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Emma ou « Comment on fait les bébés » épisode 1

Publié le 19 août 2010 par Mamandouceur

Emma ou « Comment on fait les bébés » épisode 1

Emma ou « Comment on fait les bébés » épisode 1
Oui, le site a été refait, et de nombreuses choses ont mystérieusement disparu pendant les travaux. Mais sur le web, rien ne se perd, tout se retrouve.

Je propose donc, à celles qui l’auraient manqué, de redécouvrir cet émouvant récit d’Ingrid, dont voici le premier épisode. Retrouvez ensuite chaque jeudi et pendant 4 semaines la suite de ses aventures ! C’est parti !

Contexte

Août 2007 :

-Les préservatifs c’est chiant… j’aime pas trop.

-Ouais, j’aime pas trop non plus… en même temps aucun risque, je suis stérile… tu feras jamais rien pousser dans mon ventre !

-T’es sûre ? Nan parce que bon, je ne veux pas avoir d’enfant moi…

-Ouais, j’ai même plus tout ce qu’il faut pour faire un môme ! Et puis je n’en veux pas de 3ème ! Je ne prendrais pas le risque s’il y en avait un !

Acte I

Scène 1

Octobre 2007, du 15 au 16 :

Je m’appelle Emma. Drôle d’histoire que la mienne hein ? Vous connaissez un peu le truc, du point de vue de maman… mais faut que je vous raconte comment j’ai fait. Punaise, pas facile quand même. Dès le départ on pourra dire que je me suis accrochée pour exister. Je savais que ça risquait de ne pas leur plaire à ces deux là… je veux parler de mon père et de ma mère. Mais on ne choisit pas toujours dans la vie, vous en savez quelque chose non ? En tous cas, moi j’ai choisi pour eux cette nuit là. Sinon, tintin, je ne serais pas là pour vous raconter ! Ils sont immatures quand mêmes les adultes. Ils s’imaginent qu’ils peuvent tout contrôler et ils sont gonflés de certitudes. Ah ah, c’est trop drôle… certitude de maman qui croit qu’elle ne pourra JAMAIS faire et porter un enfant, et qu’elle n’en veut surtout pas un autre (de toutes façons pour elle la question ne se pose même pas, puisque c’est IMPOSSIBLE) !! Certitude de papa qui croit que maman n’est rien d’autre pour lui « qu’une copine comme ça »… et qu’elle est effectivement stérile comme la pierre. Si elle le dit… comme elle ne ment pas… et effectivement elle ne ment pas, elle est sincère maman, ancrée dans ses certitudes.

C’était sans compter sur ma volonté ferme d’exister et de leur prouver que ces deux imbéciles s’aiment plus qu’ils ne le pensent, et que la Nature est toujours maîtresse des évènements, même les plus surprenants et les plus inattendus. J’avais envie de faire des miracles pour leur ouvrir les mirettes à tous les deux (mais je ne sais pas si ça va marcher, je tente). Et parce que quand même, elle est belle la vie !

Fizzzz, Fizzzz, les petits têtards de papa foncent droit devant. Température intérieure correcte, c’est pas mal ici. On remonte un peu plus pour voir ce qu’il y a… des fois qu’on voit la Lune !! Dans le lot, il y a moi, enfin, la moitié de moi…

Ploc ploc, le petit œuf de maman, l’œuf miracle et improbable, une partie de moi, l’autre moitié, sort du chapeau magique qui n’a de magique que le nom puisque la plupart du temps il baille aux corneilles et se prélasse… sans faire sortir les œufs dont il a la charge… comme une mauvaise poule trop fainéante pour pondre en somme, une poule Corse. Ben là, c’est la moitié de moi, et moi, j’ai envie de sortir, on étouffe là-dedans ! J’ai envie de voir du pays et j’ai cru entendre du bruit… des copains pour jouer, c’est classe, et ça n’arrive jamais ! Faut que je saute sur l’occasion.

