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Colomb de la lune I

Par Hiram33

colomb

Colomb de la lune (Barjavel)

La police fit sortir les journalistes et établit un cordon autour de la ville. 250 policiers en uniforme ceinturèrent la colline et un véhicule à sirène et phares rouges s’installa en travers de l’allée. La femme de Colomb se trouva enfin seule avec sa mère dans le salon aux meubles bousculés. La belle-mère de Colomb était riche, veuve, petite, mince et myope. Son mari était mort d’un cancer, en souriant à la pensée de ne plus la voir. C’est elle qui avait meublé la villa des jeunes époux. Colomb n’avait rien eu à dire. Il était pauvre. Sa femme n’avait rien dit. Cela lui était indifférent. La belle-mère de Colomb se nommait Mme Anoue. Sans fesses ni seins, rectangulaire, petite, elle réussissait à se donner une apparence exquisement féminine. Elle avait meublé la maison de sa fille en hésitant longuement entre deux horreurs avant de décider pour la plus laide. Sur le bahut de chêne se dressait depuis la veille une oreille de plâtre blanc, un haut-parleur branché directement sur le mont Ventoux. La femme de Colomb recevrait en même temps que les savants du Mont tous les messages émis par la fusée de son mari.

Les journalistes étaient accourus de tous les coins du monde dès qu’ils avaient appris que Colomb avait été choisi parmi les 17, et que le départ était imminent. Refoulés de Montbrun-les-Bains, autorisés seulement à photographier la fusée du haut du mont Ventoux, ils s’étaient rabattus sur la villa de Crouzier et l’avaient envahie et inventoriée. Les journalistes avaient jeté des questions à la femme de Colomb, non plus pour savoir mais pour blesser, pour faire couler, un cri, n’importe quoi, une bonne photo. Elle répondait oui, non, impassable. Sur un signe d’un photographe, un journaliste debout près d’elle lui pinça la cuisse, pour lui arracher au moins une grimace photographiable. Elle le gifla. La femme de Colomb et sa mère se croyaient seules après l’évacuation des journalistes par la police mais dans le bahut se trouvait Alexis Tierson, journaliste de 50 ans spécialiste des affaires d’amour. Il avait un grand mépris de l’humanité, moitié à cause des secrets qu’il avait surpris, moitié à cause de ceux qu’il avait inventés. La femme de Colomb demanda à sa mère de partir. Après quoi Tierson sortit du bahut et se présenta. Elle le fit sortir. Elle rejoignit son amant dans sa chambre. Elle avait 30 ans et lui 18.

Le compte à rebours avait commencé hier. Tout s’annonçait normal. Dans son compartiment d’hibernation Colomb dormait. Il fallait qu’il soit éveillé 16 heures avant le départ. Il resterait conscient pendant le début du voyage, puis il se rendormirait. Il pourrait recommencer à rêver pendant 60 jours. D’autres nations avaient cherché à aller sur la lune mais cela avait été fracassant. La France cherchait depuis longtemps une autre voie : une fusée, munie d’un moteur permanent. Un chercheur du CNRS mit au point une peinture qu’il nomma la pélucose (pe de peinture, lu de lumière, co de courant et se de rien, pour finir). Appliquée en couche moléculaire sur un conducteur, elle absorbait les radiations solaires par une extrémité de ses molécules, et par l’autre extrémité fournissait du courant. Dès lors, on put construire la fusée. Colomb rêvait de sa mère qui lui contait une histoire de royaume et d’Empire. Le père de Colomb était prisonnier travailleur dans une mine de mica. Il avait été oublié au fond d’un puits avec 16 compagnons au moment de la triple défaite. Et, au bout de huit jours, comme il était le plus faible, les autres l’avaient mangé. Des arbres de fer avaient poussé sur le Ventoux. Dès que le jour se levait, des milliards de feuilles noires s’orientaient vers le soleil et le suivaient dans sa course, le buvaient et le transformaient en courant électrique. Les racines s’enfonçaient dans la montagne et portaient le courant aux usines souterraines d’accumulation. Dans des compartiments 17 astronautes étaient en hibernation. Un 18è avait atteint le zéro absolu et les savants l’avaient retiré de son compartiment et l’avaient ausculté. Le Ventoux avait été creusé pour y placer le laboratoire des savants. Tout avait été mis en oeuvre pour que le silence soit respecté pour ne pas réveiller les astronautes. Les 10 000 savants, techniciens et manoeuvres qui travaillaient dans la montagne étaient chaussés de charentaises et chuchotaient. Colomb continuait son rêve. Au bout de 400 années de visites, les femmes de l’Empereur de la République lui donnèrent un fils qu’il appela Azza. En français cela se disait Christophe. Quand il eut sept ans son père l’emmena faire la moisson. Le Prince se tourna vers le blé qui était mûr et qui attendait. Il leva la faucille qu’il tenait dans sa main droite, tourna le dos à son ombre et frappa. Le Prince fit le tour de la Meule. Le temps de sa vie n’aurait pas suffi à un homme ordinaire pour faire le tour de la Meule. Mais Christophe était le Prince. Quand tout le blé fut couché, Christophe vit enfin la plaine.

