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Parle-leur de batailles - Mathias Enard

Par Ivredelivres

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants - Mathias Enard - Editions Actes Sud - 2010
Un roman qui se place sous la protection de Kipling ne peut pas être mauvais, le titre magnifique étant de bon augure j’ai entamé ma lecture avec détermination.
Un saut de puce pour se retrouver à Florence en 1506, à ma droite Michel-Ange, face à lui Jules II et ça ne se passe pas bien du tout, Michelangelo Buonarroti, pour le nommer correctement, travaille pour le Vatican depuis des mois mais l’argent n’arrive pas, le pape est très mauvais payeur, conscient de sa valeur et très en colère, Michel-Ange décide de quitter Florence et de partir pour Constantinople où le Sultan lui fait miroiter une fortune pour construire un pont sur le Bosphore.
Qui résisterait ?
Malgré la peur, Jules II est puissant et un peu teigneux si vous me pardonnez l’expression, c’est bien tentant, d’autant plus que le grand Léonard s’est proprement cassé les dents sur le projet. Alors pour Buonarotti c’est un appel irrésistible, s’enrichir ET damer le pion à Léonard de Vinci.
Voir son nom retentir comme celui qui a dessiné les plans du pont sur la Corne d’Or et l’appat du gain l’emportent  sur la crainte qu’il éprouve envers les sbires de Jules II et envers sa peur de la mer et des naufrages.

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La cour du Sultan Bajazet

L’orient est une belle découverte même si l’inspiration côté architecture n’arrive pas aussi vite que prévu. Michel Ange flâne avec délices dans le coeur de la ville orientale, il a un guide cultivé et ..épris de lui, le poète Mesihi, une amitié teinté d’un peu d’amour se fait jour, mais Michel Ange est en proie à d’autres tourments car en homme de la Renaissance il a encore peur de satan et de l’enfer.
Un séjour dangereux malgré tout car Vizir et Sultan ne badinent pas plus avec les engagements que le chef du Vatican.

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Quand  Istambul s'appelait Constantinople

Après le très violent et assez époustouflant Zone  voilà un roman paré des douceurs et tentations de l’orient, une part méconnue dans la biographie de Michel Ange, le portrait est plutôt réussi, une bio-fiction si vous me passez cette expression dont bien malin celui qui fait la part de l’invention de Mathias Enard et la part de l’histoire.
C’est intelligent, c’est élégant sans afféterie, les chapitres sont courts et se lisent sans effort.
Un défaut ?  un manque de souffle peut être mais je le dis sans vraie conviction.
La citation complète de Kipling :
 « Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables. »


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