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"L'art est une harmonie parallèle à la nature"

Par Irislisson

"L'art est une harmonie parallèle à la nature" cette célèbre phrase de Paul Cézanne est citée dans les présentations de la Museumsinsel Hombroich,  à Neuss, pas loin de Düsseldorf, de l'autre côté du Rhin.

L'île est au féminin depuis des temps immémoriaux.
elle enfante et tient ensemble,
soutient, conforte et laisse libre.
Elle n'oblige pas mais elle permet,
Elle n'est jamais soit...soit,
mais toujours les deux.
Elle nous incite
à nous affronter quotidiennement à nous même
Elle n'est pas un domaine masculin
d'organisation, chasse à cor et à cri, accumulation,
pouvoir et démonstration.
L'île tolère et souhaite
des êtres nouveaux,
hommes et femmes.
Elle attire, séduit et conquiert
mais elle oblige à servir.
Elle rend hommage aux senteurs,
elle fait confiance à celui, qui est sérieux.
Elle est un chemin, qui permet
par des essaies multiples
dans les domaines variés
faire des expériences communes
et collecter des résultats communs.
L'île n'a guère place pour la virilité.

écrivait Karl-Heinrich Müller, mécène et créateur de l'île.

J'aurais aimé le rencontrer, cet homme, discuter sur ces lignes, qui me rappellent les discussion sur la féminité du vin... je ne pu que visiter sa tombe, depuis 3 ans  sur une colline du terrain, qui ouvre une vue apaisante sur le paysage... mais sa vision m'a touché depuis la première rencontre avec l'espace, qu'il a crée, réveillé, complété par sa collection.

Ma première visite remonte à une bonne dizaine d'années - avec une amie et ma maman - très tôt au printemps, avec une nature encore pas réveillée, qui permettait, de s'imprégner d'autant plus de la beauté sobre des bâtiments et la cohabitation si heureuse des collections, où l'art ethnique des cultures disparus cotoye les oeuvres d'artistes modernes, dans des salles, qui ne sont pas surveillées, où on déambule à son grès, à sa vitesse entre des oeuvres, qui ne portent pas d'inscriptions - on découvre, s'interroge, peut méditer, sans être influencé par des étiquettes, des noms - on déguste "à l'aveugle" et cela permet d'ouvrir grand les yeux...

Les oreilles aussi - il y a des bâtiment vides, qui invitent à la méditation - et, comme une abbaye Cistercienne, incitent au son, au chant, qui vibre et orne l'espace - Senanque m'avait fait découvrir cela il y a longtemps....


C'est un endroit, qui me rend heureux, remplit mon coeur de gratitude, savoir, que des tels lieux sont encore possibles, redonne de l'espoir pour l'espèce humaine...

 

Retourner en plein été avec une autre amie, en nous promenons presque en silence - respirant l'odeur  des tilleuls, plongeants sous les branches des arbres le long de la rivière Erft, qui coule à travers, découvrant des endroits cachés, des sculptures, des arbres morts, qui ont droit à achever leur agonie en paix, rejoindre la terre, écouter le chant des oiseaux dans les cimes des  arbres, se perdre dans les labyrinthes, les jardins, les clairières - pour se retrouver devant un petit pavillon, dans un cercle de pierres, gravés - un près sauvage, un jardin plein de fleurs et d'aromates, un champs de pommiers....

Une journée ne suffit pas, on aimerait y passer la nuit en cachette, pour avoir les premières heures de la journée à soi toute seule dans ce paradis terrestre.

Je reviendrais, je me suis promis cela - et je prendrai aussi le temps, de visiter l'autre partie, l'ancien terrain de base de lancement de fusées de l'OTAN, transformée en ensemble de musées, maisons et ateliers d'artistes, centre de recherches, tous animé par ce même esprit de partage de la curiosité..

Merci, Herr Müller, vous m'avez rendue heureuse bien au delà de cette belle journée!




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