L’oeuf de Colomb commençait à se réchauffer. Le chef de la Manoeuvre radioguida un tracteur qui alla vers le compartiment de Colomb et l’emporta vers la salle de réveil. Tout cela dans l’obscurité pour les mêmes raisons que le silence : on craignait pour les hibernants le moindre rai de lumière comme le moindre bruit. Colomb avait été choisi pour le réveil à cause de l’histoire que lui racontait sa mère. Colomb avait 35 ans, il était mince et de taille moyenne. Il avait été choisi à cause de son nom aussi. La femme de Colomb se nommait Marthe. Elle avait horreur de son prénom. Peut-être une des choses qui avaient contribué à l’éloigner de son mari, c’était qu’au cours des rares nuits qu’ils avaient passées ensemble, il avait continué à l’appeler Marthe comme pendant les heures du jour. Or, les femmes aiment que l’homme qui les aime, pendant qu’il les aime, leur donne un nom de nuit. L’amant de Marthe la nommait « Ma chérie ». Depuis deux mois, l’amant de Marthe vivait nu dans sa chambre. Elle voulait divorcer pour épouser son amant. L’amant ne voulait pas que Marthe parle de son mari et il disait que c’était un salaud. Marthe avait rencontré son amant dans une fête de charité, alors que Colomb hibernait déjà depuis trois semaines. Il dirigeait un orchestre de trente violons électriques. L’amant s’appelait Luco bien que le programme l’appelait Sharp. C’était un demi-gitan. Marthe eut un coup de foudre et Luco le remarqua. Il l’invita à danser. La nuit même, il était dans la chambre de Marthe. Pourtant elle n’avait jamais trompé son mari. Elle avait épousé Colomb comme on épouse, par circonstances. Elle n’était pas malheureuse auprès de Colomb. S’il était resté près d’elle il aurait peut-être réussi à lui ôter son poids, à la faire peu à peu légère comme lui. Quand il fut choisi pour faire partie des 18, il crut qu’elle partageait sa joie puisqu’elle l’aimait. C’était un raisonnement d’homme. Si elle l’avait vraiment aimé, elle lui eût plutôt coupé les bras et les jambes que de le laisser partir. Luco ne restait pas avec ses maîtresses d’habitude mais cette fois, il fut bousculé par la joie qu’il donna. Marthe brûla les vêtements de Luco et l’enferma dans sa chambre. Elle le lava et lui donna à manger. Marthe montra Luco à sa mère qui eut peur du scandale.

Le réveil de Colomb était bien commencé. Quand il reprendrait sa vie normale, après son retour, on le ferait vomir.

Dans son bureau, Yves Rameau, prix Nobel, attendait le signal. C’est lui, maintenant qui allait prendre la direction des opérations. Il avait 43 ans. Il était barbu. Il était capable de se passionner pour tous les problèmes. Il était toujours joyeux, prêt à aider tout le monde. Il s’était occupé de tous les détails du projet Lune. Il avait secoué les pouvoirs, avait eu l’idée des arbres de fer. Il avait plusieurs collaborateurs, médecin, électronicien, mécanicien, physicien plus les trois compteurs en état de pré-hypnose, accompagnés de Gus leur psychiatre-hypnotiseur. Rameau ne voulait pas de calculatrices électroniques. Il faisait confiance aux cerveaux. Gus lui avait expliqué que le subconscient individuel contenait le subconscient total. Le subconscient total, c’était l’ensemble statique de ce qui fut, de ce qui est, de ce qui sera. En plongeant dans l’homme dans l’hypnose on pouvait lui donner l’ordre de savoir ce qu’il savait. La difficulté était dans le vocabulaire. Il pouvait savoir ce qu’il savait, et ne pas savoir le dire. Alors une promotion entière de polytechniciens avait été mobilisée et mise à la disposition du Ventoux. La plupart d’entre eux était encore vierges, ce qui en faisait pour Gus d’excellents sujets. Gus les utilisait par équipe de trois. Endormis, assis chacun devant une petite table individuelle, un bloc sous la main, un bic à la main. On leur posait le problème à tous les trois en même temps. Ils écrivaient leur réponse. Rameau voulait des têtes bien faites et des corps idem. Ses collaborateurs devaient participer à la demi-heure de gymnastique quotidienne. Rameau et les savants se détendaient dans la salle de défoulement couverte de toiles de Picasso représentant des femmes. Ils devaient se débarrasser de toutes leurs impuretés nerveuses. Rameau et les savants hurlaient et sautaient pour se défouler.

