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Gil Scott Heron

Publié le 06 mai 2010 par Hunterjones

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1970, États-Unis.


Le mouvement hippie est mort avec les meurtres du clan Manson, mais l'ébullition révolutionnaire chez les jeunes activistes politiques est toujours effervescente. Il y a la résistance au désastre du Vietnam. Il y a la colère qu'à engendré le meurtre de quatre étudiants par la garde nationale de l’Ohio lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam sur le campus de Kent State University. Neil Young a écrit une déchirante chanson sur le sujet.
Le mouvement des Black Panthers est hors de contrôle. Ils font des purges internes, sont en parfait clivage Est contre Ouest, et en Février, un membre est tiré à sa sortie du bureau chef par la police de Portland. Le racisme est un délicat sujet de discorde.
Après avoir publié un roman ignoré par tout le monde, le poète Gil Scott Heron, qui a pour héros Richie Havens, John Coltrane, Otis Redding, Jose Feliciano, Billie Holiday, Langston Hughes, Malcolm X, Huey Newton et Nina Simone s'associe à trois amis et, muni de congas et de tam-tams, il récitera sa poésie dans le Bronx au coin de la 125ème rue et de Lennox. Son spoken word, qui n'est pas sans rappeler ce que faisait la beat generation avec le jazz, trouve un écho chez la population noire.

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C'est toutefois son deuxième album, plus mélodique, rythmé par son acolyte Brian Jackson et le bassiste de jazz Ron Carter, qui le fera remarquer davantage. Il se permet un hommage à ses idoles Coltrane & Holiday. L'album est un mélange de prises de positions politiques, de protestation poétique et rap avant l'heure rythmé par un son hybride de jazz et de funk.


La "bebitte" Heron intrigue.
L'attention portée sur le jeune homme est si favorable qu'il enregistre rapidement un troisième effort qui parait en Août 1972. Scott-Heron signe cette fois seul 7 des 12 titres. Son inséparable complice Brian Jackson signe avec lui les 5 autres.

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Deux ans plus tard, le tandem Scott-Heron/Jackson sévit encore avec ce que plusieurs considèrent comme leur meilleur effort musical. Enregistré en septembre et en Octobre 1973, Winter in America sort en mai 1974 et contient le plus gros hit de Scott-Heron. Jusqu'à maintenant, le succès avait surtout été underground, cette fois il devient mainstream.
On le considère comme un architecte du nouveau soul Étatsunien.
L'année suivante un album live, avec les propos politiques, les spoken words et les improvisations lyriques et musicales plus axées vers le jazz est mis sur le marché.
En 1976, Scott-Heron sort un album double et il est le sujet d'un long article pour le numéro de la cinquantième publication de la revue Playboy.

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Angel Dust en 1978 est un autre gros succès pour lui en 1978. Toutefois, la "poussière" en question, il se la pousse de plus en plus dans la narine.
Un enregistrement sonore de sa poésie sort l'année suivante.
À partir des années 80, le toujours politique Scott-Heron s'en prend à Ronald Reagan et aux programmes nucléaires Républicains. Fidèle à Brian Jackson depuis toujours, ils contribuent tous deux avec We Almost Lost Detroit pour l'album live No Nukes enregistré au Madison Square Garden par différents artistes.
Ils enregistrent 4 albums entre 1980 et 1982. Leur art, devenu confidentiel et marginal, fait en sorte que sa maison de disques le laisse tomber en 1985. Ce qui ne l'empêche pas de faire des spectacles avec un public de fidèles initiés et de contribuer à l'album Sun City, dont les revenus veulent venir en aide afin de lutter contre l'apartheid. Son morceau contient la fameuse ligne "The first time I heard there was trouble in the Middle East, I thought they were talking about Pittsburgh.". Sa pièce compare les tensions raciales aux États-Unis et en Afrique du Sud.

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En 1993 il se trouve une étiquette et enregistre un album où la pièce maîtresse s'adresse aux rappeurs des années 90. Le père du rap politique implore la nouvelle génération de rappeurs de parler d'éveil politique et non de simplement tracer le portrait peu flatteur des quartiers défavorisés. Il leur demande aussi, avec beaucoup de justesse, d'être artistiquement et musicalement plus articulés.
"They need to study music. I played in several bands before I began my career as a poet. There’s a big difference between putting words over some music, and blending those same words into the music. There’s not a lot of humor. They use a lot of slang and colloquialisms, and you don’t really see inside the person. Instead, you just get a lot of posturing"
2001, États-Unis.
Gil Scott-Heron est condamné à trois ans de prison pour usage et possession de cocaïne.

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En 2006 il écope à nouveau de 3 ans pour avoir rechuté dans son progamme de réhabilitation. Il est libéré moins d'un an plus tard mais aussitôt retrouvé les poches pleines de cocaïne en 2007.
Tout frais sorti de prison, il sort un nouvel album, une fabuleuse vidéo et sera au Festival de jazz de Montréal cet été.


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