FREDDY, LES GRIFFES DE LA NUIT de Samuel Bayer

Ressusciter les figures mythiques des films d’horreur des eighties semble être le nouveau mot d’ordre des studios américains, en panne d’inspiration lorsqu’il s’agit de foutre les chocottes à la nouvelle génération, gavée d’immondices et d’extrême violence. De Jason Voorhes à Freddy Krueger, tous trouvent une seconde vie devant les caméras, sans forcément apporter du neuf à l’affaire. Qui a-t-il à retirer alors de ce carnage tout en griffe et flammes? Pas grand-chose de plus qu’il y a trente ans, si ce n’est une métaphore acérée des traumas collectifs et des peurs communautaires, inhérentes à la société américaine. Le croque-mitaine des cauchemars transformé en monstrueux pédophile sacrifié par le groupe symbolise alors les peurs contemporaines et la vision du mal absolu du siècle, et pose, aussi, sur la table, les spectres de la vengeance personnelle et de la justice individuelle. Au milieu de ces toutes nouvelles considérations, le sang coule toujours à flot, les filles crient toujours aussi fort, mais toute magie horrifique a foutu le camp, remplacée par l’odeur tenace du lucratif.