Colomb s’était réveillé. Il dit à Rameau qu’il allait bien. Dans son oeuf, Colomb était dans un cocon de mousse pour le protéger des météorites qui auraient perforé la coquille de l’oeuf de parvenir jusqu’au scaphandre. L’oeuf, sans qu’il soit touché à rien, allait devenir l’habitacle de la fusée. Quand la fusée se poserait sur la lune, Colomb n’aurait pas besoin d’en sortir. Des pieds et des mains mécaniques pousseraient à l’engin, et la télé serait ses yeux. Colomb serait son cerveau. Colomb était bien dans son sommeil et voulait y retourner.

Chez Marthe, un policier entra. Marthe sut que Colomb s’était réveillé, elle voulait tout lui dire. LE policier entra dans sa  chambre. Elle était nue mais ne voulait pas cacher ses seins car ils étaient beaux. Le policier était Monsieur Gé, officier de police, délégué auprès de Marthe par l’administrateur du Mont Ventoux, pour sa sécurité et celle de Colomb. Gé savait qu’il allait voir Marthe avec un amant. Il lui demanda pour quoi elle avait épousé Colomb. C’était parce qu’il était amoureux d’elle et qu’elle avait été touchée. Il semblait avoir besoin d’être protégé. Elle dit à Gé qu’elle allait tout révéler à Colomb pour qu’il ne la cherche pas quand il reviendrait. Gé dit à Marthe que Colomb avait été réveillé car il avait besoin de sa conscience.

Dans l’oeuf, Colomb voyait s’effacer et s’éteindre la salle de réveil. A la place apparaissait l’image de la lune. Mais Colomb se rendormit. Le technicien du pupitre du milieu ne lui avait pas donné la bonne dose de médicament nécessaire au réveil. Rameau était furieux et il le sermonna. Colomb était retourné au conte de son rêve mais on lui donna la bonne dose de médicament et il se réveilla. Marthe avait tout suivi de chez elle.

Monsieur Gé appuya sur l’interrupteur et l’oreille de lapin se tut. Il expliqua à Marthe le fonctionnement de la bulle de Colomb mais elle avait compris. Gé continua quand même. La manoeuvre d’enclenchement du pilote automatique ne pouvait pas être répétée. Pour réussir cette manoeuvre, Colomb devait avoir l’oeil clair, le cerveau disponible, les nerfs en paix. Colomb avait été longtemps maintenu en hibernation pour lui nettoyer le système nerveux de tous les souvenirs d’émotions positives et négatives qui risquaient de le troubler au moment de son réflexe décisif. Ce n’était donc pas le moment de le blesser et Marthe devait garder son secret. Mais Marthe dit qu’elle n’aimait plus Colomb et Gé lui répondit qu’une femme ferait facilement de la chair à pâté avec l’homme qu’elle avait adoré. Pour lui les femmes n’avaient pas de sentiments. La pitié était un mot dont elles étaient incapables de comprendre le sens, sauf s’il s’agissait d’un chien perdu ou d’un chat galeux. Gé ne s’adressait pas aux sentiments de Marthe mais à son intelligence. Gé voulait que Marthe attende le retour de Colomb pour lui parler de divorce. Elle accepta de ne rien dire à condition que Colomb ne l’appelle pas. Gé lui proposa d’être isolée pendant les cinq mois du voyage de Colomb, elle accepta. Près du Ventoux, la cuvette de Montbrun constituait un cirque naturel idéal pour le départ de la fusée. On l’avait rasée, égalisée, blindée. A la place du village avait été construit un abri blindé transparent en forme de la moitié d’un disque coupé selon un diamètre et posé sur la tranche. Il était destiné à Rameau et à son équipe, aux officiels, aux télés, à la presse, et aux spectateurs privilégiés. Les Français étaient des milliers à attendre l’heure zéro prêts à lâcher des ballons rouges et des ballons blancs qui s’élevèrent dans le ciel de France dont le bleu complèterait les couleurs du drapeau. Il restait 185 minutes avant le décollage. Le départ eut lieu le 21 août. Il y avait un dirigeable publicitaire pour le vin « Notrevin » et un oiseau géant pour « Margo » la seule margarine au nutrigent. D’autres marques étaient représentées car elles avaient financé le projet Lune. Le Ministre et les 5 00 invités de l’hémidisque se levèrent et regardèrent. Un hélicostable installa l’oeuf de la fusée. Rameau parla à Colomb pour compter avec lui les cinq minutes avant le décollage mais Colomb voulait parler à sa femme. Il était trop tard pour établier le contact mais Rameau dit à Colomb qu’elle entendait tout ce qu’il allait dire. Alors il lui dit qu’il l’aimait.

