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Les nouveautés, côté Jardins...

Par Olif

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Çela faisait un petit bail que Stéphane "Saint-Vernier" Planche, le jardinier de Saint-Vincent ne nous avait pas invité à parcourir les allées de sa carte, sabots aux pieds, au rythme d'une dégustation à l'aveugle. Plein de raisons à cela. En premier lieu la nouveauté. Nouvelle coupe de cheveux, nouveau site web, nouveau concept, nouvelle tête, nouveaux vins. Pas encore de nouveau Bojo, mais ça ne devrait plus trop tarder, plus qu'un bon mois à patienter.

La nouvelle tête, c'est Rachel, sommelière de formation, qui tient la boutique pendant que Saint-Vernier court et vole, de vignoble en vignoble. Le nouveau concept, c'est la formule bar à vins, qui a bien fonctionné tout l'été. Saucissonnage à toute heure (ou presque), arrosé de deux ou trois bons canons sélectionnés par le patron. Du grignotage simple et bon, soigneusement sélectionné, parfaite mise en bouche avant d'aller se remplir plus copieusement la panse dans les restaurants arboisiens tout proches. Le nouveau site web, c'est toujours le même, mais relooké et plus aisé de navigation. Il n'attend plus que les commandes massives des internautes ébahis par tant de belles références en provenance de la France entière, et même du Jura, aussi, un peu. La nouvelle coupe, c'était pas plus tard que la veille de la soirée,  il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu Stéphane avec les cheveux aussi courts, why not?

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Bien plus important, finalement, ce sont les dernières cuvées rentrées, qu'il nous fallait découvrir à l'aveugle, décrypter, commenter, décortiquer, apprécier (ou pas)) et ne surtout pas noter (why note?). Après une mise en bouche vive et sympathique, un Blanc d'Argile de Vouette et Sorbée à la bulle réjouissante, plus d'excuse pour ne pas être là.

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- Arbois Cul Rond 2009, Domaine de l'Octavin: robe légèrement trouble, nez encore fermentaire, sur le jus de pomme. Mais y'a aut'chose! La bouche possède une petite arête minérale incisive en son milieu, mais y'a aut'chose! La finale s'élargit et se pavane, deviendrait presque tannique. Déconcertant, et une nouvelle fois, je passe à travers et ne m'en rend compte qu'une fois la bouteille dévoilée. Pas encore tout à fait en place, mais il y vient tout doucement. Ce Cul Rond, joliment illustré par Thierry Moyne, le chef de la Balance, est une réalisation d'Alice et Charles: du poulsard du lieu-dit En Curon, vinifié en blanc et 100% nature. Le genre de quille qui vous troue le Curon, pour parler un peu crûment mais orthographiquement correct. Encore un peu de temps et il devrait se mettre progressivement mieux en place.

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- Autrement 2008, Roussette de Savoie, Jacques Maillet: nez cristallin, citronné, frais. Bouche nette et précise, d'une grande pureté, finissants sur de beaux amers salivants et une sensation désaltérante. Devant tant d'élégance, l'assemblée reste bouche bée. La tentation de situer cette bouteille en Jura fut grande, mais le secret espoir déçu se transforma en sourire jubilatoire une fois l'anonymat levé. Même les Savoyards de service s'y sont laissés prendre et cela confirme l'exceptionnelle qualité des vins de Savoie lorsque le vigneron s'en donne la peine.

Jacques Maillet, la Savoie Autrement, une certaine forme de jardinage à la vigne qui ne peut évidemment qu'être plébiscitée ici.

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- Le Ddréorse 2008, La Sorga: cette fois, on donne dans le bigarré! Robe rubis clair. Nez chewing-gum aux fruits, petite prune, fruits rouges. La bouche possède un tactile soyeux croquant incomparable, d'une sphéricité presque parfaite. La finale s'étire un peu, apportant de la fraicheur. L'alcool, bien perçu en milieu de bouche, se fait plus discret. Cela aurait pu être un rouge clair, c'est un rosé foncé de mourvèdre, pas apte à séduire tous les palais, mais qui n'est pas sans rappeler le Tavel de l'Anglore. Une certaine maitrise du zéro soufre qui fait que le Tortul ne s'est une nouvelle fois pas retrouvé sur le dos.

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- Autrement 2007, Chautagne, Jacques Maillet: assemblage de pinot, gamay et mondeuse, à la robe rouge rubis foncé. C'est un vrai vin de terroir avec un brin de rusticité qui lui sied au teint, des tanins qui accrochent, presque encore un peu compacts, mais le végétal croquant apporte la fraicheur. Pas immensément long ni complexe, c'est un canon de partage, qui accompagnera parfaitement des plats simples et de la charcuterie.

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- Soir d'hiver 2009, Coteaux du languedoc Cabrières, Clos Romain: cette nouveauté-là, c'était la mienne, arrivée de fraiche date dans le Jura. Une robe burlat, un nez gorgé de fruits noirs, plein de franchise. La bouche développe des anins soyeux, veloutés et gourmands. C'est un vin relativement riche, doté d'une bonne fraicheur et d'un excellent coefficient de buvabilité. Le cinsault dans toute sa splendeur, tout sur le fruit, à siroter un soir, d'hiver ou d'automne. Surtout ne pas se priver s'il en reste pour le lendemain midi.

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- La Vigne Haute 2009, Jean-François Coutelou, Vin de table français du Languedoc: wouah! Le nez séduit, malgré son côté animal; Les phéromones, sans doute! Au delà, le fruit noir exulte, porté par des tanins veloutés très frais, malgré la puissance et la concentration. 100% syrah, 100% nature et un équilibre déjà majestueux. Une grosse découverte également que ce Mas Coutelou!

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- Séguret 1999, domaine du Pourra, cuvée Mont Bayon: un vin sérieux, avec un peu d'évolution, mais entamant sa phase de maturité. Grenache, syrah et mourvèdre. Beaucoup de puissance, un peu d'alcool, des notes kirschées et une bouche métallique, avec des tanins finissant amers. Un vin qui serait plus à son aise à table qu'en fin de dégustation.

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- La Béa...titube 2009, La Sorga: une douceur finale signée Anthony Tortul, de La Sorga. Du muscat petits grains de Saint-Jean de Minervois, passerillé et botrytisé. La bouche est "hallucinante", de la bouche même de l'un des participants. Incroyable fraicheur mentholée sur des notes muscatées, avec une touche de garrigue et de lavande. Équilibre de fou avec une bouche qui confine presque au sec malgré 128 g de sucres résiduels. Devant une telle prouesse, la Béa ne peut que tituber et les dégustateurs peinent encore à s'en remettre.

Une seule solution, pour clore la soirée: le traditionnel mâchon, désormais maison. La trancheuse à jambon a turbiné grave pour rassasier la horde des apprentis jardiniers.

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Le mois prochain, on s'attaque aux vieilleries des Jardins. Peut-être même bien qu'il en reste dans ma cave, pas encore bues et loin d'être mortes. Ça promet déjà...

Olif


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