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Une année bénéfique (2/2)

Par Dablemont

Une année bénéfique (2/2)Dans le volet précédent de cet article, j’avais évoqué les changements pianistiques et la solitude du pianiste. Aujourd’hui c’est de mon regard sur le métier dont je parlerai. En un an, celui-ci a énormément évolué et ma perspective de la vie professionnelle s’est modifiée drastiquement. Je voudrais ici revenir sur 4 aspects sur lesquels J’ai dû travailler et qui ont apporté beaucoup au développement de mon activité.

1. Rester en forme fait partie de nos priorités professionnelles. On a trop sous-estimé leur importance dans notre métier mais faire du sport, du yoga, de la relaxation, recevoir des massages ne sont pas inutiles. Ce sont même des moments essentiels à la vie du pianiste. Nous mettons notre corps à l’épreuve, il faut entretenir ce corps sans qui nous ne pourrions jouer d’un instrument. Bien entendu, je ne cite que l’exercice physique ici, mais rester en forme touche bien d’autres domaines de notre vie : l’alimentation, l’hygiène de vie, le sommeil…

2. Excellence musicale, bien entendu, mais pas seulement. Communication, marketing, négociation, droit, les domaines dans lesquels le musicien doit évoluer son nombreux, et il se doit de maitriser certains concepts très extérieurs à la musique afin de pouvoir prendre les bonnes décisions en connaissance de cause. Nous pouvons déléguer une partie de ce travail, mais la décision finale nous revient toujours, et prendre une décision nécessite d’avoir une vision claire de la situation.

3. La gestion du temps : un point crucial dans notre vie. Nous avons beaucoup, beaucoup de choses à faire et peu de temps libre. Une mauvaise gestion du temps conduit fatalement au débordement et au stress. Planifier, respecter ce planning, estimer le temps qu’il va vous falloir pour faire telle ou telle chose sont de véritables challenges : il faut apprendre à rester organisé pour éviter de se noyer dans le travail. Le temps libre est pour nous précieux, mais représente un temps de travail passif : cultiver son imaginaire, lire, regarder des films, tout ceci influe sur notre jeu, et par conséquent sur notre travail. Cette part de “temps libre” est essentielle pour nous nourrir en tant qu’artiste.

4. Savoir dire non. C’était un de mes gros points faibles. Il faut comprendre qu’en tant que professionnels nous avons des règles : nous avons des plannings chargés, nous devons faire des choix sur ce qui s’intègre ou pas dans notre saison ou nos plans à plus longs termes, ce qui nous intéresse ou pas, ce qui nous correspond ou pas. Il s’agit de notre métier, et nous ne pouvons ni tout faire, ni tout accepter. La qualité prime sur la quantité. Et pour rester qualitatif et se respecter artistiquement, il faut parfois dire non. Et il faut apprendre à le faire, car ce n’est pas si facile que ça en a l’air.

Le chemin professionnel du pianiste est long, difficile et requiert de nombreuses compétences qu’on ne nous enseigne pas lors de notre formation, si professionnelle soit-elle. C’est un gros point faible de notre système éducatif et si nous étions réellement préparés à cette vie professionnelle, beaucoup d’entre nous gagneraient un temps considérable et éviteraient un bon nombre des embûches du métier.

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