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Les élections du midterm aux Etats-Unis

Publié le 09 novembre 2010 par Vindex @BloggActualite
Les élections du midterm aux Etats-Unis
Pourquoi ces élections ? En ce moment, les élections américaines de mi-mandat sont un sujet d’actualité important. Ces élections sont celles du midterm, qui se déroulent deux ans après les élections présidentielles. Elles permettent de voter en particulier pour le congrès américain, qui représente le pouvoir législatif des Etats-Unis. Le système législatif américain est bicaméral, puisque le congrès est constitué de deux chambres : la chambre des représentants et le sénat. La chambre haute, le sénat, est composée de 100 sénateurs, renouvelés tous les deux ans par tiers. Les sénateurs ont un mandat de 6 ans. La chambre basse (la Chambre des représentants) est quant à elle composée de 435 représentants. Ils sont élus pour deux ans seulement. Le nombre de représentant par état est fonction de la population de ceux-ci (de 1 à 53) alors que le nombre de sénateur est fixe (deux). Ces élections concernent également les gouverneurs des Etats, élus pour 4 ans et possédant le pouvoir exécutif dans les états. Les rôles et pouvoirs du congrès américain : Le congrès américain constitue la facette législative du pouvoir politique aux Etats-Unis, un peu à la manière du parlement français. Les élus du peuple qui y travaillent élaborent des lois, discutent de celles-ci, débattent et votent. Ils peuvent également amender la constitution des Etats-Unis. Les deux chambres ont des rôles similaires, mais des champs d’action différents : le sénat se concentre plus sur la politique nationale américaine, alors que la chambre des représentants traite plus de la politique locale et quotidienne, plus au contact des citoyens. Parmi les fonctions importantes du congrès figurent également la possibilité d’accorder la déclaration de guerre au président (comme ce fut le cas le 6 avril 1917 contre l’Allemagne sous le mandat du président Woodrow Wilson) ou encore la procédure d’impeachment, qui permet au congrès de mettre en accusation le président, un haut fonctionnaire ou un juge (comme ce fut le cas lors de l’affaire du Watergate qui aboutit à la démission du président Richard Nixon en 1974). Il faut aussi dire que les gouverneurs ont des prérogatives importantes de part leur relative indépendance vis-à-vis du pouvoir fédéral. Ainsi les élections des gouverneurs constituent aussi un enjeu important, puisque ceux-ci peuvent représenter un contre pouvoir. Les élections du 2 novembre 2010 : Les élections de cette année étaient cruciales. En effet, elles se sont essentiellement jouées sur les résultats de la politique menée depuis deux ans par le nouveau président, Barack Obama. Le président, de part le caractère inédit de son élection (premier président noir américain des Etats-Unis, doit-on le rappeler ?), avait acquis une certaine popularité, confirmée au niveau international par le prix Nobel de la paix qu’il a obtenu (même si celui-ci constitue plus une pression internationale, une motivation, qu’une récompense réelle). De même, son volontarisme semblait être apprécié, notamment au niveau des affaires étrangères (avec le retrait progressif des troupes d’Irak, dont la présence était de moins en moins utile et justifiée, et surtout de plus en plus contestée), mais aussi intérieurement (avec le rapide plan de relance et la politique de sécurité sociale). Les résultats sont assez nettement en faveur des républicains. Même si les démocrates gardent (de peu) la majorité au sénat avec 51 sièges contre 46. Ils perdent néanmoins 6 sièges au profit des républicains. C’est à la chambre des représentants que la victoire républicaine est la plus marquée. En effet, après ces élections, la majorité a basculé du camp démocrate au camp républicain, qui obtient 239 sièges contre 186 aux démocrates. Enfin, pour les gouverneurs, les républicains ont aussi inversé la tendance, obtenant 26 sièges contre 14 aux démocrates. Les résultats sont encore provisoires. Certains résultats n’étaient pas encore parvenus. A noter également que le référendum sur la légalisation du cannabis a aboutit à un résultat net en faveur du NON (à 57 pour cent), ce qui montre que les valeurs conservatrices (au niveau moral et sociétal) sont majoritaires en ce moment aux Etats-Unis. Ce progrès des républicains montre peut-être que la politique de Barack Obama fut mal perçue, notamment en ce qui concerne la politique de sécurité sociale, qui a été taxée de socialisme par une bonne partie de républicains et libéraux, dénonçant une trop grande présence de l’Etat dans le domaine économique. Aussi, ces élections montrent que peut-être le plan de relance a-t-il échoué, ou tout du moins, comme le disait le président en réaction aux résultats, que les effets n’en ont pas été suffisamment ressentis par la population. Le président a appelé au consensus politique dans l’intérêt général. Il faut dire qu’il sera plus difficile pour lui, dans les deux ans à venir, de gouverner, sa majorité étant perdue. Les progrès sont d'autant plus significatif chez les républicains qu'il existait pourtant une concurrence sur leur créneau politique, constituée par les mouvements de Tea Party. Le phénomène marquant de ces élections : les Tea Party : Le phénomène marquant de ces élections est le mouvement des Tea Party. Ce mouvement montre bien que l’opposition est forte aux Etats-Unis et que celle-ci se présente sous d’autres formes que le courant républicain traditionnel. Ils tirent leur nom de la célèbre Boston Tea Party de 1773, pendant laquelle les Fils de la liberté (des colons) ont jeté une cargaison de thé afin de protester contre les impôts anglais que les américains ne pouvaient contester. Ces Tea Party sont désignées par beaucoup de médias et journaux comme des mouvements populistes, d’extrême droite ou ultraconservateurs. Ces raccourcis sont un peu fallacieux, de part le caractère complexe de ces mouvements. Ces mouvements sont très critiques envers la politique d’Obama et de la FED (critiquée par Ron Paul), et ne sont pas des partis de gouvernement, d’où le qualificatif un peu facile de populisme. Aussi, leur volonté de revenir aux valeurs fondatrices des Etats-Unis (libéralisme économique, valeurs morales chrétiennes) peut faire d’eux un mouvement réactionnaire, mais difficile d’y voir une extrême droite politique, car le système gauche-droite n’est pas valable aux Etats-Unis pour classer les partis. Aussi, il faut insister sur la complexité de ces mouvements, qui comportent bien sûr des conservateurs, mais aussi une frange libertarienne (donc ouverte sur les mœurs) non négligeable. Aussi, le fait d’assimiler leur opposition à un racisme visant Obama est osé, même s’il y a peut-être des racistes ou xénophobes dans leurs rangs. A ce titre, le Parti Constitutionnaliste "mériterait" presque plus le qualificatif d'extrême droite que les Tea Party, mouvements concentrant une opposition importante et diversifiée sans être forcement extrémisante. Conclusion : Barack Obama, pourtant bien lancé après son élection, vient de perdre sa majorité et sa possibilité d’appliquer son programme. On peut se demander quelles vont être les conséquences politiques de ces élections. Certains pensent que cette poussée républicaine n’est qu’une alternance, et que cela va permettre aux démocrates de rebondir aux prochaines élections présidentielles, en 2012. De toute évidence, Barack Obama va devoir adapter sa politique aux résultats, notamment sur le plan intérieur. SOURCES : http://www.lefigaro.fr/international/20 ... r-etat.php http://www.la-croix.com/Obama-sauve-le- ... 44550/4077 http://fr.wikipedia.org/wiki/Congr%C3%A ... 9tats-Unis http://fr.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_ ... _politique)

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