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“Kick-Ass” : parodie partielle

Par Kub3

Pour un film qui se veut parodique, le contrat n’est pas totalement rempli. Il n’empêche, en tournant en dérision les adaptations aseptisées des comics américainsKick-Ass reste un moment de cinéma assez jouissif.

“Kick-Ass” : parodie partielle

Dave Lizewski est un gars sympa, sans histoires, un peu nerd sur les bords et féru de comics. Son délire part d’une simple question : « pourquoi jamais personne n’a essayé de devenir un super-héros pour de vrai ? » Ni une, ni deux, il se fabrique un costume, s’arme de deux matraques et part battre la pavé. Mais il réalise  très vite que les meilleures intentions du monde ne suffisent pas à faire de soi un bon défenseur de la veuve et de l’orphelin.

S’il s’agit bien d’une énième adaptation de comics (qu’il semble par ailleurs respecter scrupuleusement), Kick-Ass est pourtant loin d’être un film de superhéros comme les autres. L’idée ? Déboulonner les poncifs de ce genre trop policé. Et c’est plutôt réussi.

L’humour, d’abord. De bout en bout, le film est jalonné de détails ridicules, de réparties acides et de gestes gauches, si bien qu’il ne se prend jamais vraiment au sérieux. Les nombreux rires qui parcouraient la salle en apportent la preuve formelle.

Mais surtout, le réalisateur Matthew Vaughn fait la part belle à ce qui le plus souvent est occulté dans ce genre de films. La violence, par exemple, a rarement été montrée aussi crûment dans une adaptation de comics. A maintes reprises le sang gicle comme dans les meilleures scènes de Kill Bill, sauf qu’ici la tueuse n’a qu’une douzaine d’années.

Le sexe aussi, généralement suggéré voire totalement occulté, est évoqué ici davantage qu’à l’accoutumée, empruntant au style du teenage movie. Dave, par exemple, se tape allègrement sa copine au milieu des poubelles d’une arrière-cuisine. Bizarrement, on imagine mal Spiderman et son mièvre baiser à l’envers en faire autant… La faute sans doute à l’époque à laquelle lui et la plupart de ses confrères ont vu le jour.

Mais la subversion a ses limites. Si Kick-Ass s’amuse à brouiller un bon nombre de codes propres au genre, il s’agrippe tout de même à certains d’entre eux, de peur de perdre pieds. Dave finit ainsi par rentrer en contact avec deux autres personnages, Hit Girl et Big Daddy, qui s’ils n’ont pas à proprement parlé de super pouvoirs, ont quand même toute la panoplie du parfait Batman : argent à foison, moyens techniques sur-dimensionnés et aptitudes au combat à la limite du surnaturel.

De même, rétrospectivement, l’ensemble du film prend la forme d’un long apprentissage du métier du superhéros, très similaire aux  parcours initiatiques au travers desquels tout héros qui se respecte est un jour passé. Avec en guise de point d’orgue une scène finale qui, si elle garde quelques touches d’humour, n’en respecte pas moins le schéma habituel de la bataille rangée entre gentils et méchants.

Mais il ne faut pas exagérer : Kick-Ass reste un film jouissif. La prestation des acteurs est honnête, soutenue par l’excellent duo père-fille formé par Nicolas Cage et Chloe Moretz. La bande-son (Stand Up et Omen de Prodigy, Enio Morricone...) est elle aussi plutôt bien ficelée.

Kick-Ass fout donc de grands coups de latte aux clichés du genre et ne réussit qu’à les égratigner. Mais lorsque l’on se souvient que le dernier film a avoir prétendu mettre en scène un superhéros subversif était Hancock – dont le  pathos et le moralisme surpassaient tous les autres -  on se dit qu’au final, c’est déjà pas si mal.

affiche-kick-ass

Sortie le 21 avril

Photos : © Metropolitan FilmExport

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