1. Quel est ce foutage de gueule ?
  • Point positif : la performance de Claire Pérot (Constance) qui ravive un peu nos âmes et les danseuses à qui on aurait aussi du donner un micro pour rattraper le tout

Mozart L’Opéra Rock [Live] Final -reprise Tatoue-moi
envoyé par muxa. – Regardez d’autres vidéos de musique.

Je cite l’ami GOT :

“En résumé, un comédie musicale en demis-tons, allez y pour la qualité de ses tableaux son-lumière-danse, mais surtout pas si vous vous attendez à écouter du rock ou une quelconque déclinaison de l’œuvre de Mozart.
Dove Attia nous a refait donc un remake du Roi Soleil, de la comédie musicale pop-corn au kilomètre; alors Dove la prochaine ce sera sur qui ? Leonard de Vinci, Napoléon, la mère Denis ?”

Plus grave: l’inadéquation entre les ressources créatives en France, les performers de talent, et l’absence de savoir-faire en termes d’ “entertainment”. Quand vous payez 80 € pour Britney, vous en prenez plein la vue et même au-delà. Quand vous payez 65 € pour Mozart, vous êtes déçus.


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