La Ligue des Rétrogrades avait envoyé dans le ciel une grosse vache en plastique qui dit à la foule « tas d’idiots, qu’est-ce que vous croyez ? ». La LDR était contre le progrès. La police prit la vache en chasse mais elle déversa des tracts sur la foule. L’avion de la police descendit la vache au lance-flammes. Pour que Marthe soit tranquille, Gé avait fait chuchoter partout que la femme de Colomb avait quitté la villa et suivait le voyage de son mari du coeur même du mont Ventoux. La mère de Marthe appela sa fille pour savoir si elle savait que son mari était parti mais elle s’en moquait. Pendant ce temps la fusée continuait sa route de plus en plus vite. Loin au-dessus de l’atmosphère, la fuése amorça une courbe. Le soleil bleu qui la poussait s’éteignit. Le premier étage se détacha d’elle et la suivit en dandinant. Colomb appuya sur un bouton. Le parapluie roulé autour du mât bourgeonna, poussa autour du tronc de magnésium mille branches sur lesquelles s’ouvrirent des feuilles noires. Un arbre gigantesque précéda la fusée dans le vide et but pour elle l’énergie du soleil.

Suzanne était la soeur de Colomb. Elle habitait Paris. Elle avait quelques années de plus que lui. Elle échangea son appartement de la Défense contre un atelier possédé par une veuve dont le mari avait été facteur et peintre. Suzanne emménagea dans l’atelier, abandonna son métier de modéliste et se remit à la peinture. Suzanne était grande, sèche, dévorée de l’intérieur par les cigarettes. Elle avait des cheveux gris coupés court en mèches, peignés avec les doigts. Des pulls d’hommes sur une poitrine creuse. Elle avait eu dans sa jeunesse de grandes amours tourmentées, généreuses, sentimentales comme celles d’un garçon. Puis elle avait pris des hommes sans y faire attention. Elle pensait qu’elle avait été désignée pour réhabiliter, ressusciter la vraie peinture, la seule, l’authentique : l’abstraction. On s’était aperçu un jour, non sans une certaine gêne, que l’abstrait ne valait rien, et même les chiffonniers refusaient d’en débarrasser les appartements à moins qu’on les payât. Quelques innocents pensaient que c’était une grande injustice que le temps réparerait. Suzanne était la plus innocente de ces innocents. Elle peignit des hectares non figuratifs qui s’entassèrent dans son atelier. Personne ne s’intéressait à son effort nostalgique car tous peignaient des objets reconnaissables. C’était un grand soulagement pour les esprits simples. Tierson vint la voir. Elle était justement en train de penser à un tableau sur le voyage de son frère. Elle était en train de remplir une cuvette avec de la peinture et de la nourriture pour les mélanger avec ses pieds et étaler le mélange sur la toile. Elle voulait ajouter une graine. Elle mit un grain de poivre sur la toile et dit que la Terre était une graine en train de germer. Elle voulut évoquer la courbe de l’univers et posa la cuvette sur la toile et appuya pour former une courbe. Tierson, le journaliste à scandales, sans coeur et sans foi était bouleversé. Il voulait parler à Suzanne pour savoir où se trouvait Marthe car il était sûr qu’elle était le centre d’un mystère bien gras. Tierson se présenta. Suzanne pensa qu’il venait pour sa peinture. Elle lui montra tout,lui fit manger du camembert et boire du vin rouge et le soir le garda dans son lit. Tierson avait pu convaincre Suzanne de partir à Creuzier.

