L’exposition lunatique, à la Fondation Kadist (jusqu’au 14 novembre) parle-t-elle de la lune ? On y voit bien Anthony McCall, dans le film sur sa performance Landscape for Fire (1972), allumer des feux dans une prairie sous la lune. C’est une liturgie étrange, où les protagonistes vêtus de blanc, artiste, assistante, preneur de son et, invisible, cameraman, évoluent dans une chorégraphie de communion et de mystères. Et la génuflexion d’Anthony McCall se penchant pour jeter une allumette dans chaque foyer est d’une grâce extraordinaire. Mais j’ai vainement tenté de déchiffrer le schéma préparatoire à l’entrée.
C’est aussi une exposition sur l’ambiguïté de la communication, sur les retranscriptions erronées, sur les déformations du sens. Pratchaya Phinthong prend des photos de la lune à Paris et aux antipodes (îles Chatham) : deux lieux, deux moments, une lune. Christoph Keller projette dans l’espace un message aux extraterrestres. Roman Ondák juxtapose les dessins différents que des amis ont réalisés à partir d’un récit unique qu’il leur a fait. Mais la pièce la plus fascinante, même si elle est assez prévisible est celle de Sarah Browne et Gareth Kennedy, qui


C’est un exercice distrayant, et ce n’est pas parce que les artistes l’ont imposé au pape du libéralisme qu’il en prend plus de sens militant : on aurait pu faire de même avec Marx, Deleuze ou BHL. Mais c’est un bel exemple de la déformation du sens.
