« Pour quelle raison n'avons-nous aucune peine à croire en la misère, en la cruauté et en l'horreur du monde, alors que lorsque nous parlons de bons sentiments il nous vient aussitôt un rictus ironique au visage et nous considérons cela comme une niaiserie ? »
Deux hommes. L'un vient de perdre sa femme d'un cancer, l'autre vit dans un jeu vidéo. Deux femmes. L'une a vendu son corps pour survivre, l'autre noie sa déchéance dans l'alcool. Quatre chemins de bras cassés qui se croisent et se décroisent...
La plume de Rosa Montero est décapante et badine. La lecture est parfois glauque, souvent tragique. Le lecteur s'enfonce dans la noirceur du monde mais en ressort avec l'espoir plus ancré. La vie est souvent plus forte que la valeur qu'on lui donne.
Des naufragés à la recherche du bonheur et pas de recettes miracles pour sauver le monde. Des petits cailloux semés ici et là pour le lecteur qui souhaite les voir. Une belle surprise.
Métailié, 269 pages, 2010