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Vol prudent

Par Borokoff

A propos de A cinq heures de Paris de Leonid Prudovsky 2 out of 5 stars

Vol prudent

Dans la banlieue de Tel-AViv, Yigal, un chauffeur de taxi tombe amoureux de Lina, la professeur de piano de son fils. Yigal est divorcé, Lina toute proche de pouvoir enfin émigrer au Canada avec son mari urologue. Passade d’un soir ou grande histoire d’amour ? Le destin de deux quadragénaires un peu paumés en Israël…

A cinq heures de Paris est une chronique légère, une comédie dramatique sans conséquences et traversée par un humour discret. La bande originale, nourrie de classiques de la chanson française (Tombe la neige d’Adamo, Joe Dassin, etc..) confère au film une dimension nostalgique.

Si A cinq heures de Paris a un air de « déjà-vu » (on comprend très vite que Lina est amoureuse de Yigal en même temps qu’elle n’aime plus son mari), le film n’a surtout pas à priori de dimension ni de charge politiques. Pourtant, en Israël, le réseau de cinéma Utopia a décidé de déprogrammer le film dans deux salles dans la foulée de l’attaque de la flottille humanitaire « Free Gaza » par l’armée israélienne. Une décision pour le moins surprenante voire absurde lorsque l’on regarde un film qui ne comporte absolument pas de critique ni d’attaque (même implicite) de la politique ou du gouvernement d’Israël.

A cinq heures de Paris est un film « gentil » et plein de « bons sentiments ». Une œuvre qui ne brille pas par son art de la provocation ni de la polémique. Au contraire. Le développement de l’action et le scénario manquent d’originalité, la mise en scène de culot, d’inventivité.  Même la chute est prévisible. A cinq heures de Paris souffre de son développement, terriblement laborieux. Yigal et Lina sont deux êtres un peu lassés de leur vie et qui attendent un « nouveau départ ». Mais la description des sentiments entre ces deux êtres est filmée avec un certain académisme  qui frôle le stéréotype. Sans surprise en tout cas. Dommage que l’on anticipe tout à l’avance. Quant à la multiplication des chansons de Dassin, si elle amuse au début du film par son décalage, elle finit par agacer au point d’envelopper le film dans un conformisme qui est le contraire de l’audace.

Peu de raisons de s’enthousiasmer donc devant A cinq heures de Paris. En revanche, ce qui a plus d’intérêt dans le film, c’est la description sociologique (pas assez fouillée hélas) du milieu où vit Lina. Lina est d’origine russe et fait partie des nombreux immigrés qui ont fui la Russie après la chute du communisme en ex-U.R.S.S. Son mari est russe comme la majeure partie des gens qu’elle fréquente.

Mais au-delà de cet aspect, A cinq heures de Paris parait bien anecdotique…

www.youtube.com/watch?v=270ShPDkBDU


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