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Réussi et haletant

Par Borokoff

A propos de Salt de Phillip Noyce 3 out of 5 stars

Réussi et haletant

En 2011, Evelyn Salt (Angelina Jolie), un des meilleurs agents de la CIA, est accusée d’être une espionne au service des Russes. Obligée de fuir, Salt va devoir prouver son innocence en même temps que déjouer un attentat contre le président américain.

Première surprise, Salt n’est pas un mauvais film du tout. Pourtant, la bande annonce désastreuse faisait craindre le pire. Il n’en est rien. Mené tambour battant par une Angelina Jolie dont crie à tort et sur tous les toits qu’elle est une mauvaise actrice, Salt est assez agréable à suivre, dans le sillage de son parfum suranné. Le scénario est bien ficelé, la mise en scène tendue. L’action et le rythme ne faiblissent pas pendant une heure trente, temps idéal pour un thriller.

Plus surprenant est la toile de fond du film. L’action se déroule en 2011, mais on est en pleine guerre froide entre la Russie et les USA ! L’histoire, elle, semble emprunter autant à un vieux James Bond qu’à Rocky IV. Ce retour aux années 1980 est difficile à expliquer même pour un vieux briscard comme Noyce. Mais cela donne un charme désuet au film. Le personnage de Salt, avec ses costumes longs (imperméable noir) et les transformations physiques qu’elle opère (cheveux et cils teints en noir), a un côté fantastique et futuriste qui rappelle The Crow ou Batman et renvoie en général à l’univers de Comics américains. Au début du film, Angelina Jolie (faux air d’Arielle Dombasle), imperméable gris et natte blonde de côté, menton carré et sourire métallique, ressemble à l’agent soviétique (années 70) d’un vieux James Bond. Elle fait peur d’emblée et penser que c’est elle la « méchante ». Mais c’est une fausse piste…

Salt a en fait été privée d’enfance. Ses parents morts dans un accident de voiture, elle a été très jeune « kidnappée » par les Russes (comme des dizaines d’autres enfants élevés dans un monastère de Sibérie et rompus aux travaux guerriers) pour en faire un robot surentrainé capable d’infiltrer les services secrets américains. Programmé surtout pour tuer le président américain et déclencher une guerre entre l’Amérique et les Etats du Moyen-Orient. Il y d’ailleurs un raccourci assez drôle et fantaisiste dans le film sur Lee Harvey Oswald, l’assassin de Kennedy.

Salt est tout en paradoxes. D’un côté, c’est une combattante froide et déterminée aux ordres des Russes, de l’autre, une femme mariée et réellement amoureuse d’un arachnologue allemand qui la sauva un jour des griffes des Coréens du Nord. L’élément déclencheur est l’assassinat du dit mari. Il provoque à la fois la mémoire amoureuse de Salt et son désir de vengeance. On pensait que Salt n’était qu’un robot exécutant mais c’est une héroïne consciente et sensible qui n’a plus rien à perdre depuis que les Russes ont détruit le peu de vie privée qu’elle avait. Sa raison de vivre.

Bien sûr manquent les nuances (le film est assez simpliste) mais Salt est une série B bien construite. L’alchimie fonctionne entre les scènes d’action et les flashs back sur les souvenirs amoureux de Salt. Salt, un personnage à la Terminator ? Pourquoi pas après tout…

www.youtube.com/watch?v=UKadCGcei7o


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