Suite à l'invitation de chers collègues de travail, j'ai mangé au Gy hier, enfin. Ça faisait un petit bout que je voulais y aller, délai qui s'est avéré impardonnable. J'avais, en fait, déjà goûter à quelques créations de Gyno Lefrançois, chef cuisinier du Gy; il était le traiteur lors de notre party de Noël. C'était très bon. Et bien cette tendance ce poursuit. Hier, c'était très bon. Vraiment excellent même. Laissez-moi vous en parler.
Ce que vous voyez ci-haut est une crème d'asperges et de lait de coco. Si vous êtes comme moi (un savant), vous saurez qu'on se trouve en pleine saison d'asperges. Le goût sucré de l'asperge fraîche est bien exploité par le chef, la mariant à la douceur du lait de coco. Un équilibre raffraîchissant et léger, parfaitement printemps.
Petit pain sphérique: adorable.
Cette salade de tomates avec confit de citron, parmigiano et huile de pesto (je crois) est un autre succès. Ce n'est peut-être pas la saison des tomates, mais elles sont, ici, idéalement fraîches, un peu sucrées, un peu aigres et réellement la figure central de l'assiette. Les autres saveurs, quoique présentes et agréables, ne font que complémenter les jolies tomates.
On m'a longtemps vanté le tartare de boeuf du Gy. Je me devais donc d'y goûter. Les caractéristiques d'un bon tartares sont là: texture, goût, température. Mais on se démarque aussi. Une huile de paprika fumé pénètre le tout, rajoutant goût et, graduellement, chaleur au tout. Ce tartare se savoure mieux en appréciant la complexité des goûts qui se déploient progressivement en bouche.
Un filet de doré, avec sauce au paprika fumé, sur couscous est très bon selon mon collègue qu'on nommera « Jonathan Labadie ». Un plat qui met l'accent sur des ingrédients frais et une cuisson exemplaire.
Pour ma part, et celle de notre autre copain, disons « Guillaume Marquis », ce fut l'escalope de veau avec sauce aux champignons. Ouais, c'était exquis. La sauce est profondément riche, presque décadente. Ail, vin, beurre, poivre rose et champignon; toutes les saveurs y sont articulées au point où l'on oublie presque le veau qui est aussi digne d'éloge. L'escalope se voit enrobé d'une légère croûte, avec une chair tendre et succulente. Les pommes de terres qui accompagnent le tout ne sont pas trop remarquables, mais servent de superbe véhicule pour imbiber le reste de la sauce.
Les desserts avaient l'air bons aussi, donc on y a goûté. Une étagée de pommes avec caramel de romarin est une révélation. Les notes presque camphrées du romarin rendent une dimension toute nouvelle au caramel qui est déjà d'une évidente qualité. L'originalité d'une telle combinaison est surprenante, surtout vu son succès. Chef Gyno a du talent. N'oublions pas cependant les pommes, parfaitement tendres, contraste à la pâte feuilletée qu'on retrouve au centre.
Une crème brûle renversée sur un lit de fraise est un autre délice. Ici, le jeu entre la richesse de la crème, le croquant presque amer de la croûte brûlée et le fond acide et sucré de fraises est remarquable. La présence de fruits rajoute une belle dimension à un dessert qu'on interprète souvent banalement.
Un gâteau au fromage de chèvre est tout ce qu'on gâteau au fromage devrait être. Il s'émiette doucement et fond dans la bouche. Ni lourd, ni trop sucré. J'aurais peut-être seulement voulu qu'on goûte un peu plus le lait de chèvre, mais ça serait un peu capricieux. Un autre brillant dessert.
Le midi, les prix chez Gy sont plus que raisonnables, déjà qu'on s'en sort très bien au souper (mes deux entrées, mon plat principal et mon dessert m'ont coûté environ 25$ avant pourboire). Cette visite me fait regretter tout le temps que j'ai passé sans y avoir mangé. Un jeune chef qui fait preuve d'originalité, de souci de fraîcheur et de qualité dans les ingrédients, voilà ce qu'on trouve chez Gy. Vous m'y reverrez bientôt.
Gy Resto-Traiteur39-A rue LavalGatineau (Hull), Québec