Auparavant connu sous le nom de Pearl Harbor, Puro Instinct garnit cette file ininterrompue de groupes d’indie rock féminins. Leur charme vient probablement du fait qu’elles savent réellement jouer de leurs instruments et que leur groupe n’est pas un prétexte pour monter des tournées en deux semaines. Pipper a accepté de répondre à nos questions en prenant soin d’en éviter certaines. Vous y trouverez pas mal d’explications rationnelles sur la faillite scénique de leurs contemporaines et de révélations concernant leur futur LP.
J’ai pensé pendant un moment le groupe était mort, puis vous avez refait surface avec un nouveau nom, qu’est-ce qui s’est passé ?
Ce qui s’est passé avec le groupe ou le nom ? Nous revenons d’une tournée avec Ariel Pink’s Haunted Grafitti et maintenant nous sommes de retour à la maison pour travailler sur notre premier album. Nous sommes quasiment tous sans emploi, nous avons fait le tour de presque tous les cercles sociaux de Los Angeles, et nous avons pris goût à la cuisine libanaise.
Cet été, en Europe, j’ai vu sur scène des groupes de filles en tournée sur le vieux continent. Les concerts étaient souvent effrayant, parfois ridicules, ressemblant à de mauvaises répétitions. Dans la foulée, j’ai vu des images de vos derniers lives et c’était plutôt agréable. Vous semblez être des musiciennes assez douées ; depuis combien de temps jouez-vous ensemble, en tant que groupe ?
C’est drôle. Le problème est que la majorité des groupes dont tu parles sont scientologues. S’il y a un conseil que je puisse te donner, c’est de ne pas croire au battage médiatique, parce que tout est acheté par l’Église de Scientologie. L’incarnation live du groupe existe depuis janvier si on ne compte pas Mike, et en mai, si on le compte.
Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression que vos chansons sont moins axées sur le jeu de guitare. Elles sont de plus en plus construites à partir de lignes de synthés avec une certaine saveur vintage. Ça rend votre son indéfinissable : pas totalement dream pop, pas totalement synth pop, mais quelque part entre les Pale Saints et un cover band rêveur de Chris Rea.Comment vous parleriez de vous ?
Hmm, ces comparaisons sont flatteuses. J’ai grandi en écoutant Confort of Madness des Pale Saints et Chris Rea a quelques plans de tueur… Je pense que nous allons prendre ta description et ne rien ajouter.
Comment fonctionne le processus de composition de chansons ?
C’est différent pour chaque chanson.
Si on se fie à votre Twitter, vous êtes en train d’enregistrer de nouveaux morceaux. Comment ça se passe ? Vous enregistrez à Los Angeles ? Vous vous impliquez dans le côté technique de l’enregistrement ou ça n’est pas votre truc ?
Notre ami Kenny Gilmore (Ariel Pink’s Haunted Graffiti) nous enregistre et nous produit dans son studio de Glendale, en Californie. Il est si talentueux, je le recommanderais à tout le monde si je n’étais pas si exclusive.
Je n’ai pas touché aux commandes du studio parce que je ne veux pas tout gâcher… En écoutant nos playbacks, je me dis : « Putain, c’est nous ? ». Je serais capable de tout effacer de joie.
Que pouvons-nous attendre de ces enregistrements d’un point de vue musical ? Plus de riffs de folk russe ?
« Easy-listening arena rock for headbangers on ecstasy… »
Vu votre différence d’âge, j’imagine que vous avez sans doute déjà pensé à faire de la musique chacune de votre côté ? Dans quel genre de side-project pourriez-vous jouer ?
Au jour d’aujourd’hui, je me consacre entièrement à Puro… Je fais assez d’enregistrements seule à la maison pour satisfaire mes besoins extra-musicaux… Ma sœur a mentionné l’idée de faire un « sludge-shitrock band with Don Bolles ».