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Un menu de fêtes en avance: Noël avant l'heure!

Par Eric Bernardin

Nous accueillions hier à la maison des amis chers et j'avais concocté un véritable menu de fêtes à leur intention. Il faut dire que pour Noël, je mange dans la belle-famille. Le 31 chez des amis. J'ai donc fait mon Noël en avance ;o)

Nous avons pris d'abord "l'apéro" avec la bouteille amenée par Laurent et Anne. Un Chablis 1er Cru "Mont de Milieu" 2000 de Regnard. Robe or. Nez sur des notes d'agrumes, de noisette fraîche et de pierre humide. Bouche ample et incisive, mêlant un gras savoureux à une fraîcheur dynamique. Longue finale sur l'écorce d'agrume et la roche. Ce vin offre déjà beaucoup de plaisir, même s'il sera encore très supérieur dans quelques années.

Puis nous avons commencé le repas avec une chantilly de foie gras, gelée de fruits de la passion & sirop de coco, accompagnée d'un riesling vendanges tardives 1995 de Binner. Robe d'un doré intense, presque orangé. Nez superbe d'orange confite, de résine et de mangue. Bouche superbe alliant suavité et acidité tranchante. Finale intense, prégnante. Le parallèle avec le plat est troublant, puisqu'il mêle l'acidité du fruit de la passion avec la douceur de la chantilly de foie gras. Une belle expérience!

Puis furent servies des gambas citronnelle & kumbawa, riz thaï à l'orange, accompagnées d'un Picpoul de Pinet 2000 de Maurel-Vedeau. Ce picpoul ne ressemble en rien au picpoul habituel, plutôt proche en temps normal du muscadet. Déjà la robe, d'un or presque cuivré, épaisse est surprenant. Au nez: coing, épices, agrumes confits. Et la bouche est très ample, d'une intensité aromatique surprenante, et un gras digne d'un meursault. L'acidité du cépage est là toutefois, et permet un bel équilibre au vin. Finale (un peu courte?) sur des notes d'orange amère. Le mariage avec les crevettes est tip-top, autant au niveau des arômes que de la texture.

Arrivèrent alors le lièvre et cèpes confits, purée au panais & topinambours, accompagnés d'un Mas des Chimères 1995 (Côteaux du Languedoc). La rusticité du plat s'est bien accordée avec ce vin que les années n'ont pas totalement assagi. C'est poivré, épicé, avec encore un beau fruit (myrtille dira Anne) et des tannins veloutés, encore un peu fermes. L'ensemble plat et vin est très sympa!

Je n'ai pas pensé à photographier  le plateau de fromage qui comportait du Saint-Nectaire, du camembert et du roquefort. Accompagnés de pain maison et d'un Château La Louvière 1999 (Pessac-Léognan). Nez sur le cassis, le graphite et le havane. Bouche ronde, assez ample, encore un peu monolithique. Il est entre deux âges. On peut apprécier toutefois son équilibre, des tannins parfaitement fondus et une certaine profondeur. L'âge lui apportera-t-il l'émotion qui lui manque un peu aujourd'hui?

Pour finir ... je n'ai pas fait une bûche, mais une tarte Al' Coloche! Servie avec un gewürztraminer cuvée Béatrice 2002 de Binner. Nez de rose, d'épices, de fleur d'oranger. Bouche ronde qui s'étire en longueur et libère progressivement ses saveurs délicates. L'ensemble est soutenu par une fine acidité toute en dentelle. Superbe!

Pour finir ce repas, Olivier nous a servi un superbe cognac Borderies brut de fût 1960 sélectionné par Grosperrin. Couleur ambrée, nez luxuriant sur les fruits secs (raisin, abricot, figue), les épices (santal, cannelle), la boîte à cigares (ouverte à l'occasion!). Bouche d'une grande perfection: vous êtes envahis par les saveurs sans la moindre agression de l'alcool. Du coup, vous pouvez apprécier pleinement cette petite merveille et atteindre une plénitude certaine. Une belle conclusion à ce bon repas :o)


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