Dans sa bulle,Colomb s’affolait. Il voyait la lune sur sa télé mais ne trouvait pas le point vert et le point rouge sur l’écran qui devaient guider sa route. Puis il les trouva et se calma. Au Ventoux l’équipe II prit le relais de l’équipe I. Rameau dicta un braf communiqué pour la presse puis alla se coucher. Colomb reprit son rêve. La princesse voyait ses seins pousser et ne comprenait pas alors sa nourrice lui dit que c’était normal. Elle alla voir ses parents. La Reine lui expliqua que les seins servaient à nourrir les bébés mais son père lui dit qu’ils servaient au plaisir des hommes.

Marthe pensait que son amour pour Luco s’évaporait mais elle ne le voyait pas. Un homme, il faut que ça respire. Elle aurait dû lui faire prendre l’air, l’envoyer à mille kilomètres pour qu’il ait furieusement envie de revenir, lui montrer d’autres femmes pour qu’il la préfère, le tourner vers le monde pour qu’il se tourne vers elle. Mais Marthe ne le savait pas. Elle ne voulait pas qu’il y ait pour lui autre chose que l’amour. Si Luco se souvenait du monde, il voudrait y retourner, la quitter, elle allait le perdre. Ce serait un vide plus vide que la mort.

Suzanne et Tierson s’étaient arrêtés dans la nature. Suzanne était absorbée par la beauté d’une marguerite. Elle cria : « on est rien du tout ! On est de la merde ! ». Cela réveilla Tierson.

Au poste central du Ventoux, c’était la consternation. Le coeur de Colomb qui devait battre une fois par minute ne battait plus que cinq fois par heure et continuait de ralentir. Comme Nilmore, le 18 astronaute, Colomb tombait vers le zéro absolu. Nilmore était surveillé. On lui avait injecté du courant continu. Il était devenu supraconducteur. Jules Paulin, le chef de l’équipe du Froid regardait Nilmore. Nilmore n’était posé sur rien. Il flottait sur un champ magnétique. Paulin jeta une bille sur Nilmore. Elle traversa son corps comme s’il n’existait pas. Elle n’était pourtant pas tombée au fonds du puits où se trouvait Nilmore. Paulin avait tout fait pour le réchauffer mais en vain. Mais Paulin pensait que Nilmore n’avait pas atteint le zéro absolu sinon plus personne n’aurait pu le voir. Le zéro absolu, c’était l’absence total de mouvement au sein de la matière. Or, la matière, c’était de l’énergie en mouvement. S’il n’y avait plus de mouvement...

Marthe dormait et Luco trouva où était cachée la clef de la chambre. Il sortit et vit Suzanne qui le regardait. Marthe se réveilla et rejoignit Luco. Elle avait eu peur qu’il la quitte.

Gus avait 300 compteurs polytechniciens mais il les appelait par des numéros car il n’avait pu retenir leurs noms. C’était avec X31 que Gus allait essayer de sauver Colomb. Rameau avait menacé d’exécuter tout collaborateur qui dirait à l’extérieur ce qui se passait. Gus eut une idée. Il fallait l’expérimenter sur un X. Gus et Rameau choisirent le plus jeune et le plus léger, c’était X31, il avait 18 ans. La température de Colomb était descendue à – 63. On n’avait plus entendu son coeur depuis la veille. Tous les radiotélescopes du monde recevaient les signaux émis par la fusée. Mais Rameau avait farouchement refusé, malgré les passions politiques et militaires, de communiquer le code des signaux aux savants étrangers et même aux spécialistes français extérieurs au Ventoux.

Marthe, Suzanne et Luco étaient en train de casser la croute dans la cuisine.

X31 ressemblait à Colomb à part ses yeux bleus. Ses yeux étaient ouverts mais il dormait. Gus lui fit oublier son identité. Il l’hypnotisa et lui dit qu’il était rien et tout à la fois. Gus réussit à le convaincre qu’il était Colomb. X 31 avait froid. Il était tombé en travers dans le fauteuil trop grand. Le froid soirtait de son corps. Gus lui ordonna de se réchauffer. L’opération réussit et x31 n’était plus Colomb. Pendant ce temps Colomb s’était réchauffé. Il avait repris le fil de son rêve.

L’Empereur rendit Christophe à ses mère, afin qu’elle lui apprissent l’amour. Christophe avait 61320 mères. Il visita toutes ses mères l’une après l’autre, et chacune lui fit connaître un des points sensibles du corps féminin et quelle était la manière de l’émouvoir. Ensuite l’Empereur fit appeler son Grand Vizir. Il se nommait Gé. L’Empereur lui dit qu’il lui faisait l’honneur de lui remdander sa fille pour la donner au Prince comme première épouse.


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