Magazine Culture

Wolf + Lamb ǀ Love Someone

Publié le 17 août 2010 par Deschibresetdeslettres
 Il n'y a pas grand chose à dire d'un bon disque de deep house. Dansant, forcément, hypnotique, c'est toujours le but. Alors quoi, on se borne à faire un peu de biographie succincte ? Là ce serait permis, car avec Wolf + Lamb il y a du matos. Les deux activistes de Brooklyn Gadi Mizrahi et Zev Eisenberg (aka Zev) mènent en effet tous deux des carrières solo très prometteuses et leur label éponyme Wolf + Lamb renferme quelques uns des producteurs les plus excitants du moment : Nicolas Jaar, Seth Troxler et Soul Clap. Mais maintenant que c'est dit, nous ne sommes guère plus avancés. Love Someone ne contient qu'un morceau déjà pressé, c'est donc plus qu'une compilation. Ce qui surprend tout de même, j'en suis à la quatrième écoute, c'est la saleté de cet album, son caractère impur, et qui pourtant s'apprivoise avec beaucoup de douceur. Il y a de l'approximation dans l'échantillonnage, quelques motifs qui sonnent faux – et c'est bizarre de la part de producteurs aussi rigoureux en solo, comme si leur association était entropique. Mais ces ratés semblent constitutifs d'une identité. La qualité que je trouve à ce Love Someone germe en fait d'une indécision, d'une forme de beauté borderline propre à la house music, avec des associations harmoniques parfois étranges et une impression tenace de fait à l'arrache. Pas de mathématicité allemande ou de virtuosité de musicien, tout est question ici de groove noctambule un peu surréaliste, dont l'imperfection est la structure et le moteur. Prenons un seul exemple avec "Must Be Brooklyn" : fluidité du rythme, du clavier rhodes, mais un synthé jazzy en freestyle à la tonalité pas académique du tout. L'effet déroute, d'abord, devient addictif, ensuite. Et c'est bien représentatif de l'effet de retour qui se produit avec Love Someone. A priori inconfortable, ce disque revient sur nous par la petite porte, la porte du rêve et du fantasme, avec le féroce attachement qu'on peut apporter à ces bouts de morceaux, supposés éparpillés, et qui par le miracle technologique se retrouvent ensemble pour nous faire danser. 7/10.
Autres avis anglophones :  Drowned in Sound, Resident Advisor, EarPIPE, New Times

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Deschibresetdeslettres 2070 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine