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Thriller anglais sorti de nulle part au bugdet minuscule et au réalisateur inconnu, La Disparition d’Alice Creed appuie son intrigue à tiroirs sur un triangle de personnages, désorientés, vénaux, amoureux. Autour ce trio vénéneux, J Blakeson façonne un kidnapping aux mille facettes où chaque séquence éclaire la précédente d’une lumière nouvelle, révélant au compte gouttes informations et révélations afin de créer confusion et satisfaction immédiate. Doublé d’une seconde lecture ludique sur le chemin de croix (identitaire, surtout) d’un des personnages, le long-métrage n’est que prétexte à un jeu de piste et de suspense instauré dès le départ avec le spectateur. Cette surenchère distrayante mais sans profondeur sert alors de vecteur à des plaisirs gratuits de mise en scène, déjà vus auparavant mais tout aussi délectables. Ou comment la réalité n’est que point de vue. Ou comment la vie n’est que dissimulation, comédie et mensonges. Ou comment l’autre, de toutes les manières possibles, finit par poignarder dans le dos confiants et crédules, par peur, lâcheté ou intérêt. Amusant.