-Fizzzz, drôle d’endroit… elle est où la route ? Va falloir escalader si on veut continuer ! Tiens, un chemin…

-Ploc, oh, j’entends quelque chose, ils ne sont pas loin les copains ! Hey ho, je suis là, venez ! Attendez, je vous rejoins. Ah, y’a un problème… va falloir que je prenne mon élan et que je saute, y’a un gros trou, le pont est cassé. Comment je vais faire moi pour aller sur le chemin si le pont est tout foutu ? Aller, j’me lance. A la une, à la deux et à la trois… et hop, je saute ! Ouh la la, première cascade ! J’ai bien faillit rater mais j’y suis. Ca ressemble à un tuyau ici mais j’ai pas vu d’autre moyen de m’en aller que par là…

-Fizzzz, hey, vous entendez, y’a quelqu’un ! Aller, le dernier arrivé est un âne ! Fizzzz… on s’lance… la moitié moi de papa a envie de savoir qui est là…

-Ploc, ça y est, je les vois ! Ils sont tous bizarres avec leur drôle de tête et leur petite queue qui frétille… jamais vu un truc pareil.

-Fizzzz, Ploc, moua : tu viens jouer ? Rentre… je te fais visiter… t’as l’air sympa, plus que les autres. Je crois qu’on va s’entendre comme deux moitiés qui se trouvent.

Voilà, mes deux « moi » se sont trouvés, comme une évidence. Ca ne pouvait être que nous, que maintenant… LE têtard de papa qui est une moitié, LE coco de maman qui est l’autre moitié, et c’est moi qui commence à exister !  Ca ne pouvait pas être d’autres, sinon ça ne pourrait pas être moi… Je ne suis plus deux moitiés, je suis un tout… ah… qu’il est bon de commencer enfin à vivre, enfin à découvrir…

Scène 2

En route pour l’aventure :

Prochaine étape : rouler ! Il faut que je trouve le chemin vers un endroit plus grand, sinon, au rythme où mes cellules se divisent, ça sera impossible de vivre ici très prochainement… et puis c’est pas très confortable je dois dire. Maintenant que je suis sortie de l’étouffoir, que j’ai trouvé ma moitié, faut que je me fasse un petit nid douillet pour continuer à grandir. Je vais rouler et je verrai bien ce que je trouve comme hôtel.

Ça prend du temps, ça se trouve pas facilement un bon endroit où dormir. Puis la moitié de papa qui fait de moi un tout a des goûts de luxe aussi, ça complique tout. Pas question de finir dans une auberge de jeunesse, il faut au moins le Sofitel ! Et puis je roule à mon rythme, je dois faire tout en même temps, chercher, diviser mes cellules… pfiou, ça me fatigue !

Ça y est, je vois un peu plus de lumière au bout de la route. Ca commençait à devenir pénible ce tuyau. Oh la la, c’est drôlement grand ici. Y’a pas d’ascenseur, comment on fait pour descendre ? C’est que j’ai pas encore de bras moi, alors je suis bien embêtée, je ne peux même pas escalader. Bon, je crois que je vais faire ma deuxième cascade et sauter encore dans le vide et j’essaierai de m’accrocher après… je vais rouler le long des parois et voir si je peux poser mon baluchon quelque part comme on dit.

Scène 3

Le ventre de maman ? Un nid douillet !

Ca y est, j’ai sauté et roulé jusqu’à ce que je trouve un endroit où m’accrocher. Ça n’a pas été de tout repos, mais je crois que je ne pouvais trouver mieux. C’est chaud, confortable, un peu bruyant mais le son est feutré, et la lumière n’est pas éblouissante… Je sens que je vais me plaire ici pour grandir en paix. Je me sens bien et je ne suis pas inquiète, rassurée même. Je ne vais même pas avoir à aller faire les courses pour manger, on m’apporte tout sur un plateau. Le must du confort ! J’ai même pas le temps d’avoir faim ! J’ai juste à me diviser et à me former. C’est déjà beaucoup d’efforts remarquez.

Aller, je vous laisse maintenant, faut que je me concentre sur mon travail : devenir un petit bébé avec deux bras, deux jambes, une jolie frimousse, un petit cœur qui bat et tout plein d’amour à donner. Maman va vous raconter la suite de mon histoire.

Et la suite, ce sera pour la semaine prochaine !


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