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Dans le cadre des Rencontres du Cratère Comment faire société ? 16 > 24 juin 2010

Publié le 19 juin 2010 par Philippe Cadu

http://www.cinemalecratere.com/

Dans le cadre des  Rencontres du Cratère

A l’occasion du Congrès National de la Ligue de l’enseignement Le Cratère propose une programmation autour de la question de congrès : Comment faire société ?

Note éditoriale :
La crise a bon dos. Les riches reprochent aux pauvres de vivre au dessus de leurs moyens tout en poursuivant le détournement de leur force de travail. Allons-nous rester longtemps les spectateurs d’une dévastation sans précédent qui s’appuie sur une singulière intériorisation du modèle du marché comme le seul destin des hommes ?
Un projet fondé sur une productivité de moins en moins soucieuse de la rémunération du travail et avec pour conséquences la baisse des salaires, la liberté de licencier sans entraves, l’accélération de l’exclusion et de l’exode ; une entreprise de culpabilisation de ceux qui ne sauraient pas s’adapter. C’est ce que gère la tyrannie du consensus, la clameur du médiatique, par le truchement notamment de l’inflation de l’image zéro défaut de la publicité dans un déluge de confort, d’immobilité, de sédation qui tend à substituer le décubitus à la verticalité dans un silence qui préfigure la mort à la place du vacarme de l’existence. Au fond, sous l’apparence d’une vie de plus en plus assurée, c’est un abandon de la vie qui pourrait advenir.
Alors, comment faire société dans ces conditions extrêmes ? Nous le savons, un film n’est ni le tout ni la fin, mais il a souvent des choses à dire et à nous faire dire. C’est pourquoi, dans le cadre du Congrès national de la Ligue de l’Enseignement « Comment faire société ? », le Cratère a décidé de contribuer au débat en présentant quelques oeuvres de cinéastes soucieux de créer des intervalles de clarté.

Guy Chapouillié, Professeur des Universités, Fondateur de l’ESAV, Président de Cinéfol31

Les Arrivants > Séance du mardi 22 juin à 21h : en compagnie de Michel Feher, philosophe et animateur du Collectif « Cette France là ». Il aura d’abord été reçu le même jour à 18h par la librairie « Ombres blanches » à l’occasion de la parution de l’ouvrage collectif de contre-expertise, Cette France-là, qui mobilise les savoirs et savoir-faire des sciences sociales, du journalisme et du travail associatif, diffusé par « La Découverte ».

Documentaire de Claudine Bories, Patrice Chagnard – France 2009 – 1h53
Caroline est jeune, impulsive. Colette, plus âgée, est compatissante et bordélique. Face à elles, des familles venues du Sri Lanka, de Mongolie, d’Erythrée et d’ailleurs, demander l’asile en France. Chaque jour il en arrive de nouvelles, avec ou sans passeport, avec ou sans bagage, dans des charters ou des camions bâchés…
« Un film humain sans commentaire, pathos ni jugement, qui se révèle absolument passionnant. Un choc (…) En descendant dans l’arène, le film nous conduit au seuil de nos propres réflexes de peur et de rejet mais, en donnant épaisseur aux expériences souvent hors du commun des migrants, il rend force et sens à la notion exigeante d’hospitalité. » Libération

La Stratégie du choc > Séance du mercredi 23 à 20h45 en compagnie de Jean-Louis Dufour, Groupe de Recherche Documentaire, Directeur de l’ESAV.

Documentaire de Michael Winterbottom, Mat Whitecross – France 2009 – 1h20
En 2007, Naomi Klein publiait La Stratégie du choc. Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d’état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S’il est une personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c’est Milton Friedman, Prix Nobel d’économie en 1976. Friedman, soutenant l’ultralibéralisme, conseilla aux hommes politiques d’imposer immédiatement après une crise des réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de « stratégie du choc ». En utilisant de nombreuses images d’archives, Michael Winterbottom et Mat Whitecross démontrent la puissance du texte de Naomi Klein et la nécessité de résister…
« Un percutant dossier à charge contre un monde décrit comme la proie d’une économie cynique et meurtrière. Le film s’emploie à démontrer que, contrairement aux théories de l’économiste nobelisé Milton Friedman, le libre marché s’accommode fort bien des régimes dictatoriaux et de la terreur. C’est sous la dictature militaire de Pinochet que les Chicago Boys, économistes chiliens formés à l’université de Chicago et influencés par Friedman, ont mis en pratique leurs réformes néolibérales, modèle qui s’exportera en Argentine, adopté par la junte militaire, avant de faire florès dans les autres états dictatoriaux d’Amérique latine.  » Libération

Film Socialisme > Séance du jeudi 24 à 21h : Présentation-débat en compagnie de Guy Chapouillié, Professeur des Universités, Fondateur de l’ESAV, Président de Cinéfol31.

de Jean-Luc Godard – France, Suisse 2009 – Int : Catherine Tanvier, Christian Sinniger, Agatha Couture… 1h42
Une symphonie en trois mouvements. Des choses comme ça : En Méditerranée, la croisière du paquebot. Multiples conversations, multiples langues entre des passagers presque tous en vacances… Notre Europe : Le temps d’une nuit, une grande soeur et son petit frère ont convoqué leurs parents devant le tribunal de leur enfance. Ils demandent des explications sérieuses sur les thèmes de liberté, égalité, fraternité. Nos humanités : Visite de six lieux de vraies/fausses légendes, Egypte, Palestine, Odessa, Hellas, Naples et Barcelone…
« Le désenchantement face au monde qui dominait l’oeuvre godardienne depuis une vingtaine d’années se nuance d’une sève plus offensive. Le cinéma de Godard s’est rebranché sur le contemporain. (…) Le socialisme du film commence par là : la constitution d’une république des images, iconoclastement égalitaire, où le copyright est aboli, où les dénivelés statutaires qui séparent chacune d’elles sont comblés par le collage. (…) C’est de toute façon plus encore dans sa pratique que dans ses visions que le film éblouit.  » Les Inrockuptibles


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